Leaders politiques arrêtés : Où en est le dossier ?

Placés sous mandat de dépôt le 24 juin 2024 après leur arrestation le 20 juin, les 10 dirigeants politiques et l’ancien ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily, écroué à son tour le 9 juillet 2024, tous issus de la Coalition des partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, croupissent depuis en prison. Près de deux mois après, comment évolue l’affaire ?

Tous ces leaders politiques de la Coalition de partis et mouvements politiques engagés dans une lutte pour un retour à l’ordre constitutionnel ont été déjà entendus par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance de la Commune V du District de Bamako, excepté dans un premier temps, l’ancien Garde des sceaux du Mali, Maître Mohamed Aly Bathily. Ce dernier a été aussi finalement entendu mercredi 14 août. Selon une source politique proche du dossier son audition s’est « bien passée », d’après ses avocats, qui y ont également assisté. Inculpés pour « attentat » et « complot » contre le gouvernement, « opposition à l’exercice de l’autorité légitime », « atteinte à l’ordre public », les 11 leaders politiques attendent désormais d’être fixés sur leur sort.

Le recours en annulation du décret du 10 avril 2024 qui justifierait leur arrestation, introduit par des avocats de la Coalition du 31 mars, a été rejeté par la Cour suprême qui l’a jugé mal fondé le 8 août dernier. « Cela n’aura pas d’impact direct sur le sort de nos camarades. Sauf que la question relative à la légalité du décret n’est pas résolue. La question fondamentale maintenant va porter sur l’analyse que les juges vont faire, s’ils concluent que le décret a été violé ou pas par nos camarades », indique Dr. Mahamadou Konaté, membre de la Coalition. Il souligne que leur regroupement politique ne reconnaît pas les charges retenues contre les leaders arrêtés.

Médiations en cours

Si la procédure judiciaire suit son cours, la Coalition des partis et mouvements signataires de la Déclaration du 31 mars explore d’autres pistes pour aboutir à la libération des camarades politiques détenus.

« Il y a une médiation en cours au niveau du ministère de tutelle, qui est celui de l’Administration territoriale et de la décentralisation, mais aussi au niveau de l’AIGE, auprès des plus hautes autorités. Nous avons également pris langue avec le Haut Conseil Islamique », affirme Dr. Konaté.

Le 15 juillet dernier, la Coalition avait décidé de surprendre sa participation au Cadre d’échanges de l’AIGE avec les partis politiques, demandant à la structure en charge des élections, ainsi qu’au reste de la classe politique, de s’impliquer pour la libération des 11 leaders politiques arrêtés.

Mohamed Kenouvi

Flots de déchets

ll pleut et comme chaque année les rues de Bamako et d’autres grandes villes du pays sont inondées. Dans certains quartiers, ce sont des fleuves qui remplacent les rues pendant plusieurs heures, attendant que l’eau s’écoule dans des caniveaux bouchés. Chaque année, on fait mine de vouloir les libérer des ordures qui les obstruent. On fait remonter la terre et les déchets au bord. Et on attend que la pluie les y fasse redescendre progressivement, pensant qu’on a fait œuvre utile. Cette année, malgré le lancement le 8 juillet de ce travail inutile dans le District de Bamako, on n’en a pas vu l’effectivité dans beaucoup de quartiers.

De fait, ces actions dérisoires ne sont qu’un pansement minuscule sur la plaie béante de la gestion des déchets au Mali, à l’image d’actions ponctuelles menées sans cohérence, une absence de vision et d’efficacité. Comme cette loi de janvier 2012 qui interdit la production, l’importation et la commercialisation des sachets plastiques non dégradables. Bientôt 10 ans que cette loi est passée et qu’absolument rien dans nos habitudes n’a changé.

Rien n’a changé non plus dans la gestion qui est faite de ces déchets : ils ne sont pas détruits et quasiment pas recyclés. Nous vivons comme si nous ne produisions pas quotidiennement 3 210 m3 de déchets solides rien que pour la ville de Bamako selon une étude menée par l’INSTAT en 2021. Et ce chiffre ne prend pas en compte le volume dispersé de manière sauvage aux alentours de la ville, polluant de manière irréversible les terres et l’eau.

Pour couronner le tout, alors que notre capitale compte plus de 5 millions d’habitants, nous ne sommes toujours pas équipés d’une usine d’incinération des déchets, attendant peut-être que les centaines de milliers de tonnes produites chaque année disparaissent par miracle.

Alors on pourra parler longtemps de changement climatique mais c’est surtout notre politique environnementale et d’assainissement qu’il faut changer.

Aurélie Dupin

Crise énergétique : Un léger mieux

Depuis quelques semaines, l’ensemble du pays connaît une certaine amélioration de la fourniture en énergie électrique. Un peu plus d’une année après le début de la grave crise énergétique qui secoue le Mali, les temps de délestage ont sensiblement diminué, pour le plus grand bonheur des ménages et de différentes activités économiques qui tournaient au ralenti.

C’est une amélioration que les populations savourent. La tendance s’est plutôt inversée depuis quelques semaines dans la capitale, Bamako, et presque partout ailleurs à l’intérieur du pays. De plus de 15h de délestage, voire 24 à 48h par moments et par endroits il y a encore quelques mois, l’électricité est actuellement disponible sur presque la même marge, réduisant sensiblement les heures sans.

« Au mois de mai nous n’avions le courant qu’à peine 5 à 6h par jour et même là l’électricité était fournie à des heures tardives, entre 3h et 8h du matin et il y avait délestage le reste de la journée. Mais actuellement, chaque jour nous disposons du courant soit le matin jusqu’au soir soit toute la nuit jusqu’au matin », témoigne un chef de famille à Kalaban Koura.

Même constat du côté de la rive gauche de Bamako. « Cela va beaucoup mieux actuellement. Nous arrivons à avoir le courant pendant presque 13h par jour », glisse un habitant du quartier de Sotuba.

Selon certaines publications sur les réseaux sociaux, l’intérieur du pays n’est pas en marge de l’amélioration en cours de la fourniture en électricité. Koulikoro, Sikasso, Gao ou encore Tombouctou savourent tout autant depuis un moment la disponibilité en énergie électrique pendant plusieurs heures par jour.

À en croire une source locale contactée sur place, la région de Ségou en profite également. « L’avant-dernière semaine (Du 29 juillet, Ndlr), c’était plus qu’une amélioration ici à Ségou. Nous n’avions pratiquement plus de coupures. C’est pendant la semaine qui vient de se terminer que les coupures ont repris, mais nous avons le courant parfois jusqu’à 16h par jour », confie notre source.

Climat favorable

Quelles sont les principales raisons qui expliquent l’amélioration constatée dans la fourniture de l’énergie électrique au niveau de l’EDM-SA ? La société n’a jusque-là engagé aucune communication mettant en avant des éléments de réponse à cette interrogation.

Le département de la Communication, que nous avons contacté, n’a pas pu nous fournir d’information dans ce sens. Mais selon un technicien membre d’un syndicat d’EDM, cette amélioration de la fourniture du courant électrique depuis quelques semaines est essentiellement due à la période de l’hivernage que le pays vit actuellement. « La fraîcheur favorise beaucoup les économies de courant. Actuellement, les gens n’utilisent pas les climatiseurs comme en temps de chaleur et certains même se passent des ventilateurs. S’il y a beaucoup de stocks d’énergie, cela veut dire que nous pouvons alimenter plus de clients », indique notre interlocuteur.

« Les mégawatts que nous consommons pendant la chaleur ont actuellement diminué. En exemple, si nous disposions de 200méga pendant la période de chaleur, cela pouvait satisfaire 50% de la population. Mais cette même capacité pendant la période de l’hivernage peut satisfaire jusqu’à 70% de la population », poursuit le syndicaliste. À l’en croire, une autre raison, en l’occurrence, l’augmentation plausible de la quantité de carburant utilisée au niveau de la centrale thermique de Balingué, pourrait également être à la base de l’amélioration.

S’il n’est pas en mesure de confirmer cette hypothèse, par défaut d’informations précises sur les entrées quotidiennes de carburant avant et pendant l’hivernage, notre interlocuteur affirme en revanche que les délestages ne sont pas liés à un problème de puissance disponible au niveau des installations de l’EDM.

« Nous avons la puissance nécessaire pour la prise en charge totale de la population malienne installée en thermique. Si nous avons le maximum de carburant, même pendant la chaleur nous pouvons satisfaire tous les Maliens », souligne-t-il, craignant un retour aux délestages intempestifs une fois que la période de fraîcheur aura pris fin, si tant est que la capacité de stockage dont dispose EDM n’a pas été augmentée ».

Bouffée d’air économique

« C’est un miracle ! », s’exclame Gaoussou Coulibaly, le visage souriant empreint d’un mélange d’étonnement et de satisfaction. Accoudé à sa machine à coudre, ce tailleur, âgé d’une quarantaine d’années, vient de terminer la confection d’un pantalon. L’horloge accrochée au mur au fond de cet atelier du quartier Niaréla, en Commune II du District de Bamako, indique 19h22. « Vous savez, le courant est là depuis 10h et jusqu’à présent. C’est comme si je rêvais. EDM s’améliore vraiment ces derniers temps. Depuis au moins deux semaines, nous sommes un peu soulagés concernant les délestages », assure-t-il. « Je prie Dieu pour que cela continue ainsi et qu’il y ait encore plus d’amélioration à l’avenir et même la fin même des coupures », enchaîne M. Coulibaly.

À l’en croire, l’augmentation du temps de disponibilité en courant électrique impacte positivement la bonne marche de l’atelier. « Cela nous permet de finir à temps les commandes et surtout de ne plus trop dépenser dans l’achat de carburant pour le fonctionnement du groupe électrogène. Ces derniers temps, il m’arrive même de ne pas avoir à mettre le groupe en marche pendant toute la journée de travail », confie notre interlocuteur.

Comme ce tailleur, beaucoup d’autres corps de métier dans le secteur informel se portent légèrement mieux sur la période actuelle, comparé à quelques mois plutôt, où ils étaient confrontés à d’énormes difficultés.

Alou Kamissoko est coiffeur à Kalaban Coura. « Avant, on pouvait passer toute la journée sans courant et donc sans travailler, mais depuis un moment ça va un peu mieux. Le bénéfice quotidien commence par revenir petit à petit à la normale », témoigne-t-il.

Évoluant dans le secteur de l’agro-alimentaire, l’entreprise Jus Buguni était face à certaines difficultés liées à la lenteur du marché couplée à une augmentation des coûts de production, qui contrastaient avec la baisse de la production et la demande croissante de diminution des prix au niveau de la clientèle.

Mais, à en croire le promoteur, la situation a évolué positivement les dernières semaines. « Avec la légère amélioration en cours, nous avons commencé à utiliser certains de nos équipements qui étaient pratiquement à l’arrêt à cause de la crise énergétique. Et cela nous permet de nous projeter, de diminuer les coûts de production et d’augmenter aussi nos marges », explique Moussa Doumbia. « La disponibilité croissante de l’énergie nous permet de maintenir la qualité des produits, à travers leur conservation, et de pouvoir reprendre la production à grande échelle de jus à base de matières premières périssables comme le zabaan ou la mangue, que nous avons dû diminuer ou carrément arrêter par moments en raison de la crise énergétique », poursuit le jeune entrepreneur.

Les entreprises médiatiques, qui comptent parmi celles qui subissent de plein fouet les effets de la crise énergétique depuis le début, en raison de leur forte dépendance à l’énergie électrique, peuvent aussi de leur côté souffler un peu depuis un moment.

« Il y a quand même un petit soulagement. Depuis bientôt un mois, l’argent que nous mettions dans l’achat de carburant il y a quelques mois pour tourner à plein temps a pratiquement baissé de la moitié. Il y a une sensible augmentation du temps de disponibilité de l’électricité, ce qui nous rend de moins en moins dépendants du groupe électrogène », admet un responsable d’une entreprise de presse qui a requis l’anonymat.

