Sécurité : l’inquiétante recrudescence des attaques au Centre

Plusieurs attaques attribuées aux groupes armés terroristes ont été perpétrées ces dernières semaines dans la région de Bandiagara. Ces attaques récurrentes, à intervalles réguliers, qui ont fait plusieurs victimes civiles et occasionné des déplacements de personnes, suscitent des inquiétudes dans la zone.

Une vingtaine de morts et d’importants dégâts matériels, selon plusieurs sources locales. C’est le bilan de la dernière attaque en date, le 1er juillet 2024, dans le village de Guédjibombo, dans la commune de Doucombo, région de Bandiagara. Selon les mêmes sources, deux autres personnes ont été également tuées dans la même zone dans une attaque simultanée sur le village de Sokolo Kanda.

Quelques jours plus tôt, le 25 juin, dans cette même commune de Doucombo, le village de Tégourou a subi une attaque d’hommes armés non identifiés, faisant deux morts et des dégâts matériels importants.

Le 18 juin, le même village avait été déjà la cible d’une attaque au cours de laquelle le chef du village a été tué et une autre personne portée disparue, selon des sources locales. À en croire les mêmes sources, la totalité des maisons a été incendiée et du bétail emporté. Conséquence, le village se vide de ses habitants, la majorité, notamment les femmes et les enfants, fuyant vers d’autres localités de la région, certains vers le village voisin de Djombolo et d’autres vers la ville de Bandiagara.

Le 25 mai 2024, une attaque de grande envergure avait été déjà perpétrée par des hommes armés dans la localité de Inssagou, dans la commune de Diallasagou. Selon une source policière citée par une agence de presse étrangère, elle avait fait 19 morts et 21 blessés, tous des civils « accusés d’être complices de l’armée malienne ».

Par ailleurs, arrêtés le 16 avril dernier à bord de 3 bus par des « jihadistes », qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d’une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass, plus d’une centaine de civils ne sont toujours pas réapparus et seraient aux mains de ces groupes armés.

Alertes

Ces attaques terroristes dans la région de Bandiagara sont récurrentes. Chaque année, à la même période de l’hivernage, elles se multiplient dans les différents villages de la région faisant planer des menaces sur la campagne agricole dans ces localités.

« Ces attaques pendant la période hivernale constituent un moyen pour les terroristes de maintenir les populations dans la famine en les empêchant de cultiver », explique Adama Diongo, Président du Collectif des associations de jeunes du pays dogon. Pour ce dernier, l’État doit mobiliser davantage tous les efforts pour sécuriser les populations dans cette région en proie à l’insécurité permanente depuis plusieurs années.

Dans une déclaration en date du 27 juin 2024, suite à l’attaque de Tégourou du 25 juin 2024, l’Association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon Ginna Dogon est également montée au créneau pour inviter les autorités du pays à « redoubler d’ardeur pour mieux assurer la sécurité des personnes et des biens, particulièrement dans le Centre, conformément aux engagements par elles pris à l’occasion de plusieurs audiences et au devoir régalien de l’État d’assurer équitablement et promptement la sécurité des personnes et des biens ».

La situation d’insécurité récurrente dans la région de Bandiagara avait d’ailleurs conduit en août 2023 à la manifestation d’un ras-le-bol généralisé des forces vives de la région, qui avaient décrété une Journée Ville morte et organisé une manifestation pacifique qui avait par la suite dégénéré, causant des blessés dans les rangs des forces de l’ordre et un mort parmi les manifestants.

Conseil national de la jeunesse : vers un nouveau départ ?

Après des années de crise au sein du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ), le top départ de la mise en place des nouveaux organes sera donné le 6 juillet 2024 avec l’élection des bureaux communaux sur toute l’étendue du territoire national. Si ce processus de renouvellement des organes de la faîtière de la jeunesse malienne suscite beaucoup d’espoirs pour la reprise normale de ses activités, certains acteurs dénoncent des irrégularités considérées comme les germes de nouveaux lendemains agités.

Le processus de renouvellement des organes du CNJ était menacé de blocage quand, dans un communiqué en date du 15 mai 2024, les Présidents des Conseils régionaux de Kayes, Tombouctou , Gao, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Taoudenit, Mopti et Ménaka avaient rejeté la décision de son démarrage prise par le ministre de la Jeunesse et des sports et dénoncé une « volonté manifeste d’instrumentalisation de la jeunesse malienne pour un agenda inavoué ».

Mais le différend n’a pas duré. À l’issue d’une réunion entre les différents Présidents des Conseils régionaux et le ministre Abdoul Kassim Fomba, le 30 mai, les différentes parties prenantes sont parvenues à un accord pour une organisation plus inclusive du processus de renouvellement.

Cet accord, qui a mis fin aux tensions entre la Commission nationale chargée de la mise en place des organes du CNJ, les Présidents des Conseils régionaux et ceux des Conseils communaux, contenait trois mesures concrètes : l’implication de tous les acteurs dans le processus (Les Présidents régionaux, communaux et locaux), la diffusion des nouveaux textes, à travers la tenue d’ateliers de restitution organisés dans les régions et les communes de Bamako, et la mise en place de Commissions régionales et communales, composées d’un représentant de l’État, de membres du bureau sortant, d’experts et de représentantes des organisations féminines, pour superviser le processus de renouvellement.

Vieux démons

Si, dès lors, le processus de mise en place des organes du CNJ suit son cours normal, il n’est pas exempt « d’irrégularités » que certains jeunes candidats au niveau communal dénoncent. À Kayes, un collectif de candidats à la présidence du Conseil communal de la ville est monté au créneau le 23 juin dernier pour s’opposer à des tentatives d’ingérence, selon lui, de représentants du ministère de la Jeunesse et des sports dans le processus électoral.

À en croire ce collectif, le ministère en charge de la Jeunesse tente de manipuler le processus électoral en imposant un candidat au niveau communal, dans le but d’affaiblir les autres en vue des élections régionales à venir.

« Nous étions 9 candidats au niveau communal, mais lors du dépouillement toutes les candidatures ont été rejetées à l’exception d’une seule. Nous savons que c’est une manœuvre visant à nous affaiblir avant les élections régionales », a clamé l’un des membres du collectif dans une prise de parole en vidéo sur les réseaux sociaux.

Selon lui, les représentants locaux du ministère de la Jeunesse et des sports auraient tenté de favoriser le candidat en question en demandant aux autres responsables des associations de la jeunesse de former un consensus autour de sa candidature.

Par ailleurs, pour le collectif, qui demande la reprise des travaux de la Commission communale « conformément aux dispositions statutaires et au règlement intérieur du CNJ », le « candidat favorisé », étant déjà membre du collège local de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), est frappé par les textes de cette structure, qui interdit à tout membre de postuler à des postes électif, politique ou syndical.

À l’instar de ce collectif de Kayes, un autre, réunissant des candidats aux postes du Conseil communal de la jeunesse de Kita a également vivement critiqué le processus électoral dans cette commune, dénonçant de nombreuses anomalies. Dans  une déclaration vidéo, le 29 juin 2024, le porte-parole de ce collectif s’est indigné de la violation par la Commission communale des 3 principes du CNJ, l’unité dans la diversité, la participation inclusive et l’équité dans l’effort, arguant que beaucoup de dossiers de candidatures au poste de Président avaient été rejetés « juste parce que les postulants ne faisaient pas partie du bureau sortant ».

