Nouveau report du congrès du HCIM: Les obstacles au consensus demeurent

Le Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) a de nouveau reporté son 4ᵉ congrès ordinaire, initialement prévu les 9 et 10 novembre 2024, sans fournir de communiqué officiel expliquant les raisons de ce report.​​ ​​

​​Rappelons que ces assises ont été reportées une première fois alors qu’elles étaient programmées, les 26 et 27 octobre 2024.
Ce report intervient dans un contexte de tensions internes et de manque de consensus au sein de l’organisation.​​ ​​
Des sources internes évoquent des difficultés financières pour l’organisation des assises, mais surtout une absence de consensus parmi les membres du HCIM.​​ ​​
Initialement, quatre candidats étaient en lice pour la présidence, mais ce nombre aurait grimpé à une dizaine, reflétant des divisions profondes au sein de l’institution.​​ ​​Parmi les candidats déclarés figurent Chérif Ousmane Madani Haïdara, président sortant du HCIM élu en 2019, qui brigue un second mandat malgré les critiques sur sa capacité à rassembler l’ensemble des tendances islamiques du pays ​​; Cheick Soufi Bilal Diallo, président de la Commission nationale de contrôle du HCIM, qui a exprimé des réserves sur la gestion actuelle de l’organisation et bénéficie du soutien du Rassemblement des Musulmans pour l’Union et la Paix (RMUP) ​​; Alphadi Wangara, imam de la mosquée Sidi Yehia de Tombouctou, dont la candidature reflète la diversité géographique et culturelle des prétendants.​​ ​​
Le mandat du président du HCIM est de cinq ans.​​ ​​Chérif Ousmane Madani Haïdara, élu en 2019 en succédant à l’imam Mahmoud Dicko, a souvent prôné le consensus et l’unité au sein de la communauté musulmane malienne.​​ ​​Cependant, sa candidature à sa propre succession n’a pas réussi à faire l’unanimité, certains membres estimant qu’il n’a pas su rassembler toutes les tendances islamiques du pays.
​​Le report du congrès du HCIM démontre les défis auxquels l’institution est confrontée, notamment l’unité et la cohésion, la transparence et la gouvernance et son rôle sociopolitique.​​ ​​Les divergences internes et la multiplication des candidatures reflètent une fragmentation qui pourrait affaiblir la voix des organisations musulmanes du Mali sur la scène nationale.​​ ​​Les critiques sur la gestion financière et organisationnelle du HCIM soulignent la nécessité de réformes pour renforcer la confiance des membres et de la communauté musulmane en général.​​ ​​
Pourtant, dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires et politiques, le HCIM est appelé à jouer un rôle de médiateur et de guide spirituel.​​ ​​Les divisions internes pourraient limiter son efficacité dans cette mission.​​​​ ​​La recherche d’un consensus et d’une gouvernance transparente apparaît essentielle pour renforcer son rôle au sein de la société.

Tournoi qualificatif UFOA-A U17 : Le Sénégal sacré au bout du suspens

Dans une finale haletante et au bout du suspense, le Sénégal s’est imposé face au Mali dans le tournoi qualificatif UFOA-A U17. Le score final, trois buts partout à l’issue du temps réglementaire, a mené les deux équipes aux tirs au but, où les jeunes Sénégalais ont arraché la victoire par cinq tirs contre quatre.

Le match a offert un scénario digne des plus grandes finales. Les Aiglonnets maliens ont ouvert la marque, prenant rapidement les devants avec un avantage de deux buts, avant de voir leur avance fondre sous la pression sénégalaise. Les jeunes Sénégalais, loin de se laisser abattre, ont répondu avec détermination en alignant trois buts successifs, renversant ainsi la situation en leur faveur. Mais, fidèles à leur réputation, les Maliens n’ont pas baissé les bras et sont parvenus à égaliser, forçant une issue aux tirs au but pour déterminer le vainqueur. Malgré cette défaite amère, le Mali ressort de cette compétition avec la tête haute et une collection impressionnante de distinctions individuelles.
Un palmarès individuel imposant malgré la défaite
Bien que finalistes malheureux, les Aiglonnets du Mali ont laissé une empreinte inoubliable sur cette compétition en raflant tous les trophées individuels majeurs.
Seydou Dembélé, une étoile montante, a été désigné meilleur joueur du tournoi. Son agilité, son intelligence de jeu et sa maîtrise technique ont non seulement fait de lui un pilier de l’équipe malienne, mais ont également capté l’attention de nombreux observateurs. Seydou Dembélé a brillé par sa capacité à construire le jeu et à créer des occasions, une influence déterminante pour les Aiglonnets tout au long du tournoi.
Au poste de gardien, Lamine Sinaba a démontré une solidité remarquable. Avec trois clean sheets et seulement cinq buts encaissés dans toute la compétition, il s’est illustré comme un mur infranchissable pour les adversaires. Ses réflexes et sa lecture de jeu ont été des atouts essentiels, consolidant la défense malienne et instillant un sentiment de sécurité parmi ses coéquipiers. Ce prix du meilleur gardien vient récompenser son talent et son engagement.
Enfin, Bakary Simpara a confirmé sa place en tant que meilleur buteur avec un total impressionnant de cinq réalisations. Sa détermination face aux filets adverses et son flair pour le but ont fait de lui une menace constante pour les défenses adverses, assurant une présence offensive déterminante et incisive pour les Aiglonnets. Simpara a su convertir des occasions décisives, assurant la qualification du Mali jusqu’en finale.
Grâce à leurs performances dans le tournoi, les deux équipes ont déjà assuré leur qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. 

Rentrée scolaire: un defi relevé malgré les obstacles

Ce lundi 4 novembre 2024, les élèves maliens ont repris le chemin de l’école, marquant le début de l’année scolaire 2024-2025. Cette rentrée, initialement prévue le 1ᵉʳ octobre, avait été reportée en raison des graves inondations qui ont touché le pays, entraînant l’occupation de nombreuses écoles par des sinistrés.