Mohamed Kenouvi

Kamala Harris devra corriger la politique ukrainienne des États-Unis

 

STOCKHOLM – En apportant très tôt à l’Ukraine un soutien militaire, politique et financier, l’administration du président américain Joe Biden a évité à ce pays d’être envahi par la Russie. Pourtant, depuis novembre 2022, le conflit est dans l’impasse, ce qui n’est pas à l’avantage de l’Ukraine. Si elle est élue, Kamala Harris devrait se fixer comme objectif explicite de transformer la terrible guerre d’usure actuelle en une victoire ukrainienne. L’offensive surprenante de l’Ukraine dans la région russe de Koursk pourrait être le début d’une évolution plus prometteuse.

 

Les objectifs de l’Ukraine sont clairs : rétablir totalement son intégrité territoriale, permettre le retour de tous les citoyens ukrainiens déplacés, y compris les milliers d’enfants enlevés par la Russie, et recevoir une compensation totale pour les dommages causés par la Russie. En revanche, les États-Unis n’ont actuellement aucune stratégie à proprement parler. L’administration Biden se contente d’affirmer qu’elle soutiendra l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra », tandis que Donald Trump, l’adversaire républicain de Harris, promet de mettre fin à la guerre en un jour, ce qui implique une capitulation totale face au Kremlin.

 

Pour Harris, l’impasse actuelle est une opportunité. Les deux tiers des Américains souhaitent la victoire de l’Ukraine et elle s’est déjà beaucoup occupée de ce pays : elle a rencontré le président Volodymyr Zelensky à six reprises et elle a dirigé la délégation américaine au sommet de la paix sur l’Ukraine, qui s’est tenu en Suisse en juin. En tant que vice-présidente des États-Unis, elle a suivi l’exemple de Biden ; mais en tant que présidente, elle pourrait renverser la situation et faire de l’Ukraine l’un de ses grands thèmes de victoire.

 

Pour ce faire, Kamala Harris devra adopter une stratégie globale soutenue par des ressources suffisantes. La politique de l’administration Biden (probablement l’œuvre du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan) consiste à défendre l’Ukraine sans provoquer le président russe Vladimir Poutine. En raison de craintes irrationnelles à propos d’attaques nucléaires ou d’une Troisième Guerre mondiale, la Maison Blanche a créé des lignes rouges russes imaginaires, offrant ainsi à la Russie un sanctuaire contre les attaques ukrainiennes avec des armes occidentales. Étant donné que Poutine ne survivrait pas à une guerre nucléaire, il est extrêmement improbable qu’il s’engage dans cette voie.

 

Une autre lacune fondamentale de la politique de Biden est l’absence d’objectif clair. L’objectif devrait être de fournir à l’Ukraine un soutien suffisant pour vaincre la Russie. Harris devrait nommer un conseiller à la sécurité nationale qui s’engage sans réserve en faveur de cet objectif. Les Ukrainiens se battent courageusement seuls. Ils ne réclament pas de troupes étrangères, mais ils ont besoin d’armes puissantes, du droit de les utiliser pour cibler les bases russes et d’un financement suffisant de la part de l’Occident.

 

L ‘Ukraine a reçu environ 100 milliards de dollars en 2023 (la moitié sous forme d’aide militaire, le reste sous forme de soutien budgétaire et d’aide humanitaire), et elle est en bonne voie pour recevoir à peu près le même montant en 2024. Bien que substantiel, ce montant n’est pas suffisant pour faire pencher la balance. Pour une victoire totale, l’Ukraine aurait probablement besoin de 150 milliards de dollars par an, avec un doublement de l’aide militaire à 100 milliards de dollars. Cela lui permettrait de gagner la guerre, ce qui réduirait les coûts futurs (sans parler des souffrances des Ukrainiens).

 

Ce n’est pas un secret de savoir où l’on peut trouver ces fonds. L’Occident a gelé 280 milliards de dollars de réserves russes, dont les deux tiers sont détenus dans le système privé Euroclear en Belgique. En outre, le Congrès américain a, judicieusement, adopté une loi autorisant le département du Trésor à saisir les avoirs russes gelés, tout en exigeant que l’Union européenne fasse de même. Mais l’Europe a refusé, principalement en raison de l’opposition de la France et de l’Allemagne.

 

Cette résistance européenne n’a aucun sens. Alors que la Russie viole quotidiennement le droit international, le Kremlin ne peut exiger de manière crédible la protection du droit international. À l’instar des États-Unis, l’UE doit adopter une législation permettant de saisir les fonds russes et de les utiliser pour soutenir l’Ukraine. Bien que seuls 5 milliards de dollars environ aient été localisés aux États-Unis, cet argent peut être saisi et remis immédiatement à l’Ukraine afin de montrer l’exemple aux Européens. Il est vrai qu’en juin, les États-Unis ont persuadé les autres membres du G7 de prêter 50 milliards de dollars à l’Ukraine en puisant dans les rendements futurs des fonds russes gelés. C’était un bon début. Mais l’Ukraine a besoin de cet argent le plus rapidement possible pour vaincre la Russie.

 

Après l’invasion massive lancé par la Russie en février 2022, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont été les principales sources d’aide militaire et de formation de l’Ukraine. Au cours des premiers mois de la guerre, ils étaient, à juste titre, réticents à fournir aux Ukrainiens les armes les plus sophistiquées, de peur que la Russie ne s’en empare. Mais ces craintes se sont atténuées dès l’été 2022. Depuis deux ans, les États-Unis auraient pu fournir à l’Ukraine les armes dont elle avait besoin pour repousser les Russes.

 

Il ne se passera pas grand-chose si l’Amérique ne prend pas les devants. Les États-Unis continuent de dominer le marché mondial de la production et de l’exportation d’armes, tandis que les Européens disposent de trop peu d’armes pour modifier l’équilibre de la guerre.

 

Enfin, la faille la plus absurde de la politique américaine à l’égard de l’Ukraine : l’interdiction d’utiliser des armes fournies par les États-Unis pour frapper les bases russes à partir desquelles l’Ukraine est attaquée. Cette politique n’est même pas conforme au droit à l’autodéfense inscrit dans la Charte des Nations unies. Elle devrait être révoquée immédiatement.

 

La guerre en Ukraine pourrait être une aubaine pour Harris, mais elle doit corriger les erreurs de Biden et fournir à l’Ukraine les ressources supplémentaires dont elle a besoin pour vaincre la Russie. En saisissant les actifs souverains russes et en persuadant les alliés des États-Unis de faire de même, elle peut aider l’Ukraine à gagner sans faire peser de charge budgétaire supplémentaire sur les Américains.

 Anders Åslund

 

Anders Åslund est l’auteur de Russia’s Crony Capitalism : The Path from Market Economy to Kleptocracy (Yale University Press, 2019).

 

Project Syndicate, 2024.
www.project-syndicate.org

 

JO Paris 2024 : Mauvais bilan pour le Mali

Que ce soit en athlétisme, en natation, en boxe ou encore en football, les représentants maliens sont tous passés à côté lors des Jeux Olympiques de Paris. Ismaël Coulibaly, qui  est entré en lice pour les qualifications au taekwondo (-de 80kg) ce vendredi 9 août, était le seul espoir qui vient de s’envoler.

Marine Fatoumata Camara a fortement cru en ses chances d’aller décrocher une première médaille historique pour le Mali. Elle s’est entraînée durant de nombreux mois pour y parvenir. Mais le 30 juillet 2024, face à la Turque Esra Yildiz, la marche était trop haute pour la Malienne. Éliminée dès les 16èmes de finale de la catégorie des Poids plume, celle qui affirme avoir « tout donné sur le ring » est déjà tournée vers les prochains Jeux. « Je sais que j’aurai mes chances à Los Angeles », assure la boxeuse malienne.

Dans les bassins du 100m nage libre, le même jour, Alexien Kouma n’a pas fait mieux. Arrivé à la 4ème place dans sa série éliminatoire, le Dijonnais est aussi sorti prématurément de ces Jeux Olympiques. Toujours en natation, pour son entrée en lice le 3 août, Aichata Diabaté a également échoué à passer au tour suivant, terminant 5ème de sa série avec un temps de 37’55. La jeune nageuse peut toutefois se consoler d’avoir battu son propre record personnel, qui était de 40’28.

Plus tôt, au sprint du 100m, Fodé Sissoko n’a pas pu franchir lui aussi le tour préliminaire dans sa série. L’homme le plus rapide du Mali est arrivée 4ème en 10’66 secondes, synonyme d’élimination.

La plus grosse désillusion est venue du football, où les Aigles U23 n’ont pas réussi à sortir d’un groupe pourtant largement à leur portée. Bilan à l’arrivée, un match nul et deux défaites.

Ismaël Coulibaly, porte-drapeau du Mali à Rio en 2016, était le seul athlète malien encore en lice dans ces Jeux Olympiques. Le taekwondoïste, dernier espoir de médaille, vient d’être éliminé ce vendredi 9 août. Déjà, selon certains analystes, ses chances de médaille étaient très infimes. Il n’a malheureusement pu se qualifier au second tour. Ismaël Coulibaly à perdu 2 à 1 à la troisième reprise du combat. Mettant ainsi un terme à l’aventure des athlètes maliens aux JO de Paris 2024.

URD : La course à la candidature du parti relancée ?

Après le 1er Congrès extraordinaire de l’Union pour la République et la démocratie (URD), tenu en janvier 2022, le parti est aujourd’hui tourné vers l’organisation du 5ème Congrès ordinaire, en décembre 2024, qui doit élire un nouveau Bureau exécutif national pour les 5 prochaines années. Reléguée au second plan ces derniers mois, la désignation du candidat du parti pour la prochaine élection présidentielle pourrait par ailleurs refaire surface.

Élu à la tête du parti le 16 janvier 2022, Gouagnon Coulibaly avait pris les rênes d’un bureau initialement élu lors du 4ème Congrès ordinaire du parti, en décembre 2019, et dont le mandat court jusqu’en décembre 2024. À quelques mois de l’expiration du mandat de ce bureau, le successeur de Soumaïla Coulibaly a déjà enclenché le processus d’organisation du 5ème Congrès ordinaire, qui se tiendra en décembre prochain.

« Nous voulons respecter les textes du parti et éviter un vide juridique. Il ne faut pas qu’on tombe dans le piège de certains camarades qui n’attendent que la fin du mandat du bureau actuel pour brandir l’argument de l’illégitimité devant les tribunaux », confie un membre d’une section du parti dans le District de Bamako.

Planning modifié

Le 15 février 2024, Gouagnon Coulibaly a envoyé un courrier aux différents Coordinateurs de régions, Présidents de fédérations et Secrétaires généraux des sections du parti, annonçant la tenue d’un congrès unitaire englobant celui des mouvements des femmes et des jeunes.

Selon le planning initial, le renouvellement des comités, sous la supervision des sous-sections devrait se tenir du 1er mars au 31 mai 2024, celui des sous-sections sous la supervision des sections du 1er juin au 31 août, celui des sections sous la supervision du Bureau exécutif national du 1er au 30 novembre 2024 et enfin la tenue du Congrès unitaire du parti et des mouvements affiliés en décembre 2024.

Mais la suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations par le gouvernement, du 10 avril au 10 juillet 2024, a changé la donne. Lors de sa réunion ordinaire du 1er août dernier, le Bureau exécutif national a maintenu la tenue du 5ème Congrès ordinaire du parti en décembre 2024 mais a décidé de tenir les Congrès des mouvements des jeunes et des femmes au mois de juin 2025 et le renouvellement des fédérations régionales après le Congrès de décembre 2024.

Le calendrier de renouvellement des organes du parti a été redéfini. Celui des comités se poursuivra jusqu’au 15 septembre 2024, celui des sous-sections aura lieu du 15 septembre au 20 octobre 2024, suivi du 20 octobre au 30 novembre 2024 du renouvellement des sections du parti.