Dans la commune urbaine de Ségou, en revanche, le processus semble plus inclusif, malgré des difficultés auxquelles a fait face au départ la Commission communale lors de sa mise en place. « Pour désigner les cinq représentants du Bureau communal sortant devant siéger au sein de la Commission communale, étant donné qu’il existait deux bureaux parallèles, nous avons dû trouver un consensus en choisissant deux représentants par bureau existant et le 5ème représentant du côté du RECOTRADE », explique Ibrahim Monzon Diarra, Vice-président de la Commission de la commune urbaine de Ségou.

« Mais dans d’autres communes rurales de la région de Ségou, cette situation  cause d’énormes problèmes, parce que le processus qui a abouti au consensus que nous avons pu avoir dans la commune urbaine n’a pas continué dans ces communes rurales. Cela fait que jusqu’à présent, dans certaines communes rurales, les dépouillements des dossiers de candidatures ne sont toujours pas effectifs », reconnaît-il.

Chronogramme en marche

Conformément à l’Accord du 30 mai, la Commission nationale chargée de la mise en place du CNJ a été mise sur pied et a établi son chronogramme. Suivant celui-ci, le dépôt des dossiers de candidature aux différents niveau des communes a débuté le 30 mai et a pris fin le 22 juin 2024. Le processus s’est poursuivi avec le dépouillement et la validation des dossiers de candidature sur toute l’étendue du territoire national.

« Le processus se passe très bien. Les jeunes ont postulé dans toutes les communes du Mali. Les Commissions ont étudié les dossiers et affiché les listes des candidats. Sur les fiches de dépouillement, il y a les dossiers validés et les dossiers rejetés, avec les motifs. Les dossiers rejetés ont eu 72h pour faire une réclamation. Ces réclamations ont été étudiées, certaines ont eu des suites favorables et d’autres non », indique Sidi Dicko, Président de la Commission nationale de mise en place des organes du CNJ.

« Les Assemblées générales électives des Bureaux communaux auront lieu ce samedi 6 juillet 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Le vote se fera poste par poste », poursuit-il. Après les élections des Bureaux communaux, le processus de renouvellement des organes du CNJ se poursuivra avec, entre le 7 et le 10  juillet, le dépôt des dossiers de candidatures au niveau régional.

Le 13 juillet 2024 se tiendront les Assemblées générales électives au niveau des régions, du District de Bamako et de la diaspora. Les dépôts de dossiers de  candidature au niveau national auront lieu du 16 au 23 juillet et l’Assemblée générale élective du Bureau exécutif national du CNJ se tiendra le samedi 27 juillet 2024.

La suite du chronogramme prévoit la validation des listes des membres du Bureau exécutif national et des Bureaux régionaux, communaux et de la diaspora par une  décision du ministre en charge de la Jeunesse le 29 juillet 2024, suivie de l’organisation d’une cérémonie solennelle de la rentrée des élus le 1er août.

De cette date jusqu’au 10 août, la Commission nationale procédera à l’élaboration du rapport général de mise en place des organes, achevant ainsi le processus.

La Côte d’Ivoire organise le 1er salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE) à Abidjan

Le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de la République de Côte d’Ivoire est heureux d’annoncer la première édition du Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE), adopté en Conseil des Ministres le 17 avril dernier. Placé sous le thème « Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ? », le SIREXE 2024 se tiendra du 27 novembre au 2 décembre 2024 au Parc des Expositions d’Abidjan. Ce salon réunira les acteurs des secteurs des mines, du pétrole et de l’énergie du monde entier, offrant des opportunités uniques de collaboration, d’échange et d’investissement pour les leaders de ces industries, contribuant ainsi à une croissance durable des économies africaines.
Organisé sous le haut parrainage du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, M. Robert Beugré Mambé, le SIREXE 2024 réunira des experts et des leaders des secteurs minier, pétrolier et énergétique du monde entier notamment d’Afrique, d’Europe, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie. La Norvège, reconnue pour son expertise dans les hydrocarbures et les technologies énergétiques, sera le pays à l’honneur de cette première édition.

Le salon vise à encourager les investissements privés internationaux, régionaux et nationaux dans les secteurs des ressources extractives et énergétiques sur le continent, en créant une plateforme d’échange, de collaboration et d’investissement pour les leaders de ces industries en Afrique et dans le monde. Le Ministre du Pétrole et de l’Énergie, M. Sangafowa-Coulibaly, a ainsi souligné : « Nous devons mettre en valeur les potentialités du continent et attirer des investissements pour stimuler nos économies. ».

Cette initiative majeure s’inscrit dans la vision du Président de la République, Son Excellence M. Alassane Ouattara, qui a souligné lors de son discours à la nation le 18 juin 2024 : « La richesse exceptionnelle de notre sous-sol, notamment en or et en manganèse, ainsi que le potentiel prometteur pour l’exploitation de minéraux stratégiques tels que le nickel, le coltan et le lithium, doit être le moteur d’une croissance soutenue et durable de notre économie. ». Il a aussi ajouté : « Le potentiel industriel de notre pays sera renforcé par la découverte récente des gisements pétroliers et gaziers Baleine et Calao, les deux plus gros gisements qu’a connus le pays. Ces gisements contribueront à concrétiser notre ambition de faire de la Côte d’Ivoire une puissance énergétique et un hub dans la sous-région, tout en ayant le souci de la protection de l’environnement. ».

Le SIREXE 2024 ouvrira également ses portes au grand public, offrant ainsi aux populations une occasion unique de s’informer sur les enjeux des secteurs extractifs et énergétiques dans le monde et notamment en Afrique et en Côte d’Ivoire à travers des activités ludiques et des présentations interactives.

La promotion du contenu local sera un axe central de cette première édition, avec le double objectif de présenter les opportunités de carrière dans ces secteurs pour la jeunesse ivoirienne et de dévoiler les opportunités d’affaires offertes aux entrepreneurs locaux.

Le Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie de Côte d’Ivoire, M. Sangafowa-Coulibaly, lance un appel chaleureux à tous les acteurs des industries concernés, aux pays africains et d’autres continents, aux entités internationales et au grand public pour participer à cet évènement d’envergure.

A PROPOS DU SIREXE :

Pour la première fois en Afrique, un salon international réunira les trois secteurs des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Organisé tous les 2 ans, le SIREXE a vocation à devenir la plateforme d’échange, de collaboration et d’investissement incontournable pour tous les acteurs des mines, des hydrocarbures et de l’énergie en Afrique et dans le monde. Il permettra aux entreprises, aux investisseurs et aux décideurs politiques de se rencontrer, de partager leurs expériences et de nouer de nouveaux partenariats sud-sud et nord-sud. La première édition du SIREXE se tiendra du 27 novembre au 02 décembre 2024. Placé sous le haut parrainage du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, M. Robert Beugré Mambé, le SIREXE est une initiative du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. L’événement respectera les normes et les standards de qualité des plus grands salons internationaux. Les exposants et les visiteurs du SIREXE 2024 bénéficieront notamment des installations flambant neuves du Parc des Expositions d’Abidjan.