Selon les données du ministère de l’Éducation nationale, à la date du 4 octobre 2024, 128 écoles étaient occupées par des sinistrés, 167 inondées et 256 partiellement ou totalement effondrées. Des efforts concertés ont permis de libérer une partie de ces établissements. Par exemple, à Mopti, sur les 19 écoles occupées, 8 ont été libérées. Cependant, de nombreux établissements restent inaccessibles, nécessitant des solutions alternatives pour assurer la continuité pédagogique.
Face à ces défis, les autorités ont mis en place plusieurs actions pour garantir une rentrée scolaire effective. Parmi celles-ci, on peut citer la réhabilitation des infrastructures; la relocalisation des sinistrés; la mise en place de classes temporaires : Dans les zones où les écoles restent inaccessibles, des tentes et autres abris provisoires ont été installés pour servir de salles de classe.
Défis persistants
Malgré ces initiatives, la situation demeure préoccupante. En juin 2023, environ 1 500 écoles étaient fermées au Mali en raison de l’insécurité, affectant près de 450 000 élèves. Cette situation s’est aggravée au fil des mois. En janvier 2024, le Cluster Éducation a rapporté que 1 657 écoles étaient fermées, impactant directement 497 100 élèves et 9 942 enseignants. En mai 2024, ce nombre a atteint 1 788 écoles non fonctionnelles, privant 540 000 élèves et 11 000 enseignants d’accès à l’éducation. Ces fermetures, principalement concentrées dans les régions du nord et du centre du pays, sont dues à l’insécurité persistante et aux crises humanitaires. Les autorités maliennes, en collaboration avec des partenaires internationaux, s’efforcent de trouver des solutions pour rétablir l’accès à l’éducation dans ces zones affectées.
Les autorités maliennes, en collaboration avec les partenaires internationaux, sont appelées à intensifier leurs efforts pour assurer la sécurité des élèves et du personnel éducatif, réhabiliter les infrastructures endommagées et promouvoir l’accès à l’éducation pour tous les enfants, y compris ceux des zones les plus touchées. La mobilisation de ressources et la mise en œuvre de stratégies adaptées sont essentielles pour relever ces défis et garantir le droit à l’éducation.

Lutte contre les cancers féminins au Mali : Solidaris223 célèbre son 10e anniversaire en réaffirmant son engagement

L’association Solidaris 223 a célébré, le samedi 2 novembre, son 10ᵉ anniversaire en organisant la cinquième édition de sa conférence annuelle dédiée aux cancers du sein et du col de l’utérus.

Placée sous le thème « L’accès aux soins des cancers du sein et du col de l’utérus au Mali », cette rencontre s’est tenue à l’Azalaï Grand Hôtel de Bamako, dans le cadre de la campagne Octobre Rose, désormais une tradition pour l’association.
La présidente de Solidaris 223, Mme Amina Dicko, a ouvert la cérémonie en rappelant l’engagement continu de l’association depuis une décennie pour améliorer la santé des femmes au Mali. Elle a souligné l’importance de l’accès aux soins pour les cancers féminins, mettant en avant les défis persistants et les efforts nécessaires pour les surmonter.
Parmi les invités de marque figuraient des professionnels de la santé, des représentants d’organisations non gouvernementales et des survivantes du cancer, témoignant de la diversité des acteurs mobilisés pour cette cause.
Situation des cancers du sein et du col de l’utérus au Mali
Les données récentes indiquent que le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes maliennes, représentant 34,6 % des cas de cancer en 2023, avec 319 nouveaux cas recensés. Le cancer du col de l’utérus suit avec 20,5 %, soit 189 nouveaux cas la même année. Malheureusement, plus de 70 % de ces cancers sont diagnostiqués à des stades très avancés, compliquant la prise en charge et réduisant les chances de survie.
Coût et prise en charge des cancers féminins
La prise en charge de ces cancers demeure un défi majeur en raison des coûts élevés et de l’accès limité aux infrastructures de santé. Ainsi, le coût total du diagnostic du cancer du sein peut varier entre 258 000 et 379 000 FCFA, selon que les examens sont réalisés dans le secteur public ou privé. Le traitement, incluant chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie, peut atteindre plusieurs millions de FCFA, rendant ces soins inaccessibles pour de nombreuses patientes.
Le Mali dispose de ressources limitées pour le traitement du cancer, avec seulement six oncologues médicaux pour l’ensemble du pays et un seul centre de radiothérapie. D’ailleurs, cette machine n’est toujours pas opérationnelle à 100%. Cette situation entraîne des délais dans le diagnostic et le traitement, aggravant le pronostic pour les patientes.
Lors de la conférence, Mme Bintou Sidibé, survivante du cancer du sein, a partagé son expérience. Diagnostiquée à un stade avancé, elle a bénéficié d’une prise en charge grâce à la collaboration entre Médecins Sans Frontières et les autorités maliennes. Son témoignage a mis en lumière l’importance du diagnostic précoce et de l’accès aux soins pour améliorer les chances de guérison.
La conférence a également permis de discuter des initiatives en cours pour améliorer l’accès aux soins, notamment le renforcement des infrastructures de santé, la formation de professionnels spécialisés et la mise en place de politiques de subvention pour les patientes.
En conclusion, la célébration du 10ᵉ anniversaire de Solidaris 223 a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de l’association dans la lutte contre les cancers féminins au Mali. La présidente, Mme Amina Dicko, a appelé à une mobilisation collective pour surmonter les défis liés à l’accès aux soins et offrir un avenir meilleur aux femmes maliennes confrontées à ces maladies.

Renforcement du système judiciaire : De nouveaux Codes Pénal et de Procédure Pénale adoptés

Le 31 octobre 2024, le Conseil National de Transition (CNT) du Mali a adopté de nouveaux Codes pénal et de procédure pénale, introduisant des réformes majeures pour moderniser le système judiciaire.