L’élection présidentielle en ligne de mire

Si la tenue du 5ème Congrès ordinaire de l’URD en décembre prochain entre dans le cadre du respect des textes du parti, l’épineux problème de la désignation du porte-étendard de l’URD à l’élection présidentielle de fin de transition reste intact au sein de la formation politique.

Le prochain congrès ne va pas trancher la question mais il pourrait relancer les positionnements au sein du parti de certains potentiels candidats à la candidature. Gouagnon Coulibaly devrait être reconduit à son poste mais ne serait pas de facto candidat du parti, contrairement à Soumaila Cissé qui, de son vivant, s’était toujours imposé en candidat naturel. D’ailleurs, l’ancien député de Kati, avant de prendre les rênes de l’URD en janvier 2022, n’était pas dans la course à la candidature du parti, pour laquelle une dizaine de personnalités s’étaient déclarées, notamment l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et l’ancien ministre Mahamadou Igor Diarra.

« Avant le Congrès, il y aura une Conférence nationale pour la relecture des textes. L’URD avait été créée uniquement pour amener Soumaïla Cissé au pouvoir. C’est maintenant que nous allons devenir un grand parti et il y a des textes qu’il faut absolument revoir », glisse une source interne au parti. De quoi rebattre les cartes pour des primaires internes inédites à l’URD ?

Tinzawatène : Jusqu’où ira la résistance des rebelles du CSP-PDA ?

Ber, Bourem, Anéfis, Aguelhok, Tinzawatène. La liste des théâtres d’affrontements ces derniers mois entre l’armée malienne, résolument tournée vers la sécurisation du territoire national, et les groupes armés rebelles, réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad ( CSP-PDA), ne cesse de croître. D’une rare violence, les récents combats à Tinzawatène, près de la frontière algérienne, marquent un tournant depuis la reprise des affrontements entre les deux camps, en août 2023. Bénéficiant de soutiens multiformes, les rebelles Touaregs, délogés de Kidal en novembre dernier, résistent et s’accrochent.

C’est un affrontement sanglant qui a opposé du 25 au 27 juillet dernier l’armée malienne et les groupes armés rebelles regroupés au sein CSP-PDA à Tinzawatène, localité située à 233 km au nord-est de Kidal.

Dans une dynamique de récupération des dernières localités près de la frontière algérienne, où se sont réfugiés les rebelles du CSP-PDA et d’autres groupes armés terroristes en perte de vitesse, l’armée malienne, appuyée par ses partenaires russes, a lancé à la mi-juillet des opérations dans la zone.

Bataille « perdue »

Le 25 juillet, l’armée malienne et ses partenaires pénètrent à Tinzawatène, 3 jours après avoir pris le contrôle de la ville d’Inafaraq, à environ 122 km de Tessalit, et pris position à Boughessa, dans le cercle d’Abeibara, région de Kidal. Mais la colonne FAMa bute sur les combattants du CSP, fortement positionnés dans la ville-frontière avec l’ Algérie, qui ouvrent le combat.

Après une première attaque repoussée par les FAMa, les conditions météo se dégradent et une tempête de sable limite les mouvements des troupes au sol, empêchant l’intervention des vecteurs aériens de l’armée malienne. En infériorité numérique et limitées sur le terrain, les FAMa sont vites encerclées le 26 juillet par les rebelles du CSP, qui se sont réorganisés et ont été renforcés par des groupes armés terroristes de la zone.

« La bravoure et la détermination exemplaires de nos soldats n’ont pas permis d’éviter un nombre important de pertes en vies humaines et matérielles », reconnaît l’État-major général des armées dans un communiqué publié le 29 juillet. « Le 26 juillet, les combats ont redoublé d’intensité. Les groupes armées terroristes, regroupés dans une coalition opportuniste comprenant l’EIGS et le GSIM, ont lancé plusieurs véhicules kamikazes contre nos forces. L’unité FAMa a été encerclée par la coalition des forces terroristes du Sahel et de violents combats se sont engagés avant l’arrivée des renforts », explique l’armée.

Les combats se poursuivent le 27 juillet et les FAMa, qui subissent d’autres pertes dans une embuscade tendue par le JNIM, se replient sur Kidal le 28 juillet. Si dans sa communication l’État-major général des armées ne donne pas de précisions sur les pertes subies, le CSP-PDA, de son côté, fait état, dans un communiqué en date du 1er août 2024, de 9 morts, 12 blessés et 3 véhicules détruits dans ses rangs et, d’un lourd bilan humain du côté de l’armée malienne et de ses partenaires russes. Des destructions de matériels et de véhicules sont aussi revendiquées. 

Le 31 juillet, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga affirme publiquement que l’armée malienne a perdu la bataille à Tinzawatène mais qu’elle gagnera la guerre.

Nouvelle dimension

« Nous tenons à souligner que cette situation ne saurait remettre en cause la dynamique d’exercice de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, comme matérialisé par la prise de contrôle d’Inafaraq », avertit l’État-major général des armées dans son communiqué du 29 juillet, laissant entrevoir une nouvelle offensive des FAMa à Tinzawatène.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse, tenue le 5 août 2024, le Chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées ( DIRPA), l’a réitéré. « Dès lors que nous avons pu mettre les pieds à Kidal, nous serons à Tinzawatène. Mais nous n’allons pas vous dire quand. Retenez-le, les FAMa mettront pied à Tinzawatène vaille que vaille, au prix de notre sang », a martelé le Colonel-major Souleymane Dembélé devant la presse.

De leur côté, les rebelles du CSP-PDA, qui ont salué une « éclatante et glorieuse victoire » de leurs combattants, savent que l’armée malienne n’abdiquera pas. Ils se prépareraient à toutes les éventualités.

Selon certains analystes, l’ascendant pris lors des récents combats pourrait les galvaniser et, en plus du renfort des groupes armés terroristes de la zone et de l’appui d’États étrangers, notamment l’Ukraine – avec laquelle le Mali vient de rompre ses liens diplomatiques -, les indépendantistes Touaregs pourraient continuer de résister aux FAMa et à leurs partenaires russes dans les futurs combats pour le contrôle de la ville de Tinzawatène.

« Le conflit russo-ukrainien aujourd’hui s’exporte dans le Nord du Mali, parce que les Ukrainiens ont vu en la présence russe au Mali une nouvelle cible à abattre, et il y a de quoi s’inquiéter de l’ampleur que prend cette bataille », s’alarme Dr. Amidou Tidjani, enseignant-chercheur à l’Université Paris-13.

« Nous sommes désormais dans un conflit d’État à État à travers des acteurs indirects qui sont les groupes armés terroristes. Ce ne sont pas les groupes armés de Tinzawatène qui sont l’objet d’inquiétude, mais, à mon sens, le fait qu’ils bénéficient des moyens d’une armée conventionnelle pour attaquer l’armée malienne », poursuit-il, mettant en garde contre des attaques dans des zones beaucoup plus sensibles si ce soutien continue.

Pour sa part, Jean-Hervé Jezequel, Directeur du Projet Sahel à International Crisis Group paraît plus mesuré. « Ce n’est pas étonnant que chaque camp essaye de se trouver des alliés extérieurs, mais le brouillard de la guerre est encore épais sur les derniers épisodes et il faut se méfier de toute conclusion hâtive », glisse-t-il.

Revenir au dialogue ?

Dans la perspective d’autres affrontements dans la zone de Tinzawatène, le sort des civils, que l’armée malienne a d’ailleurs invité à s’éloigner des périmètres de combats, est plus que jamais préoccupant.

« On craint évidemment l’engrenage. Dans les situations de conflit de ce genre, les populations civiles sont de plus en plus touchées par des opérations qui peinent à différencier qui est combattant et qui ne l’est pas, qui soutient un camp et qui soutient l’autre », alerte Jean-Hervé Jezequel.

Dans un rapport publié en février 2024, International  Crisis Groupe mettait déjà l’accent sur le risque de voir la violence contre les civils s’aggraver dans les mois à venir, sans que cela n’apporte une quelconque réponse durable à la situation actuelle.

Pour le Directeur du Projet Sahel à International Crisis Group, il est difficile, sinon impossible, de contrôler durablement le Nord du Mali par de seules actions militaires, même avec de puissants alliés.

« Reprendre et tenir des villes face à des insurrections armées est toujours possible quand on y met les moyens, comme on l’a vu récemment avec la reprise de Kidal depuis novembre 2023. Par contre, tenir les zones rurales et éradiquer toute forme d’opposition armée dans des espaces aussi vastes, où la logistique est un immense défi pour toutes les armées du monde, c’est un objectif peu réaliste », estime M. Jezequel. De son point de vue, seul le dialogue politique peut permettre d’épargner des vies maliennes.

Loi électorale : Vers une révision conforme à la nouvelle Constitution

Promulguée le 24 juin 2022, la Loi No2022-19 portant Loi électorale a été modifiée par le Conseil national de transition (CNT) le 28 février 2023, à l’initiative du gouvernement. Après cette première modification, dans le cadre de la tenue du référendum de juin 2023, la Loi électorale va de nouveau être révisée, cette fois-ci pour l’adapter aux dispositions de la Constitution du 22 juillet 2023.

L’initiative de cette nouvelle révision de la Loi No2022-19 du 24 juin 2022 portant Loi électorale, qui était d’ailleurs attendue pour déclencher le processus d’organisation des futurs scrutins de la fin de la Transition, a été prise lors du Conseil des ministres du 24 juillet 2024.

Le projet de loi, adopté sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles, vise à prendre en compte les « innovations » apportées par la Constitution du 22 juillet 2023, qui « impactent fondamentalement le système de gouvernance électorale de notre pays », mais aussi à « corriger un certain nombre d’insuffisances ».

Parmi les nouveautés contenues dans la Constitution du 22 juillet 2023 que vont prendre en compte les nouvelles modifications de la loi électorale, la création du Sénat comme seconde chambre du Parlement, la participation des Maliens établis à l’extérieur aux élections législatives, la possibilité de recourir au scrutin mixte pour les élections législatives et l’allongement du délai entre les deux tours lors de l’élection du Président de la République, entre autres.

« Depuis la promulgation de la Constitution du 22 juillet 2023, il était attendu une modification de la Loi électorale, parce qu’il est clair qu’aucun scrutin ne pouvait se tenir en l’état sans une réadaptation de la Loi électorale à la nouvelle Constitution. Maintenant que le gouvernement en prend l’initiative, cela peut signifier que les autorités sont dans une dynamique d’organisation des élections dans les prochains mois », estime Oumar Sidibé, analyste politique.

Après le Conseil des ministres, le projet de loi électorale portant modification de la Loi électorale  du 24 juin 2022 doit passer devant le Conseil national de transition, qui doit à nouveau l’examiner avant de passer au vote pour son adoption.

Selon nos informations, le texte modifié n’est pas encore parvenu sur la table de l’organe législatif de la Transition, qui a officiellement clôturé sa session ordinaire d’avril le 4 juillet dernier. Mais le CNT pourra se pencher dessus lors de sa prochaine session ordinaire, qui débute le 7 octobre 2024, ou en session extraordinaire à la demande du gouvernement.

Campagne agricole 2024 – 2025 : Des ambitions réalistes ?

La campagne agricole est en retard, principalement en raison de l’installation tardive des pluies. Un constat général qui n’occulte pas les autres difficultés de cette saison 2024 – 2025. L’une d’elles est l’indisponibilité de l’engrais subventionné par l’État. Bien qu’insuffisant, il permet aux paysans d’entamer la campagne sereinement. Ces derniers doivent donc désormais compter sur leurs propres moyens et produire à des coûts élevés et difficilement rentables. Compromettant ainsi les promesses d’une sécurité et d’une souveraineté alimentaires.

« Les premières pluies enregistrées n’ont pas été à la hauteur. Actuellement, les paysans sont en pleine période de semis. La seule zone en avance est celle de Sikasso », confie Lamine Coulibaly, Chargé de Communication à la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP). Une région où les premières céréales ont même germé, certaines étant en voie de maturité. En ce qui concerne les intrants, la zone a également reçu toutes les quantités d’engrais subventionnés attendus. Ce qui fait de la troisième région, située en pleine zone soudanienne, une véritable exception et une zone privilégiée pour cette campagne pour laquelle les attentes sont pourtant grandes. Le Mali prévoit de produire pour cette campagne 2024 – 2025, 11,1 millions de tonnes de céréales, soit 12,1% de plus que les prévisions de 2023 et mieux que les 9,9 millions de tonnes récoltées lors de la campagne précédente.