Pour plus d’informations :

Consulter notre site internet – https://sirexe.ci

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Insécurité alimentaire : le Japon apporte son appui

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a procédé au lancement de 2 projets en faveur de la sécurité alimentaire au Mali, ce 2 juillet 2024. Ce nouveau partenariat entre le Programme alimentaire mondial et le Japon vise à soutenir les efforts du gouvernement malien à travers le commissariat à la sécurité alimentaire. L’appui d’un montant de plus de 2,5 milliards FCFA est constitué de dons non remboursables de la coopération économique entre le Mali et le Japon.
Les projets financés permettront de venir en aide à plus de 100 000 personnes dont environ 31 000 déplacées et apporter une assistance alimentaire et nutritionnelle à environ 74 000 personnes dans 7 régions ainsi qu’aux comités d’accueil. Le soutien contribue également à la mise sur le marché du riz à un prix concessionnel, permettant au commissariat à la sécurité alimentaire de faire face à ses engagements pour endiguer l’insécurité alimentaire. Les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Tombouctou, Gao et Ménaka seront couvertes par les dits projets.
Solutions à long terme
L’aide permettra aussi au PAM d’appuyer notamment par des bons d’achat, les personnes vulnérables, particulièrement durant la période actuelle qui constitue jusqu’au mois d’août la période de soudure qui contribue à accroître la vulnérabilité des personnes vivant majoritairement de l’agriculture. L’activité, source de revenus de la majorité de la population est touchée par les chocs climatiques et la crise. En outre, les déplacements de population occasionnés par les crises accentuent les besoins et la fragilité de ces personnes. Pour lutter contre cette insécurité alimentaire et permettre aux personnes les plus vulnérables de surmonter ces difficultés, le PAM préconise des solutions durables. Une agriculture résiliente, des techniques innovantes et un accès au marché pour garantir des revenus substantiels aux producteurs. Pour le Famine Early Warning Systems Network (FEWS NET), 1,5 à 2 millions de personnes auront besoin d’une assistance alimentaire d’urgence de juin à août 2024. Malgré une baisse prévue du nombre de personnes dans le besoin, le nombre restera élevé dans les zones du Nord, notamment dans les ménages très pauvres. Des ménages affectés par la hausse des prix des denrées alimentaires et la baisse globale de leurs revenus.

Iyad Ag Ghaly : dans le viseur de la justice internationale

Le 21 juin 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu public un mandat d’arrêt international à l’encontre d’Iyad Ag Ghaly. La levée des scellés de ce mandat d’arrêt, émis depuis le 17 juillet 2017 mais gardé secret, va-t-elle accélérer la capture et le jugement du chef du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) ?

Selon le mandat d’arrêt, Iyad Ag Ghaly est suspecté d’être responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis à Tombouctou entre janvier 2012 et janvier 2013 (Meurtre des soldats hors de combat à Aguelhoc, viols, esclavage sexuel et toute autre forme de violences sexuelles, emprisonnements ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture et persécution des femmes et jeunes filles pour des motifs sexistes, entre autres).

Ce mandat d’arrêt, initialement émis en juillet 2017, était jusqu’alors resté secret, en raison des « risques potentiels pour les témoins et les victimes , mais avait été transmis aux autorités maliennes et françaises à l’époque où la France déployait la force Barkhane dans le pays.

Les raisons derrière sa publication maintenant restent confidentielles, selon le Procureur de la CPI Karim Khan, qui avait demandé la levée de scellée dès juillet 2022.

Possible procès ?

« La Chambre a ordonné au Greffier de la Cour de préparer une demande de coopération pour l’arrestation et la remise du suspect et de l’adresser aux autorités compétentes de tout État pertinent et/ou toute autre autorité pertinente », précise le communiqué de la CPI.

Ne disposant pas de police propre, la CPI doit en effet compter sur la coopération des pays pour parvenir à l’arrestation d’Iyad Ag Ghaly. Mais ce dernier, dont les traces de déplacement sont peu visibles, reste très difficilement  atteignable par les forces de sécurité.

Depuis le 28 février 2024, le chef du JNIM est d’ailleurs également sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice malienne pour des « faits d’association de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de financement du terrorisme, de blanchiment de capitaux, d’assassinats, d’incendies volontaires, de blessures volontaires, de violences et voies de fait et de dommages à la propriété d’autrui ». Sa dernière apparition vidéo remonte à décembre 2023. Le chef terroriste le plus recherché du Sahel y annonçait une nouvelle étape du djihad ans dans la région contre les forces armées maliennes et leurs partenaires russes de Wagner.

La levée du secret sur le mandat d’arrêt de la CPI pourrait toutefois permettre la tenue d’audiences de mises en accusation, même en l’absence de l’accusé, dans le but  d’auditionner des témoins et d’enregistrer des preuves.

« Aujourd’hui, personne ne se hasarderait à dire que ce mandat d’arrêt pourrait aboutir, mais il pourrait pousser les États qui abriteraient Iyad Ag Ghaly  à penser par deux fois avant de le garder sur leur sol », souligne l’universitaire et analyste politique Pierre Claver Bakoroba Traoré.

« Ce sera extrêmement compliqué de capturer Iyad Ag Ghaly vivant et de le traduire en justice. Pour cela, il faudrait une coopération très poussée entre les États où il est susceptible de se cacher pour lui mettre la main dessus, mais c’est très peu probable », estime un autre analyste.

Passe de trois ?

Si la Cour pénale internationale arrivait à mettre la main sur Iyad Ag Ghaly, ce dernier  serait le troisième terroriste malien à être jugé par cette juridiction internationale. Elle avait jugé et condamné à 9 ans de prison le 27 septembre 2016 Ahmad Al Faqi, ancien membre d’Ançar dine et Aqmi.

Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, ancien chef de la police islamique jihadiste, a également été condamné le 26 juin 2024 pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la ville de Tombouctou en 2012 et 2013.

La peine infligée au terroriste malien, qui encourt une une possible lourde condamnation sera déterminée à une date ultérieure.

FEMAFOOT – Aigles : jusqu’où ira la crise ?

Entre la fédération malienne de football et les joueurs de l’équipe nationale, les  Aigles du Mali, le courant ne passe plus. Les résultats défavorables sur le terrain lors des 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, couplés aux mauvaises conditions de préparation des Aigles, ont tendu les relations entre les joueurs et les responsables de l’instance dirigeante du football national.

« Encore une nouvelle situation chaotique pour notre sélection malienne. Nos joueurs ont dû subir un véritable périple pour arriver à Johannesburg seulement quelques heures avant un match capital. Nous avons de fortes ambitions pour la Coupe du Monde, mais ces conditions ne nous mettent pas, nous les joueurs, ainsi que le staff, dans les meilleures dispositions pour jouer des matchs aussi cruciaux pour notre nation », a déploré le capitaine de la sélection nationale Hamari Traoré dans une déclaration sur ses réseaux sociaux, au nom de l’équipe nationale, le 11 juin, quelques minutes avant le début de la rencontre face à Madagascar.

Cette sortie a été très peu appréciée par le Comité exécutif de la fédération malienne de football. Dans un communiqué publié le 13 juin, dans la foulée du limogeage du sélectionneur national Éric Sékou Chelle, il a indiqué « constater avec regret des sorties malheureuses sur les réseaux sociaux de certains joueurs » et les a appelés à un « devoir de réserve ».

Voyage de la discorde

Selon nos informations, l’organisation du voyage des Aigles en Afrique du sud est l’élément déclencheur de l’atmosphère aujourd’hui tendue entre joueurs et dirigeants. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Ce voyage en Afrique du sud a été le manque de professionnalisme de trop et l’élément déclencheur de la situation actuelle entre les dirigeants et les joueurs », confie une source proche de l’équipe nationale.

Alors qu’ils devaient rallier Johannesburg depuis le 8 juin pour ce match délocalisé face aux Malgaches, les Aigles n’ont pu finalement fouler le sol sud-africain que la veille du match, après deux reports de leur vol. Après le 2ème report, le ton est vite monté entre un haut cadre de la fédération et un joueur, soutenu par l’ensemble de ses coéquipiers qui exigeaient des explications sur la situation. L’incident, encaissé dans un premier temps pour se consacrer au match, constituera toutefois l’une des raisons qui expliquent la nouvelle déclaration des Aigles du 21 juin, non signée mais partagée simultanément par quasiment l’ensemble des joueurs de l’équipe nationale sur les réseaux sociaux.