Parmi les innovations notables figurent la création d’un Collège des libertés et de la détention, chargé de superviser les mandats de dépôt et l’institution du juge de l’application des peines, responsable du suivi des condamnations. L’introduction du bracelet électronique offre une alternative à l’incarcération, tandis que la suppression des cours d’assises vise à accélérer le traitement des affaires criminelles en les confiant aux chambres criminelles des tribunaux de grande instance. Les nouvelles dispositions reconnaissent également la responsabilité pénale des personnes morales, telles que les associations et entreprises et incriminent le recel ainsi que les produits issus du recel. La répression de la trahison est renforcée et les textes de l’UEMOA et de l’OHADA relatifs au droit pénal des affaires sont intégrés. Les dispositions pénales éparses ont été harmonisées et une renumérotation des articles facilite leur consultation. Notamment, l’esclavage par ascendance, la traite des personnes et l’homosexualité sont explicitement pris en compte. Le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, a affirmé que toute personne pratiquant l’homosexualité ou en faisant l’apologie sera poursuivie, soulignant que le Mali n’acceptera pas que ses valeurs soient transformées par des influences extérieures. Ces réformes traduisent la volonté des autorités de promouvoir une justice plus efficace et adaptée aux réalités sociétales du pays.
Toutefois, selon certaines organisations, le Mali est signataire de plusieurs conventions internationales, dont la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (ratifiée en 1986), la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ratifiée en 1973) et la Convention contre la torture (ratifiée en 2002). Ces conventions offrent une protection générale contre les mauvais traitements. Cependant, leur application reste limitée et des tensions subsistent entre les valeurs sociétales maliennes et certains principes de droits humains. En légiférant la repression contre certaines pratiques, il y a lieu de revoir la ratification de ces textes par les autorités maliennes.

Fin de l’impunité des crimes contre les journalistes : Une célébration marquée par la douleur et l’absence de justice

Le 2 novembre marque la célébration de la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes contre les journalistes. Cette date symbolique, instaurée par l’ONU en 2013, fait écho à l’assassinat des journalistes de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, enlevés puis tués à Kidal. Onze ans après cette tragédie, l’enquête peine à avancer, minée par des tensions géopolitiques et des blocages judiciaires.

Ce drame, qui a secoué les défenseurs de la liberté de la presse à travers le monde démontre les dangers constants auxquels sont confrontés les journalistes en zone de conflit, souvent au prix de leur vie. En ce jour de commémoration, la quête de vérité pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon demeure d’actualité.
Selon l’ONU, environ 90 % des assassinats de journalistes restent impunis. Aussi, plus de 1 000 journalistes ont été tués entre 2010 et 2022 dans le monde. S’y ajoute qu’entre 50 et 100 journalistes et lanceurs d’alerte meurent chaque année dans des conditions violentes ou périlleuses liées à leur travail.
En novembre 2013, Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient en mission à Kidal pour couvrir la situation au nord du Mali. Alors qu’ils s’apprêtent à quitter un entretien, ils sont enlevés par un groupe armé et tués peu de temps après. Ce double assassinat a suscité une vive émotion en France et une mobilisation internationale pour faire éclater la vérité.
Malgré les années écoulées, l’enquête n’a pas permis d’aboutir à des conclusions définitives, entravée par un climat diplomatique tendu entre Paris et Bamako. Depuis le retrait des troupes françaises de la région, la coopération entre les autorités françaises et maliennes est réduite à son minimum, rendant difficile l’accès aux témoins et aux informations locales.
Le blocage de l’enquête repose également sur des documents classés « secret-défense » en France, que les familles des journalistes et les organisations de défense de la presse réclament depuis des années. Ces informations, qui pourraient potentiellement éclairer certaines zones d’ombre sur les circonstances de l’enlèvement, demeurent protégées pour des raisons de sécurité nationale, selon les autorités françaises. Ce secret freine les efforts pour élucider les faits et entretient une douleur encore vive pour les familles, qui réclament inlassablement la transparence.
L’un des principaux suspects, Seidane Ag Hita, identifié comme membre influent d’un groupe terroriste local, reste introuvable. Considéré comme ayant participé activement à l’enlèvement, son rôle dans cette affaire demeure flou, bien que des témoins indiquent sa possible implication. L’absence de coopération entre la France et le Mali rend difficile toute tentative de localisation et d’arrestation.
Un message d’António Guterres pour la fin de l’impunité
À l’occasion de la journée du 2 novembre, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a renouvelé son appel à la communauté internationale pour mettre un terme à l’impunité des crimes contre les journalistes. « La liberté de la presse est un pilier de la démocratie et des droits humains », a-t-il déclaré, soulignant que « l’impunité engendre la répétition des violences ». Ce message vise à rappeler aux États leurs obligations de protéger les journalistes et de garantir une justice effective pour les crimes commis contre eux, notamment dans les zones de conflit.
Les statistiques de l’ONU font état de neuf crimes sur dix contre des journalistes qui restent impunis. Ce chiffre accablant révèle l’ampleur des défis à relever pour garantir un environnement sécurisé pour ceux qui risquent leur vie au service de l’information.
Malgré les entraves diplomatiques et le secret d’État, les familles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon et les associations qui les soutiennent poursuivent leur combat pour la vérité.

Insécurité alimentaire : le PAM et la Russie soutiennent le Mali

Le gouvernement du Mali, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), a organisé, ce 30 octobre 2024, une cérémonie de remerciement à la Fédération de Russie pour son soutien dans l’assistance aux personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Selon le PAM, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire atteint 1,4 million. Pour répondre à leurs besoins pendant les six prochains mois, le PAM doit mobiliser près de 98 millions de dollars.

Le don de la Russie fait partie des contributions essentielles, saluées par le PAM, qui aident les personnes les plus vulnérables. « Cette contribution d’un montant de deux millions de dollars américains ne se mesure pas seulement en termes financiers, mais aussi en termes d’espoir et de possibilités offertes à tant de personnes. Votre soutien nous permet donc de continuer à soutenir ceux qui comptent sur l’aide alimentaire pour satisfaire leurs besoins essentiels », a déclaré le représentant du PAM. Ces contributions volontaires sont nécessaires pour accompagner les efforts du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité alimentaire au sein des communautés touchées par différents chocs. Elles permettent ainsi d’offrir des repas nutritifs à ceux qui en ont le plus besoin. Cette importante donation en denrées alimentaires, qui permettra au PAM de soutenir les personnes vulnérables, n’est pas la première, a rappelé le ministre commissaire à la sécurité alimentaire. Une solidarité qui s’était déjà exprimée en 2023 par un don de 75 000 tonnes de blé de la Russie en faveur du Mali, un précieux appui qui avait permis de contenir la flambée des prix des denrées de première nécessité.