Les moyens des ambitions

Pour réussir, le Mali doit déployer d’importants moyens et espérer une bonne pluviométrie. Si elle s’est faite attendre, la saison des pluies semble bien engagée depuis la fin du mois de juin, avec des pluies régulières et quelques fois trop abondantes par endroits. Aux dires des experts, si la saison pluviale se poursuit jusqu’au mois d’octobre, la campagne sera à hauteur de souhait. Mais, pour une campagne réussie, la pluviométrie n’est qu’une des conditions. L’autre pilier, et non des moindres, pour des rendements importants, c’est l’apport d’engrais.

À l’exception notoire de Sikasso, aucun paysan n’a reçu d’engrais subventionné, selon le constat de la CNOP. Les paysans auxquels on promettait un sac d’urée par hectare sont obligés d’acquérir l’engrais au prix du marché. Soit par endroit 18 500 francs CFA et jusqu’à 25 000 francs dans certaines zones. L’engrais phosphaté quant à lui coûte environ 26 000 francs CFA. Ce qui offre aux paysans deux options, soit réduire considérablement les superficies cultivées et s’attendre à une réduction drastique des rendements avec le peu d’engrais disponible ou s’endetter et voir s’élever le coût de production.

Dans les régions productrices de coton dépendant de la pluie, certains ont renoncé tout simplement à la spéculation ou ont réduit considérablement leurs superficies, découragés par le retard constaté dans le paiement des ristournes, dont certaines ne sont pas encore totalement acquittées.

S’ils ignorent les causes du retard dans l’acheminement de l’engrais subventionné, les paysans estiment que cette problématique, devenue un véritable nœud gordien, n’est malheureusement pas une surprise. « Chaque année c’est le même scénario. L’engrais n’arrive pas au moment où les paysans en ont besoin », relève le  Chargé de Communication de la CNOP.

La même problématique ressort chaque année, selon l’analyse de la Coordination et fait partie de ses recommandations pour une bonne campagne. Selon celles-ci, la disponibilité de l’engrais doit être effective au plus tard à la fin du mois de mai, parce que les cultures ont besoin d’engrais lorsqu’elles ont de l’eau, afin de favoriser leur croissance. Le circuit de distribution reste complexe et répond de moins en moins aux attentes des paysans.

Retour aux cultures vivrières ?

Mahamadou Sogoba est producteur dans la localité de Dèbèla, qui regroupe 5 Associations villageoises (AV) de la commune de Zamina, arrondissement de M’Pessoba. L’hivernage s’y déroule plutôt bien, selon lui, et si cela continue ainsi les attentes seront comblées, espère-t-il. Dans ce secteur de M’Pessoba, où il est producteur depuis 1987, il cultive du coton, du maïs, du sorgho et du mil sur environ 11 hectares.

Même plus abondantes que l’année dernière, il préfère les pluies de cette année à la sècheresse dernière. S’il y a eu des inondations dans la zone, sa localité n’est pas concernée, heureusement. Mais la principale difficulté enregistrée par M. Sogoba concerne la fourniture de l’engrais. « Surtout pour ceux qui ne cultivent pas le coton », précise-t-il. Ce qui nous met en insécurité alimentaire, c’est le manque d’engrais, prévient M. Sogoba.  L’année dernière, ils « n’avaient droit qu’à 2 sacs par hectare ». Cette année, « nous avons forcé pour avoir 3 sacs par hectare », parce qu’actuellement impossible de cultiver sans engrais, surtout avec des sols dégradés, se défend-il. Après le coton et le maïs, le reste de l’engrais subventionné n’est pas remis pour les autres céréales, dont le mil. Le coton n’ayant pas été semé tôt, le nombre d’hectares prévu a été diminué, donc « ils veulent repartir avec le reste », ajoute M. Sogoba.

À leur niveau, ils disposent actuellement d’environ 50% de leurs besoins, mais d’autres AV ont beaucoup moins, assure notre interlocuteur. Les paysans continuent donc à ne pas disposer d’engrais. Celui de la Chambre d’agriculture « est donné aux commerçants chez lesquels nous devons acheter le sac 25 000 francs CFA ». Ce qui est loin d’être à la portée de tous. Pour M. Sogoba, la disponibilité de l’engrais est donc indispensable pour « pouvoir travailler et pour lutter contre l’insécurité alimentaire ».

À ce rythme la culture du coton risque d’être abandonnée, « parce le revenu que nous gagnons ne suffit pas pour acheter notre nourriture ». Surtout qu’au moment où les ristournes sont payées le prix du mil est très élevé.

Réussir l’adaptation

Principalement destiné aux cotonculteurs, l’engrais subventionné est aussi sollicité pour les céréales, vers lesquelles les paysans continuent de se focaliser. Depuis le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la crise de Covid-19, l’inflation a entraîné un renchérissement des coûts et apporté des obstacles supplémentaires dans la distribution de l’engrais, conséquences que les autorités ont du mal à juguler. Si l’État continue la subvention, elle ne répond qu’à environ 50% de la demande. Dans cette situation, les paysans font donc  ce qu’ils peuvent pour s’en sortir.

Ce qui pousse la CNOP à inciter notamment les paysans à l’utilisation des engrais organiques pour continuer à booster la production et pour fournir une alimentation saine aux populations. Une autre alternative est le développement de l’agro-écologie pour une gestion rationnelle de l’environnement. Un travail qui commence à faire tache d’huile, à en croire les paysans de Wakoro, dans la zone de Dioïla. Cela leur a permis de s’en sortir. Une idée à laquelle l’État adhère en subventionnant davantage l’engrais organique que l’engrais chimique.

À la mi-juillet, on enregistrait 11% de surfaces cultivées pour le riz. Un pourcentage en deçà de celui de l’année dernière, mais les semis peuvent continuer, expliquent les responsables de l’Agriculture. Pour les autres céréales, le taux est de 18%. En ce qui concerne le coton, dont il est prévu de cultiver une superficie de 757 000 ha, 70% sont déjà plantés, contre 90% à la même période l’année dernière. Si la saison n’est pas pour autant compromise, les objectifs assignés paraissent bien ambitieux au regard des défis déjà recensés.

Si l’objectif reste de faire parvenir la quantité d’engrais nécessaire aux paysans, l’issue de la campagne reste incertaine pour nombre d’acteurs. À Dialassagou, l’hivernage est en retard, pas à cause de la pluie mais de l’insécurité, explique un producteur de la zone. C’est désormais par rotation qu’ils font les semis, qui ne sont pas encore terminés. La contrainte majeure, « c’est l’insécurité, qui nous a empêché de cultiver ». Au lieu de 10 à 15 hectares, certains se sont limités à 2 hectares, parce qu’ils ne peuvent pas aller au-delà de 2 kilomètres. Le même phénomène a rendu inaccessible l’engrais, dont « on est en train de se passer ». Pour répondre à ce manque, ils se tournent vers l’engrais organique, sauf que pour ce faire il faut disposer d’animaux eux-mêmes menacés par l’insécurité. Ces paysans préconisent donc de transformer l’agriculture, de l’intensifier et de produire pour la vente plutôt que de se contenter de l’agriculture de subsistance.

Comment le commerce des services et la transition écologique peuvent‑ils profiter à tous?

Les pays africains et les pays les moins avancés (PMA) du monde ont beaucoup à gagner du développement de nouvelles chaînes de valeur « vertes » et d’un essor mondial du commerce des services. De par l’abondance de leurs ressources durables, qui vont des fibres naturelles à la lumière du soleil, ces pays sont bien placés pour développer des industries florissantes tournées vers l’exportation de biens et services verts, tels que les énergies renouvelables et l’écotourisme. D’ailleurs, le succès rencontré par certaines entreprises africaines spécialisées dans les services financiers ou le commerce électronique montre bien que les services à forte valeur peuvent représenter une nouvelle voie de développement pour les PMA, pour autant que les politiques commerciales adéquates s’accompagnent d’un transfert de technologie et d’investissements dans les compétences et les infrastructures.

Alors que des experts commerciaux du monde entier se sont réunis à Genève il y a un mois pour faire le point sur l’initiative Aide pour le commerce– qui a permis de mobiliser 648 milliards d’USD d’investissements en faveur des pays en développement entre 2006 et 2022 – trois nouvelles études présentées dans une nouvelle note d’orientation intitulée « LDC Trade Priorities: Looking forward » (Priorités commerciales des PMA: perspectives) se penchent sur son potentiel de transformation. Elles donnent des indications sur la manière dont les économies en développement peuvent saisir les opportunités offertes par la transition verte et la réorientation mondiale vers les services en utilisant les processus de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour plaider de manière plus proactive en faveur de politiques commerciales favorables dans les secteurs stratégiques. Elles soulignent en outre la responsabilité qui incombe aux partenaires commerciaux à revenu élevé de continuer d’investir dans l’Aide pour le commerce et de réduire les obstacles auxquels se heurtent les exportations des PMA, afin de faire en sorte que le commerce profite réellement à tous.

Une transformation induite par les services

Dans leur étude relative à la promotion d’une transformation induite par les services en Afrique, Richard Newfarmer, Christian Lippitsch et Andrew Womer de l’International Growth Centre – un centre de recherches économiques établi à la London School of Economics – affirment que l’Afrique peut reproduire le « miracle » reposant sur les exportations qu’a connu l’Asie de l’Est, en augmentant le volume et la valeur de ses exportations de services.

Les auteurs soulignent à quel point la réorientation de l’Afrique vers les services a déjà été couronnée de succès, puisque 70 des 100 entreprises du continent qui enregistrent la croissance la plus rapide offrent principalement des services, dans des domaines allant des technologies financières aux soins de santé. Ils mettent également en exergue la manière dont le commerce des services peut être un complément du commerce des marchandises.

En Afrique, les secteurs de services davantage établis tels que ceux du tourisme et des transports méritent qu’un soutient leur soit apporté sur le plan des politiques, compte tenu de leur capacité à stimuler la croissance et à créer des emplois. Les auteurs font observer que le continent court toutefois le risque de devenir trop tributaire de ces secteurs.

Selon eux, les secteurs à plus forte productivité – tels que ceux de la finance, de l’assurance et des services fournis aux entreprises – sont susceptibles d’offrir à l’Afrique une voie plus durable vers l’amélioration de l’emploi et le développement économique. Pour mettre à profit ces opportunités, les gouvernements des pays africains – et leurs partenaires internationaux, y compris dans le cadre de l’Aide au commerce – devront investir dans les infrastructures et les compétences numériques, et œuvrer en faveur d’une plus grande ouverture du commerce des services.

D’après les auteurs, la Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf) sera d’un grand soutien. En dynamisant le commerce des marchandises, elle peut également stimuler le commerce des services connexes. Par ailleurs, compte tenu des engagements en matière de réduction des obstacles non tarifaires au commerce qui ont été pris dans son cadre, la ZLECAf incite les gouvernements à mettre en place des systèmes juridiques et réglementaires qui soutiennent et attirent les investissements étrangers dans les secteurs prioritaires, tels que celui du commerce électronique.

Une réflexion nouvelle sur le traitement spécial

Dans leur étude sur l’évolution des priorités des pays africains et des PMA dans le cadre du régime commercial mondial, David Luke, de la London School of Economics, et Kulani McCartan‑Demie, fondatrice du groupe de réflexion Organisation for Economic Transformation, préconisent une évolution du discours tenu à l’OMC sur le soutien dont ont besoin ces pays pour parvenir à une industrialisation attendue de longue date en dépit des changements climatiques et des progrès technologiques rapides.