« Nous reconnaissons les efforts de l’État pour améliorer nos infrastructures, mais les résultats stagnent aussi à cause de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Nous appelons les cadres de la fédération à prendre urgemment leurs responsabilités », écrivent les Aigles, qui se réservent par ailleurs le « droit de ne pas honorer la sélection et de ne pas participer aux prochains matchs de qualification ».

« Par amour pour le Mali, nous prenons cette décision délicate mais nécessaire pour les prochaines générations », poursuivent les joueurs. Dans la foulée, le 24 juin, le capitaine Hamari Traoré, invité par le Comité exécutif de la FEMAFOOT à se présenter sous 48h devant lui pour des explications, ne s’y rendra pas, selon nos informations,  après concertation avec ses coéquipiers.

Positions tranchées

Si le Comité exécutif de la  fédération malienne de football, en dehors de l’invitation à s’expliquer adressée au capitaine des Aigles, n’a pour l’heure pas officiellement réagi au contenu de la déclaration des joueurs, cette sortie provoque diverses réactions dans le monde du football national.

« Pour ma part, j’apporte mon soutien total aux joueurs de la sélection malienne et je demande à notre peuple de les soutenir. Ensemble, on va permettre de faire du Mali une nation importante dans le football africain », a réagi sur son compte Instagram  l’ancien international malien Mohamed Lamine Sissoko. « C’est une décision pas facile à prendre mais qui est obligatoire. C’est l’histoire du football malien qui s’écrit, c’est aussi l’avenir de tout un peuple et c’est ensemble que l’on fait bouger les choses », a-t-il ajouté.

Comme lui, d’autres anciens internationaux maliens, à l’instar de Cédric Kanté et de Brahim Thiam, ont manifesté leur soutien à l’endroit des Aigles. En plus de ces soutiens personnels, la démarche du capitaine Hamari Traoré et de ses coéquipiers de la sélection nationale est également soutenue par certaines associations sportives.

Dans un communiqué en date du 23 juin, l’Union des footballeurs du Mali (UFM) réitère son « appui indéfectible » à l’initiative des joueurs, tout en plaidant pour « une famille du football unie et tournée vers les mêmes objectifs ».

Le Collectif de défense des intérêts du football malien (CDIFM) est également monté au créneau pour saluer « le courage et la détermination des joueurs à défendre les intérêts du football malien face aux défis actuels ». « Nous appelons les autorités sportives nationales à écouter attentivement les préoccupations légitimes des joueurs et à engager un dialogue constructif pour résoudre ces questions de manière équitable et transparente », souligne le collectif dans un communiqué en date du 24 juin.

Contrairement à ses anciens coéquipiers de la sélection nationale, l’ancien capitaine des Aigles et actuel sélectionneur national des Aiglons (Sélection U20), Soumaïla Coulibaly, fustige l’attitude de la bande à Hamari Traoré. « L’équipe nationale, c’est notre force. Tous ceux qui veulent parler, il faut les dégager. Ces joueurs n’ont encore rien fait pour le Mali. Les autorités doivent prendre des décisions. Nous avons la chance de créer l’histoire avec d’autres joueurs, mais pas avec ce groupe qui ne nous a rien apporté depuis qu’il participe à la CAN », s’est-il indigné sur les ondes d’une radio de la place, allant jusqu’à évoquer une radiation pure et simple de « tous les infiltrés de ce groupe, y compris des membres du staff ».

Quel avenir pour la sélection ?

Alors que le Mali est en quête d’un nouveau sélectionneur en vue du début des éliminatoires de la CAN 2025, en septembre prochain, et la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, en mars 2025, l’incertitude plane sur l’ossature de l’équipe nationale pour ces rendez-vous futurs. Le Comité exécutif de la fédération malienne de football devrait se réunir dans les prochains jours pour « prendre des décisions », selon une source interne.

« Si la fédération n’analyse pas bien la situation, avec beaucoup de discernement, elle peut empirer, parce que si sanction il y a à l’encontre d’Hamari Traoré, les autres joueurs seront solidaires avec leur capitaine », estime un journaliste sportif.

Avec la menace des joueurs de ne pas participer aux prochains matchs de qualification, l’épée de Damoclès plane d’ores et déjà sur l’équipe nationale. « Le nouvel entraineur aura la lourde tâche de rassembler les joueurs. Mais est-ce qu’il prendra le risque de se passer de tout ce lot de joueurs en partant sur une nouvelle équipe composée majoritairement de U23 et de joueurs locaux ? » s’interroge un analyste.

Pour M. Niono, même s’il pense que la situation n’arrivera pas au point où les joueurs mettront leur menace à exécution, l’avenir de l’équipe nationale dépendra de la gestion de cette crise au niveau de la fédération. « Si les dirigeants de la fédération se radicalisent et que les joueurs font pareil de leur côté, la sélection nationale sera détruite », alerte-t-il.

« On peut se retrouver dans une situation de traversée du désert comme après 2005, avec la génération des Kanouté, où il a fallu attendre jusqu’en 2012 pour aller chercher une médaille de bronze à la CAN après notre absence en 2006 et les éliminations aux premiers tours en 2008 et 2010 », prévient l’analyste.

AFG Lease : le produit d’AFG Bank pour répondre aux besoins en équipements

AFG Bank a procédé ce 20 juin 2024 au lancement de sa nouvelle offre de crédit-bail, appelé AFG Lease. Un produit qui s’appuie sur 6 années d’expérience de leasing et s’inscrit dans une nouvelle dynamique enclenchée par la banque.

La nouvelle dynamique enclenchée par la BICIM, devenue le 9 mai  2024 AFG Bank « se caractérise par une approche basée sur le client ». Un nouvel élan qui lui permet de « repenser l’offre de crédit-bail », plus « agile, personnalisée et plus compétitive ». Conçue pour soutenir les entreprises dans un environnement en constante évolution, la nouvelle offre propose des conditions financières plus avantageuses, une simplification des démarches, un élargissement de l’éventail des produits et un accompagnement sur mesure.

Avec les années d’expérience, AFG Lease promet d’offrir des solutions pour chaque type d’entreprise. Des PME aux grandes entreprises en passant par les professionnels, parmi lesquels notamment les professionnels de la santé. Avec AFG Lease, la banque entend renforcer sa place de leader dans le financement d’actifs pour les acteurs des secteurs miniers et réaffirme sa mission de soutenir le développement économique de ses clients, convaincue que la nouvelle offre leur apportera les ressources nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Partenaires stratégiques

Mode de financement basé sur l’accompagnement à travers un crédit-bail, cette offre permet d’acquérir des équipements à travers la location contre le paiement de loyers et assorti d’une possibilité d’achat après le paiement total.

La nouvelle offre s’est élargie à travers une déclinaison de 6 produits portant sur le matériel roulant, les matériels de BTP, les équipements d’exploitation industrielle, les équipements high-techs médicaux, les équipements professionnels d’impression et les équipements d’énergie solaire. Une offre particulièrement prisée en cette période de crise énergétique. AFG Lease ambitionne d’être un service simple, rapide et flexible. C’est une offre adaptée aux besoins et à la trésorerie du client  et lui donne la facilité d’un paiement échelonné.