Depuis quelques années, le Mali fait face à une situation marquée par l’insécurité et les chocs climatiques, entraînant des déplacements de population et compromettant la sécurité alimentaire.

Développement et souveraineté multisectoriels du Mali : Le Centre Amadou Hampâté Bâ mène la réflexion

Le Centre Amadou Hampâté Bâ, en partenariat avec la Délégation spéciale de la mairie de la commune II du district de Bamako et l’ONG Mali Folkecenter Nyetaa, a tenu, le 28 octobre 2024, à Bamako, une journée de réflexion autour de plusieurs thèmes stratégiques pour le développement du Mali.

Réfléchir et bâtir ce que nous avons en commun : c’est l’objectif de cette rencontre intitulée « Journée de réflexion sur les humains et les communs ». Elle a réuni plusieurs experts de différents domaines autour de deux principaux panels.
Le premier s’est articulé autour de trois présentations. L’ancienne ministre Assétou Founé Samaké a intervenu sur le thème « De la révolution politique du rejet de la domination à la transition économique, sociale, culturelle et écologique ».
Pour sa part, Souleymane Satigui Sidibé, vice-président de la délégation spéciale de la mairie de la commune II du district de Bamako et ancien président du Conseil national de la jeunesse, s’est attardé sur le projet de plan d’action d’urgence communal Siguida Kura au service du Mali Kura et de l’AES, tandis qu’Alpha Mandé Diarra a abordé les « enjeux économiques, financiers, sociaux, culturels et environnementaux de la préservation des communs ».
Plusieurs personnalités ont également pris part à la cérémonie d’ouverture, parmi lesquelles Mme Aminata Dramane Traoré, présidente de la délégation spéciale de la mairie de la commune II du district de Bamako et directrice du Centre Amadou Hampâté Bâ, M. Ibrahim Togola, président de l’ONG Mali Folkecenter Nyetaa, le gouverneur du district de Bamako et l’ambassadeur du Venezuela au Mali.
« Les objectifs escomptés de cette journée de réflexion concordent parfaitement avec les priorités de nos plus hautes autorités, soucieuses de compter sur nos valeurs pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés », s’est réjoui Adama Sissouma, secrétaire général du ministère de l’Administration et de la Décentralisation.
La problématique de la créativité politique, sociale, culturelle, artistique et intellectuelle, ainsi que celle du partenariat technique, économique et financier, a été abordée lors du deuxième panel.
Divers acteurs des secteurs concernés se sont également penchés sur le rôle des artistes et des intellectuels, des acteurs politiques, des opérateurs économiques ainsi que des médias dans le développement du Mali.
« Nous sommes tous Maliens et nous avons le Mali en commun. Nous avons énormément de ressources en commun. Ces ressources peuvent nous permettre de sortir de pas mal d’impasses : économique, sécuritaire, climatique », a souligné l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré.
Selon elle, la question du développement du Mali est aussi liée au savoir, au savoir-faire, mais aussi à la production de biens.
« Si aujourd’hui nous voulons gagner le pari de la souveraineté économique, politique, culturelle et militaire, il faut que nous regardions davantage ce que nous produisons et consommons », a-t-elle insisté.
Mohamed Kenouvi

Lutte contre l’insécurité alimentaire : le PAM et Royaume d’Espagne soutiennent le Mali

Le gouvernement du Mali, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM), a organisé, ce 30 octobre 2024, une cérémonie de remerciement en l’honneur du royaume d’Espagne, qui a remis une aide destinée à assister les personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Selon le PAM, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire atteint 1,4 million. Ce chiffre impressionnant démontre l’ampleur de la tâche à accomplir pour venir en aide à ces personnes très vulnérables. Pour répondre à leurs besoins pendant les six prochains mois, le PAM doit mobiliser près de 98 millions de dollars.
L’aide de l’Espagne, d’un montant de 3 millions d’euros (soit 1 967 871 000 FCFA), permettra d’offrir une assistance à 60 000 personnes. Un montant de 2,9 millions d’euros est prévu pour l’assistance alimentaire, tant pour les programmes d’urgence que pour les programmes de résilience, tandis que 100 000 euros seront destinés au service aérien en faveur de la communauté humanitaire, UNHAS. Cette aide du royaume d’Espagne s’inscrit dans le cadre du plan national de réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Elle permettra d’appuyer des activités telles que la distribution de vivres, la supplémentation nutritionnelle, la prévention de la malnutrition aiguë, le renforcement du système d’alerte précoce et la promotion de pratiques agricoles durables. La majeure partie de cette aide permettra au PAM de soutenir chaque année, durant la période de soudure, plus de 40 000 personnes les plus touchées par les conflits et l’insécurité alimentaire dans les régions de Kayes, Ségou, Mopti, Tombouctou, Ménaka, Gao, Kidal et une partie de la région de Sikasso, a soutenu le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire.
Fatoumata Maguiraga

Face à l’insécurité persistante : MSF suspend ses activités à Nampala

L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a récemment décidé de suspendre temporairement ses activités à Nampala, dans la région de Ségou. Cette suspension fait suite à une attaque ciblant l’une de ses équipes le 14 octobre dernier.