Les auteurs mettent en lumière les synergies qui existent entre les demandes formulées par les pays africains, les PMA et les petites économies vulnérables à l’OMC. Ainsi, lors de la treizième Conférence ministérielle de l’Organisation tenue au début de l’année, le Groupe africain de l’OMC a lancé un appel en faveur d’un soutien financier et d’un transfert de technologie pour aider à atténuer le changement climatique et à s’y adapter, tandis que les PMA ont souligné la manière dont les problèmes liés aux infrastructures et aux technologies limitaient leur capacité à tirer parti des technologies numériques. Ces deux groupes de pays ont accordé la priorité à l’avancement des négociations de l’OMC sur le traitement spécial et différencié, qui, selon eux, demeure essentiel à leur développement durable.

Pour que les économies en développement puissent obtenir de meilleur résultats lors de la prochaine Conférence ministérielle de l’OMC qui aura lieu au Cameroun, les auteurs proposent de repenser le traitement spécial et différencié, notamment en mettant davantage l’accent sur l’assistance financière et technique et en s’appuyant moins sur les exemptions des règles de l’OMC ou des engagements pris dans le cadre de l’Organisation.

Toutefois, le traitement spécial et différencié ne suffit pas à lui seul. Selon les auteurs, la mise en œuvre de la ZLECAf changera la donne pour les pays africains. Qui plus est, les PMA et les petites économies vulnérables ont également besoin d’une aide pour affranchir leurs économies de l’extraction de ressources, ainsi que d’investissements dans l’éducation, l’énergie et les infrastructures.

Prévention de la « fracture verte »

Dans son étude sur les possibilités commerciales qu’offre la transition verte aux PMA, Colette van der Ven, juriste spécialiste du commerce international et fondatrice de TULIP Consulting, examine la question de savoir comment éviter l’apparition d’une « fracture verte » entre les économies à faible revenu les plus vulnérables aux changements climatiques et les économies disposant des capacités nécessaires pour dominer les nouvelles chaînes de valeur liées à l’adaptation et à l’atténuation.

Elle met l’accent sur les inquiétudes que suscitent les mesures commerciales vertes unilatérales et non coordonnées mises en œuvre par les économies développées, dont les coûts élevés de mise en conformité empêchent les PMA de participer à l’écologisation du commerce. Pourtant, les PMA ont de nombreux avantages naturels, comme l’abondance de sources d’énergie renouvelable, de produits agricoles respectueux de l’environnement et de plantes pouvant être utilisées pour fabriquer des substituts non plastiques durables ou des médicaments.

La juriste affirme que pour les transformer en industries d’exportation, les PMA devraient davantage prendre l’initiative d’utiliser les processus de l’OMC pour soutenir leurs propres intérêts. Ils pourraient par exemple s’appuyer sur les Discussions structurées sur le commerce et la durabilité environnementale, une initiative environnementale menée par un groupe de Membres de l’OMC qui vise à intensifier les travaux sur le commerce et la durabilité environnementale. Les PMA pourraient également tirer avantage d’une réduction des droits de douane sur des équipements tels que les panneaux solaires et les éoliennes. De telles mesures pourraient les aider à développer des secteurs des énergies renouvelables performants et à améliorer l’efficacité de l’activité commerciale à l’échelle de leurs économies.

Mme van der Ven avance que ces efforts pourraient être soutenus par un renforcement de la coopération entre les différents comités de l’OMC, qui permettrait de discuter simultanément du commerce, de l’environnement et du développement. En outre, l’Aide au commerce peut aussi aider les PMA à s’adapter à l’évolution du paysage commercial et à soutenir les efforts déployés à l’échelle mondiale pour parvenir à l’objectif de zéro émission nette.

Xiangchen Zhang, Directeur général adjoint de l’OMC

Toumani Diabaté : La kora a perdu son maître

Toumani Diabaté a définitivement quitté la scène le 19 juillet 2024. Après une carrière couronnée de succès, le maître de la kora, qui a fait de son instrument de prédilection un lien avec le monde, est décédé à l’âge de 58 ans. Élevé au grade de Commandeur de l’Ordre national du Mali le 7 avril 2023, un dernier hommage sera rendu à l’artiste ce 26 juillet 2024 lors d’une cérémonie au CICB de Bamako. La cérémonie sera retransmise en direct à partir de 16h sur TM1.

« Le roi intemporel de la Kora », « le Maestro », « la légende », les hommages à l’artiste musicien, joueur émérite de kora Toumani Diabaté se sont multipliés à l’annonce de son décès, le vendredi 19 juillet 2024 à Bamako. Né le 10 août 1965, il est initié très tôt à jouer de la kora, instrument magique « appartenant » à sa famille depuis des générations. Après les notes de « Kayira » son premier album solo, en 1988, Toumani n’a cessé d’émerveiller des milliers de fans, bien au-delà des frontières nationales. À ce talent, l’artiste a toujours associé d’autres musiciens, dont ceux de sa propre famille, avec lesquels il signe « Songhoï 1 » en 1989. En 1993, il entreprend avec Kélétigui Diabaté (Kora) et Bassékou Kouyaté (Ngoni) un voyage à trois où il transporte la musique du Mandé à travers le monde.

L’universel

Avec Salif Keita et Souleymane Doumbia, il réussit un autre trio et enchaîne avec un duo en compagnie de Ballaké Sissoko. « Songhoï 2 » suit en 1994, avant l’album « Kulandjan », une collaboration avec Taj Mahal et un hommage aux esclaves en 1999. Un album ouvert, à l’image de Toumani et de sa kora, qui invitent tour à tour Afel Bocoum, Kassemadi Diabaté, Mangala Camara, Youssou N’dour, la liste n’est pas exhaustive. Toumani joue également avec Sidiki, son fils, et d’autres de la jeune génération comme Fatoumata Diawara ou encore Mathieu Cheddid.

L’album « In the Heart of the Moon » obtient le Grammy Awards du meilleur album traditionnel de musique du monde en 2006 et « Ali et Toumani », avec Ali Farka Touré, remporte le Grammy Awards du meilleur album de musique traditionnelle en 2011. Au total, 15 albums et un parcours riche au cours duquel le maître de la kora a porté le son de son instrument pour ouvrir le Mandé et sa tradition, qu’il a su sauvegarder, au reste du monde. « Toumani, Friends and Family », l’un de ses projets dont la sortie est prévue le mois prochain, traduit l’engagement de l’artiste à ouvrir la musique et la kora à tous. L’ambassadeur de la musique africaine, salué par ses pairs, laisse un héritage immense que son fils, Sidiki Diabaté, et ses autres enfants ont la responsabilité de perpétuer.

SOMAGEP : incertitudes sur la qualité de l’eau

L’eau fournie par la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) est-elle propre à la consommation ? La question reste toujours posée malgré les assurances données par la direction. Depuis l’alerte donnée le 18 juillet par le Syndicat autonome de la SOMAGEP, l’inquiétude persiste.

Dans une lettre d’information adressée au Directeur général de la SOMAGEP, le Syndicat autonome de la SOMAGEP (SASO) a attiré l’attention de la structure sur la qualité de l’eau fournie à la population. Évoquant un rapport du Laboratoire national des Eaux qui conclut que l’eau produite par la société n’est pas propre à la consommation, le syndicat se dit inquiet pour l’image du service et invite la direction à prendre les mesures idoines pour remédier à la situation.

Des réactions peu rassurantes

Dans une interview sur la télévision nationale, la Directrice du Laboratoire national des eaux a tenté de rassurer sur la qualité de l’eau. Expliquant qu’alors que le prélèvement se fait régulièrement tous les derniers jeudis du mois, EuCAP Sahel, alors sur le départ, aurait mis deux mois avant d’effectuer l’analyse. Ce qui pourrait expliquer le taux anormalement élevé de chlore au moment de celle-ci. Toute chose corrigée depuis, selon la Directrice, car le second prélèvement effectué n’a montré aucune anomalie. Intervenant à sa suite, le Directeur général de la société des eaux a assuré que la SOMAGEP était certifiée aux normes Iso 9001 depuis 2015, ce qui atteste que la qualité de l’eau distribuée par elle est conforme aux normes internationales.

Malgré ces sorties, les consommateurs restent sceptiques sur la qualité de l’eau en cette période d’hivernage. Car il est habituel en cette période que la coloration et même le goût de l’eau du robinet soient affectés.

Dans une autre adresse à leur direction, certains travailleurs représentés par leur intersyndicale se sont désolidarisés de ce qu’ils nomment une campagne visant à ternir l’image de la société. S’insurgeant contre les allégations du Comité syndical, ils indiquent que ces accusations infondées visent à semer le doute dans la tête des clients. Des clients pour le moment un peu laissés à eux-mêmes. En effet, en l’absence officielle de réaction de la part des organisations de défense des consommateurs, ces derniers se contentent de ce qu’ils ont. Car, en plus de l’incertitude sur la qualité de l’eau, c’est sa disponibilité qui continue d’être un casse-tête pour un bon nombre de citoyens. Dans plusieurs quartiers de la capitale, les robinets continuent de fournir l’eau au compte-goutte.

Retrait de la CEDEAO : L’AES face à la pression internationale

Alors que la fin de l’échéance pour le retrait effectif du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO approche à grands pas, la médiation de la dernière chance tentée par la communauté sous-régionale se prépare. En attendant son issue, l’Union africaine et les Nations unies, dans une moindre mesure, maintiennent une certaine pression sur les dirigeants de la Confédération de l’AES. 

La médiation annoncée par la CEDEAO à l’issue de son sommet du 7 juillet 2024 pour dialoguer avec les pays de l’AES, qui avaient annoncé fin janvier leur retrait de l’institution sous-régionale, n’est pas encore entrée dans sa phase active.

Désigné facilitateur, aux côtés du Président Faure Gnassingbé, par ses pairs de la CEDEAO, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué le 13 juillet dernier qu’il allait se rendre, sans préciser de date, chez son homologue togolais pour « définir ensemble les voies et moyens pour trouver au moins une plage de discussion » avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Bassirou Diomaye Faye, qui s’exprimait lors d’une interview avec la presse nationale à l’occasion de ses 100 jours au pouvoir, ne se « fait pas d’illusions » et ira chez ses homologues de la Confédération AES « avec beaucoup d’humilité ».

« J’ai eu la chance ou la malchance de ne pas être là quand les sanctions étaient prises par la CEDEAO contre les États de l’AES.  Ces États ne me regardent pas comme quelqu’un qui était parmi ceux qui les ont sanctionnés, donc ils ont une facilité à me parler plus qu’ils ne peuvent en avoir pour les autres. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté pour faire en sorte que la réconciliation renforce l’objectif d’intégration », a souligné par ailleurs le Président sénégalais.

« Inacceptable pour l’UA »

Lors de son allocution d’ouverture du 65ème Sommet de la CEDEAO, le 7 juillet à Abuja, le Président de la Commission de l’institution ouest africaine, Omar Alieu Touray, avait mis en garde les pays de la Confédération de l’AES sur les éventuelles conséquences négatives qui pourraient découler de leur retrait du bloc sous-régional. Une sorte d’intimidation envers eux, selon certains analystes. Le Chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, avait d’ailleurs dénoncé cette démarche comme une tentative de retournement des populations contre les dirigeants de l’AES.

« Le retrait des 3 pays de la CEDEAO est inacceptable pour l’Union africaine et nous croyons en une seule CEDEAO », avait déclaré de son côté le représentant de l’Union africaine à ce sommet, Bankole Adeoye, Commissaire en charge des Affaires politiques, paix et sécurité. Ces propos ont provoqué le courroux des États de l’AES, que les ministres des Affaires étrangères ont souligné dans une déclaration commune en date du 11 juillet 2024.

« Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel désapprouvent et condamnent avec la dernière rigueur cette attitude, contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombe à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale », ont-ils répliqué.

L’ONU pour l’unité régionale

Le 12 juillet, le Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Représentant spécial du Secrétaire général, Leonardo Santos Simão, a également appelé à la préservation de l’unité régionale en Afrique de l’ouest, tout en s’inquiétant de la réduction de la participation des pays de l’AES aux mécanismes régionaux de coopération en matière de sécurité.