Il bénéficie en outre d’une gamme complète avec AFG Assurances, parce que les matériels financés doivent être assurés ainsi qu’une offre de géolocalisation pour garantir le suivi du matériel qui est d’ailleurs matérialisé à travers un contrat avec les partenaires d’AFG Bank.

Pour mener à bien un tel projet, AFG Bank s’appuie sur des partenaires stratégiques reconnus dans le domaine pour la fourniture des équipements qui répondent à des normes standards. Le leasing est « un produit non contraignant qui permet d’atteindre l’objectif fixé », témoigne un client ayant déjà fait appel à ce type de contrat. Une offre qui lui a en outre permis d’élargir ses activités.

 

Éric Sékou Chelle et les Aigles : l’aventure aura duré deux ans

Le monde du football est très exigeant. Une accumulation de mauvais résultats coûte très souvent cher. Nommé en mai 2022 en remplacement de Mohamed Magassouba, le sélectionneur des Aigles Eric Sékou Chelle a été limogé de son poste le 13 juin.

La décision a été prise par le Comité exécutif de la Fédération malienne de football réuni en session extraordinaire. Les responsables de la FEMAFOOT n’ont pas dévoilé les raisons du limogeage de Chelle dans leur communiqué. Mais ce dernier paie très certainement les résultats des deux derniers matchs des Aigles, ainsi que sa communication, jugée approximative. Pourtant, le bilan chiffré d’Éric Sékou Chelle a la tête des Aigles est assez flatteur. En 23 matchs, il en a remporté 14, pour 6 matchs nuls et 3 défaites, 42 buts inscrits et 12 encaissés. Mais cela n’a pas suffi. Depuis la cruelle élimination face à la Côte d’Ivoire lors de la CAN, où sa responsabilité a été engagée par plusieurs acteurs, la pression s’était intensifiée autour du sélectionneur. Beaucoup lui ont reproché ses changements face aux Eléphants et plus récemment, à domicile, contre les Black Stars du Ghana (Défaite 1-2). Le match nul face à des Malgaches réduits à 10 depuis la 15ème minute, qui fait stagner les Aigles à la 4ème place de leur groupe de qualification pour le Mondial 2026 restera donc comme la dernière rencontre dirigée par Chelle. Il est à noter que les conditions de voyage chaotiques n’ont pas favorisé une bonne prestation de l’équipe, arrivée en Afrique du Sud seulement quelques heures avant le match. Éric Sékou Chelle fait aussi certainement les frais de sa mauvaise communication en tant que sélectionneur. Il avait déclaré qu’Yves Bissouma, l’une des stars de l’équipe, était légèrement en dessous d’autres joueurs dans son système en losange. Il a par la suite regretté ses propos sur une radio. Lors de ce passage médiatique, il a confié avoir été surpris comme tout le monde de voir Adama Noss Traoré prendre le ballon pour tirer le penalty face à la Côte d’Ivoire. Un penalty raté que beaucoup de Maliens ont du mal à digérer. Certains ont estimé qu’il jetait son joueur en pâture. La FEMAFOOT est désormais en quête d’un nouveau sélectionneur pour les échéances à venir. Le nom de Florent Ibenge, ancien coach de la RDC, a été évoqué, mais des sources proches de la fédération ont démenti tout contact avec le Congolais.

EDM-SA : aux trousses des mauvais payeurs

Énergie du Mali (EDM-SA), qui assure la fourniture de l’électricité dans le pays, croupit sous le poids des dettes depuis des années. Plusieurs services de l’Administration publique doivent beaucoup d’argent à cette société, dont la direction semble désormais résolue à se faire payer. Alors que la crise énergétique perdure depuis bientôt une année, le recouvrement de ces débits, de plus de 90 milliards de francs CFA, pourrait contribuer en partie à l’amélioration de la distribution du courant électrique et à la diminution des délestages.

Halte aux mauvais payeurs ! Le geste en a surpris plus d’un et continue de faire couler beaucoup d’encre. Le  11 juin 2024, EDM a coupé l’alimentation en électricité dans certaines agences de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), en raison d’importants arriérés de factures.

« Les services de recouvrement d’EDM sont passés à la SOMAGEP. Quelques agences commerciales ont été coupées. Cependant, la Direction générale et les unités de production n’ont pas été touchées. Des actions sont en cours pour faire face aux factures impayées », a confirmé dans la foulée à Studio Tamani Abdoul Karim Koné, Chargé de communication de la SOMAGEP. Selon nos informations, les impayés cumulés de la SOMAGEP, à eux seuls, s’élèveraient à plus de 33 milliards de francs CFA.

Cette société sœur d’EDM-SA est-elle la première sur la liste d’une campagne de recouvrement en vue ? Contacté par nos soins, le département de la Communication d’EDM-SA n’a pas donné suite à nos sollicitations. Mais tout porte à croire que la Direction générale de la société ne s’arrêtera pas en si bon chemin, d’autant plus que la liste des mauvais payeurs de la société est longue.

Plus de 90 milliards dus

Départements ministériels et même Présidence de la République, établissements publics à caractère administratif, structures relevant du Budget national et des budgets régionaux ou autonomes. Presque toute l’Administration publique malienne cumule des mois, voire des années, de factures impayées à EDM-SA, pour de l’électricité déjà consommée ou des travaux réalisés pour son compte.

Selon une enquête menée par nos confrères de l’hebdomadaire Le Soft en mars dernier, les factures impayées d’électricité des services publics du Mali se chiffraient  à la somme de 90 213 726 071 francs CFA à la date du 7 février 2024. La Présidence de la République, la Primature et les départements ministériels cumuleraient plus de 21 milliards de factures impayées, plus d’un milliard au niveau de la Présidence et plus de 200 millions à la Primature.

Dans le lot des services administratifs regroupant les directions nationales, les services déconcentrés de l’État, les directions d’académies d’enseignement, les camps militaires, entre autres, la seule Direction de l’académie d’enseignement de la Rive gauche du District de Bamako présente à elle seule une ardoise de 3 471 360 470 francs CFA. La Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique suit, avec 1 757 697 969 francs de factures impayées.

Alors qu’elle croupit sous le poids de la dette auprès des banques, selon certains  analystes, EDM-SA pourrait améliorer sa trésorerie et mettre fin, ou du moins diminuer significativement, les coupures d’électricités auxquelles elle est contrainte depuis des mois, si la totalité des montants qui lui sont dus sont recouvrés. D’où la nécessité d’inclure une campagne de recouvrement des impayés parmi les actions amorcées pour la résolution de la crise énergétique.

Problème récurrent

De gros montants de factures impayées à EDM-SA par l’administration malienne, la situation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, le problème persiste sans être véritablement résolu. Non seulement les structures concernées ne règlent pas les anciennes factures, mais elles continuent de les accumuler au fil des mois et des années.

En 2017, Dramane Coulibaly, alors Directeur Général d’EDM-SA, avait amorcé une vaste campagne de recouvrement des créances, estimées alors à plus de 40 milliards de francs CFA. Sous sa direction, l’entreprise publique de distribution de l’électricité avait élaboré des orientations stratégiques parmi lesquelles, entre autres, le renforcement du contrôle et de la lutte contre la fraude et les déviances, le dimensionnement des investissements par la planification stratégique, la réduction des tensions de trésorerie et des risques fiscaux et l’amélioration substantielle du niveau des recouvrements. « EDM SA est une société commerciale qui distribue de l’électricité aux clients et, en retour, ceux-ci doivent s’acquitter de leurs factures pour la bonne marche de la société. Le but n’est pas d’humilier quelqu’un, mais de faire en sorte de maintenir EDM-SA debout. À Énergie du Mali, tous les clients sont égaux. C’est pour cette raison que chacun doit s’acquitter de ses factures afin de mieux contribuer au fonctionnement, à la distribution et à la performance financière de la société », avait tancé l’ancien Directeur général.