Selon les informations fournies par MSF, une équipe accompagnant des agents de santé locaux a été attaquée à la périphérie de Nampala par un groupe armé. En raison de ces tensions sécuritaires, MSF a jugé nécessaire de suspendre temporairement ses interventions médicales pour préserver la sécurité de son personnel.
Rappelons que sur place, les équipes de MSF prodiguaient des soins médicaux d’urgence, particulièrement pour les habitants déplacés par les conflits. Lors de l’attaque, des assaillants ont dépouillé les membres de l’équipe, mettant en péril à la fois leur sécurité et celle des patients. Le retrait temporaire de MSF laisse ainsi la localité sans accès à des soins de santé essentiels, dans une zone où l’aide humanitaire reste limitée.
Malgré leur neutralité, les organisations sont de plus en plus visées par des groupes armés. Dans son communiqué, MSF rappelle aux parties au conflit leur devoir de respecter les civils, les infrastructures de santé et les acteurs humanitaires. Cette situation souligne la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité pour les équipes opérant dans des zones de conflits.
Cette suspension des activités de MSF n’est pas la première dans cette zone. En novembre 2023, confrontée à une situation similaire, l’organisation avait temporairement déplacé une partie de ses opérations vers des localités moins exposées comme Molodo et Niono, dans le but de continuer à prodiguer des soins, mais dans des conditions moins risquées.
Depuis le début de ses opérations en 2022, MSF est la seule organisation internationale à offrir des soins gratuits aux résidents de Nampala. Ses interventions sont particulièrement vitales pour les jeunes enfants et les femmes enceintes, particulièrement exposés à des maladies saisonnières telles que le paludisme. La suspension de MSF crée ainsi un vide considérable dans l’accès aux soins pour cette population vulnérable.
Des garanties de sécurité réclamées pour une reprise des activités
En collaboration avec les autorités maliennes, MSF a entamé des discussions pour obtenir des assurances permettant un retour sur le terrain en toute sécurité. La reprise de ses activités reste conditionnée à la mise en place de mesures de sécurité claires pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent. Les négociations en cours visent à garantir la protection du personnel humanitaire conformément aux principes du droit international humanitaire.

Lutte contre le paludisme au Mali : l’ONG Médecins Sans Frontières présente ses stratégies d’actions

Très impliquée dans la lutte contre le paludisme au Mali, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) mène depuis des années plusieurs opérations à travers le pays, en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Pour mettre en lumière ses actions et ses efforts dans la lutte contre cette maladie au cours des derniers mois, l’Organisation humanitaire internationale a tenu un café de presse le 24 octobre 2024 à Bamako.

Ce café de presse, auquel ont participé plusieurs journalistes représentant des organes de la presse nationale, s’est déroulé en présence de la Directrice du PNLP, le Médecin-colonel Aissata Koné. Elle était accompagnée du Chef de mission de Médecins Sans Frontières au Mali, Dr Innocent Kunywana, ainsi que d’une représentante d’OCHA.

Dans la lutte contre le paludisme au Mali, en termes de stratégies majeures, MSF prend en charge des cas de la maladie, en mettant l’accent sur les populations vulnérables. L’organisation offre également des soins gratuits, avec un accès facilité au plus près des ménages et s’active dans la prévention du paludisme pendant la grossesse. En termes de stratégie de soutien, MSF utilise les services de consultations et d’hospitalisation pour sensibiliser les familles sur la maladie et sur les mesures de prévention.

De janvier 2022 à septembre 2024, l’ONG Médecins Sans Frontières a effectué 1 283 970 consultations au Mali, dont 788 567 (61%) dans les régions du centre, 252 928 (20%) dans les régions du sud et 242 475 (19%) dans les régions du nord. Au total, 34% de ces consultations, soit 434 244, sont des cas de paludisme, touchant principalement les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

Ces cas de paludisme se répartissent comme suit : 247 175 cas dans les régions du centre, dont 45 797 cas graves avec une létalité de 0,11 % ; 138 800 cas dans les régions du sud, dont 28 009 cas graves avec une létalité de 0,23 % ; et 46 269 cas dans les régions du nord, dont 13 344 cas graves avec une létalité de 0,44 %.

De plus, l’organisation craint une augmentation du nombre de cas et une possible extension de la période de pic du paludisme à travers le pays, particulièrement pour l’année 2024, en raison des fortes pluies qui entraînent une augmentation du nombre de moustiques, ainsi que de la situation des blocus dans certaines régions, causant l’augmentation du nombre de déplacés internes fuyant les violences incessantes dues à l’insécurité.

Par ailleurs, pour faire face à cette période de pic, MSF a renforcé la capacité des « agents palu » et les a déployés dans les communautés pour la prise en charge des cas simples et le référencement des cas compliqués dans les CSCom et CSRef. Médecins Sans Frontières apporte également un soutien en médicaments et matériel médical aux sites communautaires, aux CSComs et aux CSRef.

Cependant, l’organisation humanitaire est confrontée à plusieurs difficultés. Parmi celles-ci, on note les problèmes d’accès à certaines zones, rendant les déplacements des agents difficiles, un approvisionnement irrégulier en médicaments et matériel, le manque de moyens de transport, notamment dans les zones marécageuses, ainsi que le manque d’approvisionnement en poches de sang.

Outre la présentation de ses stratégies d’action dans la lutte contre le paludisme au Mali, Médecins Sans Frontières vise également, à travers cette rencontre avec les médias, à exposer les résultats obtenus en termes d’indicateurs et d’impacts sur le système de santé national et sur la communauté.

 

« Les acquis et les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme doivent se maintenir et cela passe par une forte mobilisation de ressources et l’engagement des partenaires afin d’atteindre l’objectif « zéro palu » au Mali », a insisté Dr Innocent Kunywana, Chef de mission de MSF au Mali.

« Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de renforcer nos actions sur le terrain. Notre partenariat avec Médecins Sans Frontières est un pilier fondamental dans cette lutte. MSF a apporté un soutien inestimable en matière de soins médicaux, de distribution de moustiquaires imprégnées et d’actions de sensibilisation dans les régions les plus touchées. Ces actions sont indispensables pour réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme afin de sauver des milliers de vies », a ajouté le Médecin-colonel Aissata Koné, Directrice du PNLP.

Le paludisme demeure un problème de santé publique au Mali, avec un taux de morbidité de 37 % et un taux de mortalité de 25 %, selon le DHIS2 2023. En 2023, 3 390 732 cas de paludisme confirmés ont été rapportés, dont 1 016 359 cas graves et 1 305 décès, selon la même source.

MSF intervient au Mali depuis 1985. Avec l’éclatement de la crise sécuritaire en 2012, l’organisation a intensifié ses interventions dans les régions du nord et du centre. Elle a des projets en cours dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et dans le district de Bamako.