« La position de L’Union Africaine, comme celle des Nations Unies, se comprend. Ce sont des réactions tout à fait normales dans le sens où c’est l’architecture même des organismes internationaux qui est ainsi faite », estime l’analyste en stratégie internationale et ancien ambassadeur du Mali en Turquie Birahim Soumaré.

« En dehors d’un compromis avec la CEDEAO, j’ai bien peur qu’il y ait une sorte d’isolement qui s’installe au niveau des pays de l’AES par rapport aux organisations internationales, tant au niveau de l’Union Africaine que du Système des Nations Unies », craint l’ancien diplomate.

Le ton est tout autre chez le Premier ministre burkinabé. Dans une intervention, le 10 juillet lors d’une rencontre avec les Directeurs régionaux des Nations Unies, Dr. Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a déclaré que son pays (membre de l’AES) n’hésiterait pas à quitter l’Union africaine et l’ONU si elles se comportaient comme la CEDEAO.

Dr. Mahamadou Konaté : « L’AIGE doit faire de son mieux pour que les autorités entendent raison »

Accusés de tentative de déstabilisation, atteinte à la sûreté de l’État et troubles à l’ordre public, 11 leaders politiques issus de la Coalition des partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 sont détenus depuis le 20 juin. Cette Coalition a décidé le 15 juillet de suspendre sa participation au Cadre d’échanges AIGE – Partis politiques jusqu’à leur libération. Entretien avec Dr. Mahamadou Konaté, Président du Comité stratégique du M5-RFP Malikura, membre de la Coalition.

Pourquoi avez-vous choisi de conditionner votre participation au Cadre d’échanges avec l’AIGE à la libération de vos camarades détenus ?

C’est par obligation morale. Nous ne pouvons pas participer à ce cadre de concertation politique, proposer des idées, analyser, au moment même où une bonne partie de nos camarades est en prison. Eux aussi ont leur mot à dire dans ce qui doit se mettre en place comme mesures idoines d’organisation des scrutins à venir.

Ne craignez-vous pas les conséquences éventuelles de cette politique de la chaise vide ?

Je ne considère pas cela comme la politique de la chaise vide, parce qu’il y a quelque chose dans la chaise, elle n’est pas vide. Nous avons dit notre besoin de solidarité de la part des partis politiques frères, mais aussi de l’AIGE, pour faire aboutir notre demande de libération de nos camarades qui sont de diverses formations politiques. Nous n’avons ni renoncé ni exclu notre participation aux travaux si nos camardes recouvraient la liberté. Nous pensons qu’un vrai environnement crédible d’organisation des élections ne peut advenir que si la confiance est établie entre les acteurs politiques, si la majorité des acteurs politiques, surtout des formations politiques les plus importantes de notre pays, y prennent part. La Coalition que nous représentons, signataire de la Déclaration du 31 mars 2024, comprend les 10 premiers partis politiques du Mali et une quarantaine d’autres partis. À mon sens, il est du devoir moral même de l’AIGE de faire de son mieux. Tout ce que nous demandons à l’AIGE c’est de faire son mieux pour que les autorités entendent raison et accèdent à cette doléance, ce qui n’est pas de la mer à boire.

Mais l’AIGE est une structure uniquement appeler à organiser des élections, elle n’a pas vocation à régler des problèmes politiques…

La tenue d’un scrutin électoral, c’est un problème politique. Le cadre  de concertation visant à échanger entre l’AIGE et les partis politiques, les questions liées au fichier électoral, au calendrier électoral, sont des problèmes politiques. Donc il n’est pas correct de dire que l’AIGE n’a pas vocation à résoudre des problèmes politiques. Au contraire, c’est son rôle, mais bien sûr dans le cadre spécifique de la tenue des élections. C’est dans cette perspective que nous sollicitons de la part de l’AIGE de contribuer à l’apaisement du climat politique en conseillant les autorités dans le sens de la libération de nos camarades. Nous ne demandons pas autre chose.

Êtes-vous confiants pour l’aboutissement de votre demande ?

Nos camarades ont été arrêtés dans l’exercice de leurs libertés fondamentales, de leurs droits démocratiques. Ce ne sont pas des criminels, ni des terroristes. Par le passé, par soucis d’apaisement politique et social, des terroristes ont pu recouvrer la liberté. Si on peut libérer d’un côté des gens qui ont pris des armes contre notre pays dans le but de promouvoir la réconciliation et l’apaisement, je me demande ce qui empêche les autorités d’abandonner les poursuites contre des politiques qui n’ont commis aucun crime, n’ont pas pris d’armes, n’ont pas appelé à la désobéissance civile et étaient tout simplement en train de discuter entre eux, dans un domicile privé, sur des projets de document concernant leur unité d’action.

Envisagez- vous d’autres actions ?

Bien sûr. Outre la demande de facilitation à l’AIGE et aux partis politiques frères, en parallèle il y a la procédure judiciaire qui est en cours pour la libération de nos camarades. Sauf qu’il n’y a pas de date prévue pour le moment pour le jugement alors que cela fait un mois qu’ils sont en prison. Je pense que d’autres actions seront engagées à l’avenir si jamais les choses stagnent. C’est le contexte de l’évolution du dossier qui décidera.

Classe politique : une remise en selle au goût d’inachevé

Trois mois après son entrée en vigueur, le gouvernement a levé le 10 juillet dernier la mesure d’interdiction des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Réduite au silence depuis plusieurs mois, la classe politique pourrait retrouver un poids dans le débat public pour la suite de la Transition. Mais les marges de manœuvre des partis politiques, surtout en rapport avec les élections à venir, sont assez réduites.

C’était une grande demande des partis politiques, mais peu s’y attendaient à ce moment-là. Le 10 juillet 2024, trois mois jour pour jour après sa décision initiale, le gouvernement a décidé de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations. Une décision, selon le communiqué du Conseil des ministres, qui intervient « en cette phase de mise en œuvre des recommandations du Dialogue, dans un climat de maitrise de la situation sécuritaire, politique et sociale ».

« Par cette mesure dissuasive, le gouvernement a pu contenir toutes les menaces de troubles à l’ordre public qui planaient sur cet évènement majeur (Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, Ndlr) pour la vie de la Nation », a par ailleurs précisé le Conseil des ministres concernant la suspension.

Plusieurs partis ou personnalités politiques ont réagi suite à cette levée de la décision. « L’URD se félicite de cette décision des autorités, car elle répond à la forte préoccupation exprimée par notre parti dans son communiqué en date du 12 avril 2024 », souligne le parti de la Poignée de mains dans un communiqué, le 11 juillet. Pour l’URD, cette décision contribue à « un apaisement du climat politique et social en vue d’un rassemblement des Maliens, condition indispensable à la réussite des réformes institutionnelles et politiques en cours ».

Pour sa part, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, tout en saluant  une « décision raisonnable demandée par la majorité des forces vives du pays », appelle  les autorités à « engager des mesures d’apaisement de l’environnement sociopolitique et à travailler avec les acteurs politiques en vue de la mise en place d’un chronogramme crédible vers le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel ».

Même son de cloche à la Coalition des Forces patriotiques (COFOP). « La Conférence des Présidents de la COFOP profite de cette occasion pour demander aux autorités judiciaires du Mali d’examiner avec bienveillance les dossiers de tous les détenus politiques. Cela permettra à tous les acteurs politiques de participer pleinement à l’édification de notre pays conformément aux lois et règlements en vigueur », indique un communiqué de la Coalition en date du 15 juillet 2024.

Reprise et malentendus

Quelques jours seulement après la levée de la mesure suspendant les activités des partis politiques, l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) a convié la classe politique, le 15 juillet 2024, à une rencontre pour la relance des activités du Cadre de concertation AIGE – Partis politiques.

Alors que les partis politiques s’attendaient lors de cette rencontre à un début de discussion autour d’un chronogramme électoral pour l’élection présidentielle qui devrait mettre fin à la Transition, les débats ont certes tourné autour des avancées de l’AIGE pour l’organisation des scrutins à venir mais aucune indication de calendrier électoral n’en est ressortie.

Bien qu’ils soient restés sur leur faim, la plupart des partis politiques présents à la rencontre ont salué l’initiative de l’AIGE et appelé à sa poursuite. Sauf les partis signataires de la Déclaration du 31 mars 2024. Présents à la rencontre, les représentants de ces formations parmi lesquels, entre autres, les FARE Anka Wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, l’ADEMA-PASJ, le PARENA, le parti Yelema ou encore le PS-Yeleen Koura ont décidé de suspendre leur participation à la rencontre ainsi qu’aux autres à venir jusqu’à l’obtention de la libération de leurs 11 camarades politiques « détenus injustement ». Ces leaders politiques avaient été arrêtés le 20 juin 2024 lors d’une réunion politique dans un domicile privé, alors que les activités politiques étaient encore interdites.

« L’AIGE ne peut pas se porter garant, porte-parole ou interlocuteur de citoyens, quel que soit leur rang, qui ont des difficultés avec eux-mêmes, avec la justice ou avec des tiers. À l’AIGE nous n’interférons pas dans la marche de la justice. Cela ne fait pas partie de nos prérogatives », a clamé le Président de l’AIGE, Maitre Moustapha Cissé.

Back in business ?

La levée de la suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, suivie dans la foulée de la sollicitation des partis politiques par l’AIGE, pourrait ouvrir la voie à une remobilisation au sein d’une classe politique devenue l’ombre d’elle-même depuis plusieurs mois.

À nouveau libre de mener des activités et initiatives politiques sous le régime de la Transition, les partis politiques pourraient revenir au devant de la scène nationale. Mais le contexte actuel ne permet pas réellement aux hommes politiques de redorer leur blason, comme l’analyse le politologue Ballan Diakité.

« À mon avis, la levée de la suspension des activités des partis politiques ne nous permet pas dans l’immédiat d’aboutir à une revitalisation des activités des partis politiques, pour au moins deux raisons principales. D’abord, aujourd’hui, en l’absence de financement de l’État, beaucoup d’entre eux, même si on leur donne le droit de reprendre leurs activités, sont confrontés à un problème financier. Or, sans moyens financiers, difficile de mener des activités politiques », argue-t-il.

« Ensuite, dans la conjoncture politique actuelle, les partis politiques sont généralement réticents quant à l’organisation de certaines activités à caractère massif. Les leaders politiques sont dans une sorte de psychose sur la garantie même d’un certain nombre de libertés, surtout en termes de manifestions ou de réunions. Cet état général lié à la situation actuelle du pays fait que même si les partis politiques sont amenés à organiser des activités, elles ne pourront pas être d’une certaine envergure », poursuit M. Diakité.

Marges de manœuvre réduites

Largement discréditée auprès de l’opinion nationale et très souvent indexés comme responsables de plusieurs années de mauvaise gestion ayant abouti à la crise multi-dimensionnelle que vit le Mali depuis plusieurs années, les politiques sont loin de pouvoir imposer des élections dans un délai raisonnable aux militaires de la Transition.

Si une partie de la classe politique, en l’occurrence les partis membres de la COFOP, appelle à l’organisation de la présidentielle avant la fin de l’année 2024, il est certain que le gouvernement fixera lui-même en temps voulu un chronogramme électoral, même s’il revient à l’AIGE de convoquer le collège électoral. Selon certaines informations, des dates devraient être proposées très prochainement.

Pour Ballan Diakité, cette absence de perspectives immédiates pour l’organisation des élections réduit considérablement les marges de manœuvres des partis politiques pour les élections à venir, avec l’éventualité d’une candidature du Président de la Transition lui-même, comme recommandé dans les conclusions du Dialogue inter-Maliens.

« C’est une situation qui met mal à l’aise les partis politiques. Comme on le sait, un parti politique est créé pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Mais encore faudrait-il qu’il y ait des élections et que les dates soient connues pour que les partis puissent se mobiliser et préparer les campagnes », confie le politologue.