Plusieurs institutions de la République, à l’instar de l’Assemblée nationale et de départements ministériels, ainsi que de grandes entreprises de la place avaient fait les frais de cette campagne de recouvrement en étant momentanément privés d’électricité par EDM-SA. À l’époque, seuls la Présidence de la République, la Primature, le ministère des Affaires étrangères ou encore les services de l’Armée malienne étaient en règle avec Énergie du Mali.

Mais cette politique de recouvrement des créances fera long feu. Dramane Coulibaly sera relevé de son poste de Directeur général d’EDM-SA en mars 2018, après juste deux années aux commandes. Selon certaines indiscrétions, sa gestion, bien qu’ayant permis à la société de recouvrer d’importantes sommes, aurait provoqué l’ire de certains caciques du régime de l’époque.

Pour certains, la période actuelle de transition, où la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des biens publics est érigée publiquement en combat prioritaire des autorités, est un moment propice pour recouvrer les sommes que l’Administration publique doit à EDM-SA.

Actions diverses

Outre les montants faramineux des factures impayées qui handicapent significativement la bonne marche d’EDM-SA, la situation de crise énergétique à laquelle elle n’arrive pas à faire face efficacement depuis des mois est due à plusieurs autres facteurs dont, entre autres, l’augmentation de la demande en énergie et les difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures.

Avec l’engagement des plus hautes autorités de la Transition, certaines pistes de solutions ont été amorcées sur le court et le moyen terme. Le 7 mars 2024, un protocole d’accord de gestion de la dette bancaire d’EDM-SA a été signé entre le ministère de l’Économie et des finances et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF-Mali), consistant à atteler la période de remboursement de ladite dette (plus de 300 milliards de francs CFA), sur une période de 10 ans, à un taux voisin du taux du guichet marginal de la BCEAO, avec un différé de paiement d’une période d’un an.

« Cette  restructuration de la dette bancaire nous permettra d’avoir plus de trésorerie disponible », avait salué le Directeur général d’EDM-SA, Amadou Djibril Diallo, qui avait par ailleurs annoncé une  poursuite de l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges et la digitalisation des services pour les flux d’encaissement essentiels dans la gestion de la crise.

Dans le cadre des efforts consentis vers la souveraineté énergétique dans les prochaines années, le Président de la Transition a également récemment lancé la construction d’au moins trois centrales solaires dans le pays (200 MW sur 314 hectares à Sanankoroba, 100 MW sur 228 hectares à Safo et 100 MW sur 120 hectares à Tikadougou-Dialakoro).

Par ailleurs, pour renforcer le parc de production de la société Énergie du Mali, le Chef de l’État a remis au département de l’Énergie le 6 juin 2024 un premier lot de 15 groupes électrogènes, qui sera complété par un second lot de 10 groupes pour un total d’une capacité totale de 27,25 MW.

Euro : L’Allemagne accueille l’Europe

C’est ce vendredi que l’Allemagne ouvre le bal de son « Euro » face à l’Écosse. À l’Allianz Arena de Munich, la Nationalmannschaft va lancer une compétition  de football très attendue.

La sélection nationale allemande ambitionne de faire mieux que les clubs de Bundesliga qui ont disputé et perdu des finales européennes cette saison (Dortmund, Bayer Leverkusen). Mais les Allemands ne préparent de la meilleure des manières ce championnat d’Europe. Après un nul contre l’Ukraine (0-0 le 3 juin), puis une victoire étriquée contre la Grèce (2-1 le 7 juin), une altercation a éclaté entre deux de ses joueurs le 10 juin, Antonio Rüdiger et Niclas Füllkrug. Ce dernier n’a pas apprécié un tacle trop appuyé de son coéquipier, adversaire en finale de Ligue des Champions. Proches d’en venir aux mains, ils ont été séparés par le staff technique. L’Allemagne n’a plus remporté l’Euro depuis 1996 et reste sur des derniers tournois très décevants. La France, l’une des favorites, s’avance avec un peu plus de certitude. Finalistes de l’Euro en 2016, Champions du monde en 2018, finalistes du Mondial 2022, Didier Deschamps et ses joueurs sont habitués à performer lors des grandes compétitions. L’équipe, qui sera emmenée par Kylian Mbappé, le néo-madrilène, est logée dans le groupe D avec la Pologne, l’Autriche et les Pays-Bas. La Fédération française de football a fixé comme objectif à l’équipe d’atteindre au minimum les demi-finales. Selon l’observatoire du football CIES, qui a procédé à une analyse de la compétitivité des équipes engagées, la France, l’Angleterre, l’Espagne et l’Allemagne sont les mieux placées pour atteindre le dernier carré de la compétition. Si les Three Lions anglais sont parmi les grands favoris, leur sélectionneur Gareth Southgate s’est montré lucide sur son avenir après la compétition. « Si nous ne gagnons pas, je ne serais probablement plus là. C’est peut-être ma dernière chance », a-t-il assuré. Après avoir manqué le titre de peu à domicile il y a trois ans, tout autre résultat qu’une victoire finale serait considéré comme un échec pour les Anglais. L’étude du CIES exclut l’Italie, Championne d’Europe en titre, et également le Portugal. La Seleçao de Cristiano Ronaldo, qui va disputer son sixième Euro, un record, dispose pourtant d’une très bonne équipe sur le papier. Les Lusitaniens ont remporté l’intégralité de leurs rencontres de qualification en étant la meilleure attaque (36 buts inscrits) et la meilleure défense (2 buts encaissés).

Boni : blocus ou pas blocus ?

Depuis plusieurs mois, la ville de Boni, dans la région de Douentza, est soumise à un blocus imposé par les terroristes de la Katiba Serma, affiliée au JNIM. Malgré les alertes, la désertion de plusieurs habitants de la ville vers les localités avoisinantes et même la présence de l’armée malienne dans la zone, la situation perdure depuis près d’un an.

Le 3 juin dernier, lors de la traditionnelle conférence de presse mensuelle de la DIRPA, le Colonel-major Souleymane Dembélé a indiqué que les FAMa ne constataient pas de blocus à Boni et que dans cette ville l’armée avait sa réalité et les populations la leur. Loin d’être avancés pour nier la réalité sur le terrain, ces propos du Chef de la DIRPA font ressortir la complexité de la situation dans cette ville depuis de longs mois.

En effet, certes les combattants de la Katiba Serma maintiennent Boni sous blocus en bloquant l’axe Sévaré-Gao, empêchant les camions d’entrer ou de sortir de la ville, mais ils ne s’en prennent pas directement à l’armée malienne. Selon des informations recoupées auprès de sources locales, le blocus sur Boni a été initié en représailles contre les habitants de la ville et comme un moyen de pression indirect de la part du JNIM pour obtenir des concessions de la part de l’armée.

Départ exigé de « Wagner »

À en croire nos sources locales, la Katiba Serma a imposé et maintient le blocus en raison de la présence de partenaires russes dans la ville aux côtés de l’armée malienne. « Avec l’arrivée des Russes, la population se réjouissait, parce qu’il y avait de plus en plus de liberté de mouvements. Pour la Katiba Serma, cette joie des populations en raison de la présence des Russes est mal passée. C’est donc pour cela qu’ils ont décidé de faire souffrir la ville en imposant ce blocus », explique une de nos sources.