Mohamed Kenouvi

Après 4 jours de grève générale: les vendeurs de bétail de Bamako suspendent leur mot d’ordre

La grève générale qui paralysait la filière bétail et viande à Bamako, depuis le 23 octobre dernier, a été suspendue le dimanche 27 octobre 2023, après des jours d’incertitude et de négociations intenses.

 

Les vendeurs de bétail avaient suspendu leurs activités pour protester contre la décision gouvernementale de fermer sept marchés à bétail dans le district de Bamako, dans le cadre de mesures de sécurité.

Les vendeurs de bétail, opposés à la relocalisation de leurs activités en périphérie de Bamako, ont qualifié la mesure de « discriminatoire » et « injustifiée », soulignant l’importance économique et sociale de ces marchés dans les quartiers urbains. La fermeture des marchés de Lafiabougou, Koda, Sabalibougou et Faladié, entre autres, a engendré une situation de crise, affectant l’approvisionnement en viande, vital pour de nombreux Bamakois. En effet, la rareté de l’offre a entraîné une hausse des prix, contraignant plusieurs ménagères à trouver des alternatives alimentaires moins coûteuses.
La tension est montée d’un cran avec l’enlèvement, en fin de semaine dernière, dans des circonstances floues, de Boubacary Cissé, alias Boubou Tigal, président du marché de Niamana. Cette situation, perçue comme une tentative de pression sur les manifestants, a renforcé leur détermination dans la poursuite de leur mot d’ordre. La libération de M. Cissé a rapidement été inscrite parmi les revendications principales des commerçants.
Les bouchers et vendeurs de bétail ont ainsi conditionné la fin de leur grève à la libération de leur dirigeant, considérant son arrestation comme une intimidation visant à affaiblir leur mouvement. Finalement, après plusieurs heures de captivité, Boubou Tigal a été libéré, une victoire symbolique pour les manifestants, même si les circonstances de sa détention et de sa libération demeurent entourées de mystère.
Mystère autour du compromis
Bien que les détails de l’accord ayant conduit à la suspension de la grève n’aient pas encore été rendus publics, certaines sources estiment qu’un compromis aurait été trouvé entre les autorités et les représentants de la filière bétail-viande. Cet accord est un premier pas vers la résolution de la crise, même si des questions persistent quant à la possibilité de relocaliser effectivement les marchés hors de Bamako sans impact négatif pour les commerçants et les consommateurs. Selon nos sources, parmi leurs revendications, les représentants de la filière bétail-viande souhaitent surtout de meilleures garanties de sécurisation des endroits où ils seront redéployés, comme Zantiguila, Kati-Dral et Sanankoroba. Ces emplacements offrent respectivement des espaces de 57 hectares à Kati-Dral, 20 hectares à Sanankoroba et 33 hectares à Zaniguila, aménagés pour accueillir les activités de vente de bétail afin de décongestionner les zones urbaines.
Renforcement de la sécurité
Toutefois, les acteurs de la filière bétail-viande s’attendent à un renforcement des conditions de sécurité sur ces emplacements afin de les occuper. Ils ont ainsi suspendu leur mot d’ordre pour donner la chance à des négociations avec les autorités sur la sécurisation de ces lieux. Ils ont promis de reconduire leur grève en cas de désaccord.
Le retour à la normale de la vente de viande est un soulagement pour les habitants de Bamako, durement touchés par la crise de l’approvisionnement ces derniers jours.

Inondations au Mali : l’Union européenne mobilise plus de 3 milliards FCFA pour les sinistrés

Face aux graves inondations ayant frappé le Mali, l’Union européenne (UE) et ses États membres se mobilisent avec une aide humanitaire de plus de 3 milliards de francs CFA, pour soulager les populations en détresse. Cette aide vient en réponse à l’état de catastrophe nationale décrété le 23 août dernier et témoigne de la solidarité européenne envers les Maliens les plus durement touchés.

Cette assistance, provenant notamment de l’Allemagne (1,7 milliard de FCFA), de l’Espagne (427 millions de FCFA), et de la Commission européenne (754 millions de FCFA), vise à soutenir des organisations comme la Croix-Rouge malienne dans leurs actions de secours. Ces fonds permettront de répondre aux besoins essentiels des sinistrés : nourriture, abris, eau potable, hygiène et articles de première nécessité. La Belgique et le Luxembourg, via le Programme Alimentaire Mondial, contribuent également à l’effort, avec un appui de 164 millions de FCFA pour le Luxembourg.
En complément, la mission civile EUCAP Sahel Mali a fourni un soutien logistique et matériel au Centre de Coordination et de Gestion des Crises (CECOGEC) afin de renforcer la réponse locale face aux catastrophes. Cette aide d’urgence inclut des biens essentiels d’une valeur de 30,5 millions de FCFA, ainsi qu’un accompagnement en formation et en gestion de crise.
Les inondations, parmi les plus graves depuis 50 ans, ont touché plus de 255 000 personnes, détruit ou endommagé 263 écoles et en inondé 187 autres. En 2023, l’UE avait déjà mobilisé plus de 128 milliards de francs CFA pour des actions humanitaires au Mali, et près de 22 milliards de FCFA ont été engagés en 2024. L’UE et ses États membres, en tant que partenaires majeurs de l’aide internationale au Mali, continuent d’intensifier leur soutien en collaboration avec les agences des Nations Unies, essentielles dans cette réponse d’urgence.

Fixation de peine : La CPI annonce son verdict pour Al Hassan le 20 novembre prochainrendra sa décision le 20 novembre 2024

La Cour pénale internationale (CPI) se prépare à prononcer la peine d’Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, le 20 novembre 2024, à l’issue d’un long procès débuté en juillet 2020. Cet homme est jugé pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés à Tombouctou, entre avril 2012 et janvier 2013, durant la période où la ville était sous le contrôle des groupes armés.