« À défaut de précisions sur l’organisation des élections dans un futur proche, les seules marges de manœuvre qu’ont les partis politiques sont la poursuite des activités ordinaires, la participation au débat politique et la prise de position vis-à-vis de certaines décisions prises par le gouvernement », renchérit-il.

Certains analystes estiment par ailleurs que les autorités de Transition pourraient prendre la classe politique de court en dévoilant un calendrier électoral à un moment où les politiques s’y attendraient le moins et ne seraient pas suffisamment prêts pour la compétition électorale.

Transport aérien : pénurie de kérosène à l’aéroport de Sénou

À l’aéroport de Sénou, à Bamako, une pénurie de kérosène perturbe depuis quelques jours le déroulement normal des vols, entraînant des annulations et des reprogrammations. L’annonce provient d’un communiqué de l’Agence nationale de l’aviation civile du Mali (ANAC), ce 8 juillet 2024.

Dans une correspondance adressée à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) invite l’ASECNA à prendre les dispositions pour informer les usagers de la non disponibilité du Jet A1 à l’aéroport international Président Modibo Keïta de Sénou pour la période allant du 9 juillet 2024 au 15 juillet 2024.

Cette situation, préjudiciable aux compagnies de transport aérien, a entraîné une baisse de fréquence des vols au niveau de l’aéroport de la capitale malienne. Dans un communiqué rendu public ce 9 juillet, la compagnie Sky Mali, qui dessert quelques villes maliennes, a annoncé l’annulation de ses vols prévus pour le 10 juillet en direction de Kayes et de Tombouctou. Une situation regrettable pour la compagnie, pour laquelle il ne s’agit pas d’une première. Bamako étant sa base, elle  espère que d’ici le délai de 6 jours annoncé il y aura une solution. Mais cette situation entraînera forcément un coup sur l’exploitation, explique la compagnie.

Compagnies impactées

Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Sénou est confronté à une situation de manque de kérosène. Cette difficulté à fournir du carburant est consécutive à un problème d’approvisionnement, selon un acteur du domaine, qui souligne tout de même qu’ils ne sont pas en rupture. La contrainte serait due aux retards dans la livraison de Jet A. À cela s’ajoutent les travaux d’entretien sur les cuves de stockage de carburant.

Pour les compagnies aériennes, il s’agit de se réadapter en fonction des circonstances. Alors que la compagnie Ethiopian Airlines a été contrainte de modifier son horaire de départ pour son vol de ce 10 juillet, la compagnie Sky Mali a annulé ses vols à destination de Kayes et de Tombouctou et Turkish Airlines a annulé tous ses vols de la semaine.

Cette pénurie de kérosène à l’aéroport de Bamako au Mali oblige, selon le responsable de la communication de l’ASECNA – Mali, les avions à aller se ravitailler au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal. Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Sénou est confronté à ce genre de dysfonctionnements. En 2011, une situation similaire avait contraint les vols commerciaux desservant le Mali à se ravitailler au Burkina Faso et au Sénégal, deux pays voisins.

AES – CEDEAO : l’inévitable divorce

L’adoption le 6 juillet 2024 à Niamey du traité instituant la Confédération « Alliance des États du Sahel », regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, lors du 1er sommet des Chefs d’États de l’Alliance, marque une étape décisive dans la séparation des trois pays d’avec la CEDEAO. Même si le bloc sous-régional ouest-africain s’active toujours pour leur retour au sein de la Communauté, le divorce entre les deux entités semble de plus en plus inévitable et pourrait bouleverser les dynamiques d’intégration politique et institutionnelle en Afrique de l’ouest.

C’était attendu depuis quelques mois. Le 1er sommet des Chefs d’États des pays membres de l’Alliance des États du Sahel, tenu à Niamey le 6 juillet, a consacré la naissance de la Confédération « AES » entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, après la volonté commune des trois pays, en septembre 2023, de mettre en place une architecture de défense collective.

« Les Chefs d’États ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les pays membres. À cet effet, ils ont adopté le traité instituant une Confédération entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger, dénommée Confédération « Alliance des États du Sahel », en abrégé Confédération AES », indique le communiqué final du sommet.

Outre la concrétisation de la Confédération, les trois chefs d’États, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général Abdourahamane Tiani, ont souligné la nécessité d’une coordination de l’action diplomatique ainsi que l’importance de parler d’une seule voix et celle de mutualiser leurs moyens en vue de mettre en place des projets structurants et intégrateurs dans des secteurs stratégiques, tels qu’entre autres l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’énergie et les mines, la communication et les télécommunications, ainsi que l’éducation et la formation professionnelle. Ils ont par ailleurs décidé de la création d’une Banque d’investissement de l’AES et de la mise en place d’un fonds de stabilisation.

Rupture presque consommée

Alors qu’en parallèle au sommet des Chefs d’États des pays membres de l’AES le 65ème sommet ordinaire des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, tenu le 7 juillet 2024 à Abuja, aurait pu définitivement prendre acte du retrait annoncé des pays de l’AES, les dirigeants de l’institution ouest-africaine ont décidé de poursuivre la dynamique de discussion avec les trois pays concernés en vue d’éviter leur départ du bloc sous-régional.

En reconnaissant le « manque de progrès dans les interactions avec les autorités des trois pays », la Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO a décidé d’entamer une « approche plus vigoureuse » et a désigné le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, en collaboration avec son homologue togolais Faure Gnassingbé, comme facilitateur de la CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l’AES.

Pour Bassirou Diomaye Faye, qui avait déjà rencontré les Présidents de transition Goïta et Traoré lors de sa visite au Mali et au Burkina Faso le 30 mai dernier, le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO serait « le pire des scénarios et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures ».

Mais si le Président sénégalais affiche son optimisme par rapport à un rapprochement des positions d’ici la fin du délai du « préavis » de retrait, la plupart des analystes jugent infimes les chances d’un retour des pays de l’AES au sein de la CEDEAO. D’ailleurs, pour les militaires aux commandes de la Confédération AES, comme souligné pendant les prises de paroles et consigné dans le communiqué final, le retrait de la CEDEAO est « irrévocable et sans délai ».

« Par rapport à la CEDEAO, nos Chefs d’États ont été très clairs à Niamey en indiquant que le retrait des trois pays de la CEDEAO est irrévocable et qu’à partir de cet instant nous devons cesser de regarder dans le rétroviseur », a clamé lundi à la télévision nationale le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

Selon Boubacar Bocoum, analyste politique au Centre d’études stratégiques Sénè, la voie prise par les dirigeants des pays de l’AES est un chemin de non-retour, parce que, soutient-il, la CEDEAO a été arrogante envers ces trois pays et a montré son incapacité à aller vers un une intégration économique.

« Nous ne sommes pas isolés, ni sortis de l’esprit de fédéralisme et de solidarité entre les peuples prônés par les pères fondateurs de la CEDEAO. L’AES, au contraire, est l’embryon d’une nouvelle CEDEAO, propulseuse des États Unis d’Afrique », affirme-t-il.

Quelle cohabitation ?

Si les dirigeants de l’AES et de la CEDEAO sont loin d’un compromis pouvant permettre un maintien du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans la communauté sous-régionale ouest africaine, ils sont conscients, d’un côté comme de l’autre, de la nécessité d’une cohabitation pacifique entre deux blocs partageant le même espace géographique.

« Nous restons ouverts à un travail avec nos voisins et d’autres organisations, avec lesquelles nous partageons cet espace et avec lesquelles nous sommes condamnés à vivre. Nous allons devoir maintenir les discussions avec les autres pour avancer », a déclaré le ministre Abdoulaye Diop. « Dans tous les cas, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde. Mais nous devons travailler à en minimiser l’impact pour nos populations et c’est à cela que s’attèlent nos autorités », a assuré le Chef de la diplomatie malienne.

La Conférence des Chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, parallèlement à la mission de facilitation assignée au Président Diomaye Faye, qui sera épaulé par le Président Faure Gnassingbé, se prépare aussi au changement de nature des relations de l’institution avec les pays membres de la Confédération AES après l’effectivité de leur retrait, en janvier 2025. Ainsi, les dirigeants ouest-africains ont demandé à la Commission d’élaborer un plan d’urgence prospectif à leur intention pour « faire face à toutes les éventualités dans les relations avec les pays de l’AES », en tenant compte des exigences de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993.

Parmi les conséquences du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, le Président de la Commission de la CEDEAO, Omar  Alieu Touray, avait  évoqué, lors de l’ouverture du sommet d’Abuja du 7 juillet, l’éventualité pour les ressortissants des trois pays de devoir mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région et la fin pour eux du bénéfice des facilités de la CEDEAO pour résider ou créer librement des entreprises dans les différents pays où ils seraient alors soumis à diverses lois nationales.

Pour l’analyste Ousmane Bamba, modérateur du « Forum du Kenoudougou », de telles mesures, si elles venaient à être prises par les pays de la CEDEAO, vont entraîner de facto le principe de réciprocité du côté des pays de la Confédération AES.

« On peut divorcer en sauvant les meubles. Nous avons intérêt à nous entendre », glisse-t-il, prenant l’exemple sur l’importance de l’espace aérien de l’AES pour les vols de la sous-région vers l’Europe, dont l’imposition d’un contournement entraînerait un véritable renchérissement des billets d’avion.

Le sociologue Bréhima Ely Dicko souligne pour sa part la nécessité d’aller vers des accords en termes de relecture du protocole de libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO, 84% des Maliens vivant à l’étranger étant installés dans les pays de la CEDEAO. « Si nous sortons de la CEDEAO, il faut aller vers des accords avec les pays membres pour que nos populations qui résident dans ces pays ne soient pas victimes des mesures que la CEDEAO pourrait être amenée à prendre », alerte-t-il.

Sécurité : l’inquiétante recrudescence des attaques au Centre

Plusieurs attaques attribuées aux groupes armés terroristes ont été perpétrées ces dernières semaines dans la région de Bandiagara. Ces attaques récurrentes, à intervalles réguliers, qui ont fait plusieurs victimes civiles et occasionné des déplacements de personnes, suscitent des inquiétudes dans la zone.

Une vingtaine de morts et d’importants dégâts matériels, selon plusieurs sources locales. C’est le bilan de la dernière attaque en date, le 1er juillet 2024, dans le village de Guédjibombo, dans la commune de Doucombo, région de Bandiagara. Selon les mêmes sources, deux autres personnes ont été également tuées dans la même zone dans une attaque simultanée sur le village de Sokolo Kanda.

Quelques jours plus tôt, le 25 juin, dans cette même commune de Doucombo, le village de Tégourou a subi une attaque d’hommes armés non identifiés, faisant deux morts et des dégâts matériels importants.

Le 18 juin, le même village avait été déjà la cible d’une attaque au cours de laquelle le chef du village a été tué et une autre personne portée disparue, selon des sources locales. À en croire les mêmes sources, la totalité des maisons a été incendiée et du bétail emporté. Conséquence, le village se vide de ses habitants, la majorité, notamment les femmes et les enfants, fuyant vers d’autres localités de la région, certains vers le village voisin de Djombolo et d’autres vers la ville de Bandiagara.

Le 25 mai 2024, une attaque de grande envergure avait été déjà perpétrée par des hommes armés dans la localité de Inssagou, dans la commune de Diallasagou. Selon une source policière citée par une agence de presse étrangère, elle avait fait 19 morts et 21 blessés, tous des civils « accusés d’être complices de l’armée malienne ».

Par ailleurs, arrêtés le 16 avril dernier à bord de 3 bus par des « jihadistes », qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d’une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass, plus d’une centaine de civils ne sont toujours pas réapparus et seraient aux mains de ces groupes armés.

Alertes

Ces attaques terroristes dans la région de Bandiagara sont récurrentes. Chaque année, à la même période de l’hivernage, elles se multiplient dans les différents villages de la région faisant planer des menaces sur la campagne agricole dans ces localités.