Après des discussions avec des émissaires de la ville, les combattants de la Katiba Serma ont exigé le départ des partenaires russes de la zone comme principale condition pour la levée du blocus. Mais pas que. Ils exigeraient également, selon nos informations, que les populations de Boni se mobilisent pour obtenir la libération de leurs hommes à chaque fois qu’ils sont capturés par l’armée et qu’elles cessent  toute collaboration avec les FAMa. Des conditions que les habitants de Boni ne peuvent satisfaire.

« Jusque-là, toutes les voies de négociation n’ont rien donné. Les habitants ne cherchent donc qu’à sortir de la ville, là aussi avec des risques de tomber sur des EEI ou d’être arrêtés et pris en otage », glisse une autre source.

Radicaux étrangers

Outre la présence des partenaires russes à Boni, qui dérange les terroristes de la  Katiba Serma, le groupe serait influencé, selon nos sources, par les positions de certains de ses membres étrangers, très radicaux.

Le 30 août 2022, certains combattants avaient accepté de lever  un premier blocus qui était alors en vigueur sur la ville depuis quelques mois. Cette levée du blocus avait été effective après qu’un accord verbal ait été trouvé entre eux et des émissaires de Boni. La Katiba Serma demandait notamment en retour aux habitants de ne plus communiquer d’informations aux FAMa, mais aussi de permettre à ses combattants d’accéder au marché de la ville pour s’approvisionner sans être dénoncés et de ne pas s’interposer entre eux et l’armée malienne.

L’accord durera un peu moins d’un an, avant que le blocus ne reprenne à partir de juillet 2023. « Les premiers acteurs qui avaient accepté la levée du blocus étaient des combattants jeunes, issus pour la plupart de la localité. Mais, après, ils ne se seraient pas compris avec les autres membres du groupe, majoritairement étrangers, qui ont décidé d’imposer à nouveau le blocus », révèle notre source.

Grève des Banquiers : la fin du bras de fer ?

Le Syndicat national des Banques, Assurances, Établissements Financiers et commerces du Mali (SYNABEF) a mis fin à son mouvement de grève le 10 juin 2024. Déclenché le 5 juin 2024 suite à l’arrestation et à la mise sous mandat de dépôt de son Secrétaire général, Hamadoun Bah, suite à une plainte pour faux et usage de faux. Cet énième mouvement, entamé à quelques jours de la fête de Tabaski, met à mal les droits des usagers. Au-delà, il traduit un malaise croissant entre les autorités et le syndicat et une forme de pression qui menace la paix et la justice sociale.

Pour protester contre l’arrestation le 5 juin 2024 du Secrétaire général du SYNABEF, Hamadou Bah, le syndicat a déclenché un arrêt de travail de 72 heures, décidé le 6 juin. Un mouvement largement suivi qui a été prolongé jusqu’au 10 juin. Exigeant la libération de son leader, le syndicat n’a mis fin à la grève qu’après la libération de ce dernier, qu’il considère plutôt comme victime de son action syndicale.

Mais la grève de 5 jours a eu des conséquences importantes sur les nombreuses opérations en cette veille de fête. « On est en pleine campagne de Prêt Tabaski.  C’est vrai qu’il y avait un service minimum, et cela pas dans toutes les banques, et qu’il ne concerne souvent que le ravitaillement des GAB ou l’ouverture d’un ou deux guichets », constate un cadre de banque. Cet arrêt a donc sérieusement ralenti les opérations, surtout en ce qui concerne les demandes, qui en principe ne prennent que 48 heures. Une situation qui fera que certains ne toucheront leurs Prêts Tabaski qu’après la fête.

Pour ceux qui devaient effectuer des opérations de retrait, il fallait être très patient le 11 juin. Des centaines de personnes ont d’assaut très tôt les différentes agences des banques. Arrivé aux environs de 8 heures, un client d’une des grandes banques de la place patiente. « Il y a 299 personnes avant moi », dit-il avec le sourire. À voir le nombre de personnes en attente, les agents risquent de travailler bien au-delà des heures de service, qui n’ont pas changé, confie un agent de sécurité.

Conséquences fâcheuses

Dans un communiqué publié le 9 juin 2024, les associations de consommateurs s’étaient indignées de la situation et avaient condamné ce mouvement, qui portait atteinte aux droits des consommateurs. L’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA), l’Association pour l’Assistance et la Défense des Consommateurs du Mali (ADAC – Mali) et le Regroupement des Consommateurs du Mali (REDECOMA) avaient regretté la fermeture de certaines banques et établissements financiers et de  certaines stations « dans un mépris total des usagers de ces secteurs économiques ». Dénonçant cette façon d’agir de ces structures, qui « violent les droits élémentaires des consommateurs, dont celui à l’information et celui à la satisfaction des besoins élémentaires », les associations s’étaient engagées à agir avec les moyens légaux pour remettre les consommateurs dans leurs droits.

Pour Abdrahamane Tamboura, économiste, l’une des conséquences de cette grève pourrait être l’effritement de la confiance des usagers dans les services bancaires. En ces périodes d’incertitude, ceux-ci pourraient avoir le réflexe de préférer garder des liquidités sur eux plutôt que dans les banques. Pour l’État et les entreprises, cela pourrait aussi entraîner des retards de paiement et provoquer des tensions en cette période de forts besoins. Pour les acteurs économiques, ces retards influencent l’activité de façon générale. Pour l’État, qui compte plusieurs fournisseurs en attente, la poursuite du mouvement aurait signifié un risque supplémentaire de tensions, d’où son intervention « contre son gré », puisqu’il s’agit d’une affaire judiciaire. Les banques sont aujourd’hui dans une position de force par rapport à l’État car au niveau de la sous-région, pour ses levées de fonds, ce sont principalement les établissements bancaires qui répondent à ses sollicitations. Compte tenu de cette situation et de la défaillance de l’État dans la gestion de certains aspects, l’autorité est sous la menace de la « tentation » à la grève. Et, avec cette première « victoire », les banques n’hésiteront plus à répéter leur mouvement pour demander la satisfaction de leurs revendications. Un recours qui n’est d’ailleurs pas exclu par les responsables du SYNABEF, qui estiment que la trêve sociale n’est pas synonyme de renoncement au droit de grève.

Apaisement

Reçu par les plus hautes autorités dès les premières heures de la grève, le Secrétaire général de la principale centrale syndicale, par ailleurs Président du Conseil Économique, Social, Culturel et Environnemental, s’est réjoui du dénouement de la crise. « Nous sommes responsables à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Nous avons toujours agi avec la manière pour atteindre les résultats », s’est exprimé Yacouba Katilé à l’issue de la remise en liberté le 10 juin du Secrétaire général du SYNABEF, également Secrétaire général adjoint de l’UNTM. Une joie et un soulagement sans triomphalisme cependant, avait tenu à préciser le Secrétaire général de l’UNTM. « Son retour est un moment de satisfaction et prouve la force de notre engagement commun ». « Vous avez démontré que l’UNTM est une force unie et résiliente. Elle est capable de surmonter les épreuves avec dignité et fermeté. Il est crucial d’aborder cette victoire avec une attitude d’apaisement et de conciliation », avait encore insisté M.Katilé, qui a en outre salué  le respect par les autorités de leurs engagements. Pour le Secrétaire général du SYNABEF, il s’agit d’un « sentiment de fierté d’appartenir à un syndicat responsable ». Et de « prouver au monde que nous pouvons être solidaires dans l’unité et dans l’action ». Même si pour les syndicalistes ce compromis est une contribution à la préservation de la paix sociale, il s’agit pour certains observateurs d’une « victoire » et d’une « pression » au détriment de l’indépendance de la justice. En effet, la plainte pour faux et usage de faux, bien qu’ayant été retirée par la partie civile, est une action publique qui suit normalement son cours. Une affaire encore en instruction sur laquelle ne se prononce pas Maître Ladji Traoré, l’avocat de la partie civile.