Le 26 juin 2024, la CPI a rendu un verdict qui a reconnu Al Hassan coupable de plusieurs chefs d’accusation, tels que la torture, les traitements inhumains et la persécution. Toutefois, il a été acquitté des accusations relatives aux crimes sexuels, dont le viol et l’esclavage sexuel. Compte tenu de la gravité des faits retenus contre lui, Al Hassan risque une peine maximale de 30 ans de prison, voire la réclusion à perpétuité si les juges estiment que la nature des crimes le justifie.

D’ailleurs, une audience s’est tenue le 4 septembre 2024 afin de permettre à la Défense, au Bureau du Procureur et aux représentants des victimes de présenter leurs observations finales. Le verdict sera annoncé par un panel de juges composé de Kimberly Prost (présidente), Tomoko Akane et Keebong Paek, en présence de l’accusé, de son équipe de défense, des représentants des victimes et des membres du Bureau du Procureur.

Cette affaire s’inscrit dans le cadre des multiples enquêtes de la CPI liées aux événements au Mali depuis 2012, année où les autorités ont officiellement saisi la Cour. Signalons qu’Al Hassan est le deuxième Malien à être jugé par la CPI après Ahmad Al Faqi Al Mahdi, condamné en 2016 pour des crimes de guerre, dont la destruction volontaire de monuments religieux et historiques à Tombouctou, commis en juin et juillet 2012.

Secteur minier : Vives tensions entre le gouvernement et Barrick Gold

Le gouvernement malien et le groupe minier Barrick Gold sont au cœur d’une controverse concernant un accord signé entre les deux parties. Obtenu après plusieurs mois de négociations, cet accord, annoncé par Barrick dans un communiqué publié le 30 septembre 2024, visait à réviser les modalités d’exploitation des ressources minières au Mali. Cependant, un communiqué du gouvernement, daté du 23 octobre 2024, a exprimé des préoccupations majeures quant au respect de cet accord par Barrick Gold.

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations formulées lors des Assises Nationales de la Refondation, les autorités ont engagé une révision en profondeur du secteur minier. C’est ainsi qu’un nouveau Code minier et une loi sur le contenu local ont été élaborés pour garantir une meilleure redistribution de la rente minière au profit des populations et de l’économie malienne. Par ailleurs, un audit a également été commandité par le Ministère de l’Économie et des Finances révélant plusieurs « manquements dans l’exploitation des ressources minières » du pays. Les résultats de cet audit n’ont toujours pas été rendus publics

En réponse à ces constats, une Commission de négociations a été mise en place pour entamer des discussions avec les sociétés minières. Acteur majeur dans le secteur minier au Mali, Barrick Gold a participé à ces négociations.

Ainsi, dans son communiqué du 30 septembre 2024, Barrick Gold a annoncé la signature d’un accord transactionnel avec le gouvernement malien. Cet accord prévoyait la mise en œuvre de mesures spécifiques pour répondre aux exigences du nouveau cadre réglementaire, notamment en matière de responsabilité sociétale et environnementale, ainsi que le respect des normes de réglementation des changes. A en croire les autorités, Barrick Gold s’était engagé à commencer l’application des termes de cet accord, dès le 4 octobre 2024.

Malgré cet engagement, le gouvernement malien a dénoncé le non-respect des engagements pris par Barrick Gold. A cet effet, plusieurs infractions ont été soulignées, notamment en matière de responsabilité sociétale, environnementale et de respect des normes de change. Ces manquements, considérés comme préjudiciables à l’économie nationale, ont conduit le Mali à envisager des mesures légales contre Barrick Gold. De plus, un permis d’exploitation détenu par Barrick Gold arrive à expiration au début de l’année 2026, soulevant des questions sur la continuité des activités de l’entreprise dans le pays.

En réponse aux infractions relevées, le gouvernement malien a annoncé son intention de tirer « toutes les conséquences juridiques découlant des actes posés » par Barrick Gold. Bien que la nature précise de ces mesures n’ait pas été détaillée, elles pourraient potentiellement affecter les opérations de Barrick au Mali.

Le bras de fer entre le gouvernement et Barrick Gold pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur minier au Mali. Avec l’adoption d’un nouveau Code minier et d’une loi sur le contenu local, les autorités maliennes entendent se positionner désormais avec fermeté face aux entreprises qui ne respectent pas leurs engagements. Barrick Gold, dont la présence au Mali est significative, devra répondre rapidement aux accusations portées par le gouvernement pour éviter de compromettre ses activités futures dans le pays.

 

Niger: Décès de l’ancien Premier ministre Hama Amadou

Hama Amadou, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale du Niger, est décédé, le mercredi 23 octobre, dans dans un hôpital de Niamey, à l’âge de 74 ans. Figure majeure de la politique nigérienne, son parcours a été marqués par de nombreux rebondissements.

Amadou, qui a été Premier ministre à deux reprises (de 1995 à 1996 et de 2000 à 2007), était une personnalité influente de la vie politique au Niger. Il a également présidé l’Assemblée nationale de 2011 à 2013. Bien qu’accusé dans une affaire de trafic de bébés, qu’il a toujours dénoncée comme un complot politique, Hama Amadou a continué à jouer un rôle de premier plan dans l’opposition. En 2016, alors qu’il était en prison, il a été candidat à l’élection présidentielle, où il est arrivé en deuxième position. À cette époque, malgré son absence de la campagne électorale en raison de son emprisonnement, il a réussi à obtenir 18 % des voix, témoignant de son influence politique considérable.
Après un exil en France pour des raisons de santé, il est retourné au Niger en 2021, mais n’a pas pu se présenter aux élections en raison d’une condamnation judiciaire. Sa carrière politique a été marquée par son opposition farouche aux régimes successifs, y compris celui de Mahamadou Issoufou, contre lequel il s’est opposé à plusieurs reprises. Son engagement pour le développement du Niger et son charisme ont marqué des générations d’électeurs et de militants.

Attentat terroriste à Ankara : Le Mali exprime sa solidarité avec la Turquie

Ce mercredi 23 octobre 2024, un attentat terroriste a visé les industries de défense turques à Ankara, causant des morts et plusieurs blessés. Cette attaque a été condamnée par le Président de la Transition du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta. À travers son compte X, le Président Goïta a réitéré sa « solidarité totale » envers la Turquie.