« Ces attaques pendant la période hivernale constituent un moyen pour les terroristes de maintenir les populations dans la famine en les empêchant de cultiver », explique Adama Diongo, Président du Collectif des associations de jeunes du pays dogon. Pour ce dernier, l’État doit mobiliser davantage tous les efforts pour sécuriser les populations dans cette région en proie à l’insécurité permanente depuis plusieurs années.

Dans une déclaration en date du 27 juin 2024, suite à l’attaque de Tégourou du 25 juin 2024, l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon Ginna Dogon est également montée au créneau pour inviter les autorités du pays à « redoubler d’ardeur pour mieux assurer la sécurité des personnes et des biens, particulièrement dans le Centre, conformément aux engagements par elles pris à l’occasion de plusieurs audiences et au devoir régalien de l’État d’assurer équitablement et promptement la sécurité des personnes et des biens ».

La situation d’insécurité récurrente dans la région de Bandiagara avait d’ailleurs conduit en août 2023 à la manifestation d’un ras-le-bol généralisé des forces vives de la région, qui avaient décrété une Journée Ville morte et organisé une manifestation pacifique qui avait par la suite dégénéré, causant des blessés dans les rangs des forces de l’ordre et un mort parmi les manifestants.

Conseil national de la jeunesse : vers un nouveau départ ?

Après des années de crise au sein du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ), le top départ de la mise en place des nouveaux organes sera donné le 6 juillet 2024 avec l’élection des bureaux communaux sur toute l’étendue du territoire national. Si ce processus de renouvellement des organes de la faîtière de la jeunesse malienne suscite beaucoup d’espoirs pour la reprise normale de ses activités, certains acteurs dénoncent des irrégularités considérées comme les germes de nouveaux lendemains agités.

Le processus de renouvellement des organes du CNJ était menacé de blocage quand, dans un communiqué en date du 15 mai 2024, les Présidents des Conseils régionaux de Kayes, Tombouctou , Gao, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Taoudenit, Mopti et Ménaka avaient rejeté la décision de son démarrage prise par le ministre de la Jeunesse et des sports et dénoncé une « volonté manifeste d’instrumentalisation de la jeunesse malienne pour un agenda inavoué ».

Mais le différend n’a pas duré. À l’issue d’une réunion entre les différents Présidents des Conseils régionaux et le ministre Abdoul Kassim Fomba, le 30 mai, les différentes parties prenantes sont parvenues à un accord pour une organisation plus inclusive du processus de renouvellement.

Cet accord, qui a mis fin aux tensions entre la Commission nationale chargée de la mise en place des organes du CNJ, les Présidents des Conseils régionaux et ceux des Conseils communaux, contenait trois mesures concrètes : l’implication de tous les acteurs dans le processus (Les Présidents régionaux, communaux et locaux), la diffusion des nouveaux textes, à travers la tenue d’ateliers de restitution organisés dans les régions et les communes de Bamako, et la mise en place de Commissions régionales et communales, composées d’un représentant de l’État, de membres du bureau sortant, d’experts et de représentantes des organisations féminines, pour superviser le processus de renouvellement.

Vieux démons

Si, dès lors, le processus de mise en place des organes du CNJ suit son cours normal, il n’est pas exempt « d’irrégularités » que certains jeunes candidats au niveau communal dénoncent. À Kayes, un collectif de candidats à la présidence du Conseil communal de la ville est monté au créneau le 23 juin dernier pour s’opposer à des tentatives d’ingérence, selon lui, de représentants du ministère de la Jeunesse et des sports dans le processus électoral.

À en croire ce collectif, le ministère en charge de la Jeunesse tente de manipuler le processus électoral en imposant un candidat au niveau communal, dans le but d’affaiblir les autres en vue des élections régionales à venir.

« Nous étions 9 candidats au niveau communal, mais lors du dépouillement toutes les candidatures ont été rejetées à l’exception d’une seule. Nous savons que c’est une manœuvre visant à nous affaiblir avant les élections régionales », a clamé l’un des membres du collectif dans une prise de parole en vidéo sur les réseaux sociaux.

Selon lui, les représentants locaux du ministère de la Jeunesse et des sports auraient tenté de favoriser le candidat en question en demandant aux autres responsables des associations de la jeunesse de former un consensus autour de sa candidature.

Par ailleurs, pour le collectif, qui demande la reprise des travaux de la Commission communale « conformément aux dispositions statutaires et au règlement intérieur du CNJ », le « candidat favorisé », étant déjà membre du collège local de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), est frappé par les textes de cette structure, qui interdit à tout membre de postuler à des postes électif, politique ou syndical.

À l’instar de ce collectif de Kayes, un autre, réunissant des candidats aux postes du Conseil communal de la jeunesse de Kita a également vivement critiqué le processus électoral dans cette commune, dénonçant de nombreuses anomalies. Dans  une déclaration vidéo, le 29 juin 2024, le porte-parole de ce collectif s’est indigné de la violation par la Commission communale des 3 principes du CNJ, l’unité dans la diversité, la participation inclusive et l’équité dans l’effort, arguant que beaucoup de dossiers de candidatures au poste de Président avaient été rejetés « juste parce que les postulants ne faisaient pas partie du bureau sortant ».

Dans la commune urbaine de Ségou, en revanche, le processus semble plus inclusif, malgré des difficultés auxquelles a fait face au départ la Commission communale lors de sa mise en place. « Pour désigner les cinq représentants du Bureau communal sortant devant siéger au sein de la Commission communale, étant donné qu’il existait deux bureaux parallèles, nous avons dû trouver un consensus en choisissant deux représentants par bureau existant et le 5ème représentant du côté du RECOTRADE », explique Ibrahim Monzon Diarra, Vice-président de la Commission de la commune urbaine de Ségou.

« Mais dans d’autres communes rurales de la région de Ségou, cette situation  cause d’énormes problèmes, parce que le processus qui a abouti au consensus que nous avons pu avoir dans la commune urbaine n’a pas continué dans ces communes rurales. Cela fait que jusqu’à présent, dans certaines communes rurales, les dépouillements des dossiers de candidatures ne sont toujours pas effectifs », reconnaît-il.

Chronogramme en marche

Conformément à l’Accord du 30 mai, la Commission nationale chargée de la mise en place du CNJ a été mise sur pied et a établi son chronogramme. Suivant celui-ci, le dépôt des dossiers de candidature aux différents niveau des communes a débuté le 30 mai et a pris fin le 22 juin 2024. Le processus s’est poursuivi avec le dépouillement et la validation des dossiers de candidature sur toute l’étendue du territoire national.

« Le processus se passe très bien. Les jeunes ont postulé dans toutes les communes du Mali. Les Commissions ont étudié les dossiers et affiché les listes des candidats. Sur les fiches de dépouillement, il y a les dossiers validés et les dossiers rejetés, avec les motifs. Les dossiers rejetés ont eu 72h pour faire une réclamation. Ces réclamations ont été étudiées, certaines ont eu des suites favorables et d’autres non », indique Sidi Dicko, Président de la Commission nationale de mise en place des organes du CNJ.

« Les Assemblées générales électives des Bureaux communaux auront lieu ce samedi 6 juillet 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Le vote se fera poste par poste », poursuit-il. Après les élections des Bureaux communaux, le processus de renouvellement des organes du CNJ se poursuivra avec, entre le 7 et le 10  juillet, le dépôt des dossiers de candidatures au niveau régional.

Le 13 juillet 2024 se tiendront les Assemblées générales électives au niveau des régions, du District de Bamako et de la diaspora. Les dépôts de dossiers de  candidature au niveau national auront lieu du 16 au 23 juillet et l’Assemblée générale élective du Bureau exécutif national du CNJ se tiendra le samedi 27 juillet 2024.

La suite du chronogramme prévoit la validation des listes des membres du Bureau exécutif national et des Bureaux régionaux, communaux et de la diaspora par une  décision du ministre en charge de la Jeunesse le 29 juillet 2024, suivie de l’organisation d’une cérémonie solennelle de la rentrée des élus le 1er août.

De cette date jusqu’au 10 août, la Commission nationale procédera à l’élaboration du rapport général de mise en place des organes, achevant ainsi le processus.

La Côte d’Ivoire organise le 1er salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE) à Abidjan

Le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de la République de Côte d’Ivoire est heureux d’annoncer la première édition du Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE), adopté en Conseil des Ministres le 17 avril dernier. Placé sous le thème « Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ? », le SIREXE 2024 se tiendra du 27 novembre au 2 décembre 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan. Ce salon réunira les acteurs des secteurs des mines, du pétrole et de l’énergie du monde entier, offrant des opportunités uniques de collaboration, d’échange et d’investissement pour les leaders de ces industries, contribuant ainsi à une croissance durable des économies africaines.
Organisé sous le haut parrainage du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, M. Robert Beugré Mambé, le SIREXE 2024 réunira des experts et des leaders des secteurs minier, pétrolier et énergétique du monde entier notamment d’Afrique, d’Europe, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie. La Norvège, reconnue pour son expertise dans les hydrocarbures et les technologies énergétiques, sera le pays à l’honneur de cette première édition.

Le salon vise à encourager les investissements privés internationaux, régionaux et nationaux dans les secteurs des ressources extractives et énergétiques sur le continent, en créant une plateforme d’échange, de collaboration et d’investissement pour les leaders de ces industries en Afrique et dans le monde. Le Ministre du Pétrole et de l’Énergie, M. Sangafowa-Coulibaly, a ainsi souligné : « Nous devons mettre en valeur les potentialités du continent et attirer des investissements pour stimuler nos économies. ».

Cette initiative majeure s’inscrit dans la vision du Président de la République, Son Excellence M. Alassane Ouattara, qui a souligné lors de son discours à la nation le 18 juin 2024 : « La richesse exceptionnelle de notre sous-sol, notamment en or et en manganèse, ainsi que le potentiel prometteur pour l’exploitation de minéraux stratégiques tels que le nickel, le coltan et le lithium, doit être le moteur d’une croissance soutenue et durable de notre économie. ». Il a aussi ajouté : « Le potentiel industriel de notre pays sera renforcé par la découverte récente des gisements pétroliers et gaziers Baleine et Calao, les deux plus gros gisements qu’a connus le pays. Ces gisements contribueront à concrétiser notre ambition de faire de la Côte d’Ivoire une puissance énergétique et un hub dans la sous-région, tout en ayant le souci de la protection de l’environnement. ».

Le SIREXE 2024 ouvrira également ses portes au grand public, offrant ainsi aux populations une occasion unique de s’informer sur les enjeux des secteurs extractifs et énergétiques dans le monde et notamment en Afrique et en Côte d’Ivoire à travers des activités ludiques et des présentations interactives.

La promotion du contenu local sera un axe central de cette première édition, avec le double objectif de présenter les opportunités de carrière dans ces secteurs pour la jeunesse ivoirienne et de dévoiler les opportunités d’affaires offertes aux entrepreneurs locaux.

Le Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire, M. Sangafowa-Coulibaly, lance un appel chaleureux à tous les acteurs des industries concernés, aux pays africains et d’autres continents, aux entités internationales et au grand public pour participer à cet évènement d’envergure.

A PROPOS DU SIREXE :

Pour la première fois en Afrique, un salon international réunira les trois secteurs des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Organisé tous les 2 ans, le SIREXE a vocation à devenir la plateforme d’échange, de collaboration et d’investissement incontournable pour tous les acteurs des mines, des hydrocarbures et de l’énergie en Afrique et dans le monde. Il permettra aux entreprises, aux investisseurs et aux décideurs politiques de se rencontrer, de partager leurs expériences et de nouer de nouveaux partenariats sud-sud et nord-sud. La première édition du SIREXE se tiendra du 27 novembre au 02 décembre 2024. Placé sous le haut parrainage du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, M. Robert Beugré Mambé, le SIREXE est une initiative du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. L’événement respectera les normes et les standards de qualité des plus grands salons internationaux. Les exposants et les visiteurs du SIREXE 2024 bénéficieront notamment des installations flambant neuves du Parc des Expositions d’Abidjan.

Pour plus d’informations :

Consulter notre site internet – https://sirexe.ci

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