Les assaillants, identifiés comme deux individus lourdement armés, ont fait exploser des charges à l’entrée des locaux du TUSAS (Turkish Aerospace Industries), avant de s’introduire dans le bâtiment, causant des scènes de chaos. L’attaque, imputée aux militants du PKK, a visé une industrie de défense de la Turquie, particulièrement reconnue pour ses drones Bayraktar TB2, utilisés avec par l’armée malienne dans la lutte contre le terrorisme.
En effet, le Mali, dans sa stratégie de défense, bénéficie depuis plusieurs années du soutien militaire turc, en particulier grâce à l’acquisition de drones TB2 et autres équipements essentiels pour sécuriser ses territoires. L’alliance entre les deux pays s’est consolidée dans un contexte particulier où le Mali continue de combattre des groupes armés.
Le Président Goïta a exprimé ses condoléances aux familles des victimes tout en rappelant l’importance de ce partenariat dans le renforcement des capacités militaires maliennes, face à une menace terroriste de plus en plus transnationale.

Élection à la présidence de Tabital Pulaaku Mali : Sekou Mamadou Barry succède à Abou Sow

Le 20 octobre 2024, Sekou Mamadou Barry a été élu président de Tabital Pulaaku Mali, une organisation influente dédiée à la promotion de la culture peule. Originaire de Birga, dans le cercle de Koro, Barry succède à l’ancien ministre Abou Sow, qui a choisi de ne pas se représenter.

 

Cette élection a eu lieu dans le cadre du 3ème congrès ordinaire de l’association, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), après plusieurs reports liés à des tensions internes et à l’enlèvement de l’une des figures de la communauté.

Le scrutin, marqué par une forte rivalité entre Sekou Mamadou Barry et Maître Hassane Barry, a vu la participation de 123 votants sur 137 délégués inscrits. Sekou Mamadou Barry a remporté la présidence avec 66 voix, contre 57 pour son challenger, Me Hassane Barry. Ce dernier avait dénoncé des irrégularités dans le processus électoral, notamment des convocations tardives des délégués.
De plus, l’enlèvement d’Idrissa Allaye Sankaré, ancien député et 3ème vice-président de Tabital Pulaaku, a marqué un tournant dans la campagne. Fort soutien de Maître Hassane Barry, Sankaré avait été enlevé le 14 août 2024 à Bamako. Sa disparition avait forcé le report du congrès, initialement prévu en septembre. Heureusement, Sankaré a été libéré le 10 septembre 2024 après 24 jours de captivité, bien que des zones d’ombre persistent quant à l’identité des ravisseurs et les circonstances de sa libération.
Après son élection, Sekou Mamadou Barry a promis d’être un rassembleur.
Tabital Pulaaku Mali fait partie d’un réseau international, Tabital Pulaaku International, qui s’engage à préserver et promouvoir la culture peule à travers le monde. Sous la direction de Sekou Mamadou Barry, cette organisation continuera à jouer un rôle clé dans la défense des intérêts des Peuls, en renforçant la cohésion et l’unité au sein de la communauté, tout en poursuivant ses objectifs culturels et sociaux.

UFOA A U17 : La compétition reportee à une date ultérieure

Le tournoi UFOA A U17, initialement prévu pour commencer ce lundi 21 octobre au Sénégal, a été reporté à une date indéterminée en raison de fraudes liées à l’âge des joueurs.

La Confédération Africaine de Football (CAF) a en effet annoncé dimanche l’exclusion de trois équipes, à savoir la Guinée, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone, après avoir découvert des irrégularités concernant l’âge des participants. En conséquence, la première journée de la compétition, prévue pour ce lundi, a été suspendue et le format du tournoi modifié : au lieu de deux groupes, une seule poule de cinq pays devait être constituée.
Cependant, le démarrage du tournoi a de nouveau été reporté. Cette fois, c’est un recours déposé par la Guinée qui est à l’origine de ce nouveau retard. La CAF examine actuellement cette réclamation, ce qui empêche la compétition de débuter tant qu’une décision définitive n’aura pas été rendue.

Bilan des violences et de l’insécurité au Sahel : Près de 2000 morts en deux mois, selon OCHA 

Malgré une diminution continue des incidents sécuritaires, les populations du Sahel central subissent encore les conséquences de la violence, des conflits et de l’insécurité. Un rapport récent du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) révèle que, pour les mois d’août et septembre 2024, 569 incidents ont été enregistrés, entraînant la mort de 1 946 personnes.

À titre de comparaison, les mois de mai et juin 2024 avaient vu 2 864 décès liés à des violences. Depuis le début de l’année, le nombre total d’incidents sécuritaires a atteint 10 599, selon la même organisation.

Au-delà des pertes humaines, les conflits au Sahel central continuent de provoquer des déplacements massifs de populations. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger s’élève désormais à 2,7 millions, soit une augmentation de 3 % par rapport à juin 2024. En parallèle, le nombre de réfugiés a légèrement diminué de 2 %, totalisant 319 500 individus.

Les populations déplacées, souvent les plus vulnérables, sont confrontées à une insécurité alimentaire sévère et à des niveaux critiques de malnutrition. L’accès aux services de base est limité, avec un impact aggravé par les inondations survenues pendant la saison des pluies de 2024. Le rapport précise que 8 218 écoles sont non fonctionnelles dans la région et que 494 centres de santé ne sont plus opérationnels. Le Burkina Faso est le pays le plus durement touché par ces fermetures.

Bien que les violences persistent et que les accès sont de plus en plus restreints, 310 organisations humanitaires demeurent actives sur le terrain, apportant une aide aux populations affectées. Cependant, les financements disponibles sont encore insuffisants pour répondre à l’ampleur des besoins. À ce jour, 885 millions de dollars ont été mobilisés, ce qui ne représente que 38 % des fonds requis pour soutenir 9 millions de personnes ciblées par les programmes d’aide.

Il convient de noter que ce rapport, publié par le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), repose sur des données collectées auprès de sources variées, telles que ACLED, l’UNICEF, l’OMS, ainsi que les gouvernements nationaux concernés.