Rebondissement à craindre ?

Fallait-il aller déclencher un mouvement de grève pour une affaire de faux et usage de faux impliquant deux particuliers, même syndicalistes ? Si les choses continuent de cette façon, il est à craindre une immixtion de l’État dans une affaire privée, au risque d’influencer la décision judiciaire, s’inquiète M. Tamboura. D’ailleurs, les deux syndicats de magistrats, à savoir le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) et le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), s’étaient exprimés le 7 juin 2024 dans un communiqué. Déclarant suivre « avec une particulière attention l’évolution du traitement par le Pôle national économique et financier de la procédure pénale mettant en cause un individu pour des faits de faux et d’usage de faux », ils ont invité leurs collègues magistrats à « rester sereins », tout en leur donnant l’assurance que « force restera à la loi et que l’égalité de tous devant la justice pénale sera également respectée ».

En situation de force, les banques n’ont pas hésité à créer une paralysie sans tenir compte des besoins des usagers, déplore M. Tamboura. Un choix peu appréciable de « mettre l’État en état de faiblesse ». Or, il s’agit plutôt d’une période à mettre à profit pour redonner à l’État son autorité et empêcher que des individus ne lui en imposent. Outre le syndicat des banques, d’autres pourraient s’impliquer, remettant du coup en cause l’esprit du Pacte de stabilité signé entre l’État et les partenaires sociaux en août 2023. Une situation à ne pas encourager. Il faut plutôt faire la part des choses et instaurer une véritable communication entre l’État et ces partenaires sociaux afin de gérer les éventuels conflits et surtout pour éviter à l’avenir que la justice soit à la merci de n’importe quelle pression.

Transition : quel bilan 3 ans après la « rectification » ?

Le 7 juin 2021, le Colonel Assimi Goïta était investi Président de la Transition, après avoir mis deux semaines plus tôt, le 25 mai 2021, « hors de leurs prérogatives » le Colonel-major à la retraite Bah N’Daw et Moctar Ouane, alors respectivement Président et Premier ministre de la Transition. 3 ans plus tard, le nouvel attelage Goïta – Maïga a réalisé des avancées notables, non sans quelques points négatifs. Alors que la période transitoire devrait encore s’étendre sur plusieurs mois, retour sur le bilan de la rectification et les perspectives futures.

L’an III de la Transition s’amorce sur les prémices d’une éventuelle rupture entre les alliés stratégiques depuis la rectification de mai 2021 : les militaires de l’ex CNSP et le M5-RFP. Cela pourrait constituer un tournant majeur dans la nouvelle année qu’elle entame. La tendance de ce mouvement proche du Premier ministre a publié le 24 mai dernier un mémorandum assez critique sur la gestion des militaires durant les 12 derniers mois. Le signataire du mémorandum, Boubacar Karamoko Traoré, Président par intérim du M5 tendance Choguel a été interpellé quelques jours plus tard dans les locaux de la Primature. Il a été placé sous mandat de dépôt le 28 mai pour outrage à magistrat, atteinte au crédit de l’État et diffusion de propos mensongers attribués à des tiers. Son jugement est prévu pour le 1er juillet. Cette arrestation, la deuxième d’un très proche du Premier ministre après Abdel Kader Maïga, ainsi que « l’assentiment » donné à une tendance du M5 dirigée par l’Imam Oumarou Diarra et Mountaga Tall, illustre les tensions entre les militaires et le Premier ministre. Dans le mémorandum, il est dénoncé une rupture du pacte le 1er juillet 2023, lors du remaniement ministériel qui a débarqué les ministres du M5-RFP du gouvernement « sans consultation ni proposition de Dr. Choguel K. Maïga, en sa double qualité de Premier ministre et de Président du M5-RFP ».

Pour le politologue Dr. Bréhima Mamadou Koné, une éventuelle rupture entre le M5 et les militaires n’aurait aucune conséquence pour la suite de la Transition parce que « le M5 a été surestimé, en réalité, aujourd’hui c’est une coquille vide, sans contenu ».

Si la 3ème année de la rectification s’ouvre sur cette détérioration apparente des relations entre la branche du M5-RFP fidèle au Premier ministre et les autorités militaires de la Transition, elle aura été, tout comme les deux années précédentes, marquée par plusieurs évènements majeurs.

An III dans la continuité

Après avoir mis fin à l’opération Barkhane, tourné le dos à la France, après une série de brouilles diplomatiques entre les deux pays, et annoncé le retrait du Mali du G5 Sahel, les autorités de la Transition sont restées dans la dynamique de rupture enclenchée depuis le second coup de force de mai 2021.

Le 16 juin 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop demande devant le Conseil de sécurité des Nations Unies le retrait sans délai de la MINUSMA, accusant la mission onusienne d’être devenue une partie du problème malien en alimentant les tensions communautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et arguant que la MINUMSA n’avait pas atteint son objectif fondamental. Cette demande sera approuvée deux semaines plus tard par le Conseil de sécurité, qui décidera le 30 juin 2023 de mettre fin au mandat de la mission onusienne après 10 ans de présence dans le pays. Ce retrait de la MINUSMA est effectif depuis le 31 décembre 2023, mais la phase de liquidation est encore en cours.

Dans la foulée de ce départ des forces onusiennes, l’armée malienne reprend les différents camps de la Mission et entame une reconquête du territoire marquée par la reprise de la ville de Kidal, le 14 novembre 2023. Deux mois après, le 25 janvier 2024, le gouvernement de transition annonce la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, signé en 2015 avec les groupes armés indépendantistes.

Le 16 Septembre 2023, le Burkina Faso, le Niger et le Mali signent la Charte du Liptako-Gourma, actant la création de l’Alliance des États du Sahel, avec pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle entre les 3 pays, qui annonceront plus tard, le 28 janvier 2024, leur retrait de la CEDEAO.

Sur un autre plan, longtemps voulu mais toujours abandonné par la suite par les anciens Présidents, le passage à la 4ème république a été acté le 22 juillet 2023, avec la promulgation par le Président de la Transition de la nouvelle Constitution, largement plébiscitée lors du référendum du 18 juin 2023.

« Pour moi, le bilan positif de l’an III 3 de la transition se limite à la réussite de la récupération de Kidal. C’est une vraie victoire militaire et politique, un symbole fort et le couronnement d’une volonté politique clairement affichée. Mais en dehors de Kidal, pour le reste c’est un désespoir profond. La Transition navigue à vue, sans vision ni perspectives, et on avance en essayant de communiquer pour occulter les vrais sujets », estime Dr. Amidou Tidiani, enseignant-chercheur à l’Université Paris-13.

Bilan global mitigé

Pour les proches du Premier ministre, depuis la rectification de la trajectoire de la Transition, les résultats du changement pour la refondation du Mali sont « irréfutables, visibles et tangibles à tous les niveaux ».

 « C’est un bilan satisfaisant. Quand on prend les 5 axes principaux du Plan d’action gouvernemental approuvé par le CNT en août 2021, on se rend compte qu’il y a eu des avancées dans presque tous les axes. Il n’y a que sur l’axe de l’organisation des élections générales qu’on peut estimer d’une certaine manière que les autorités de la Transition n’ont pas réussi », argue un collaborateur du Premier ministre. Toutefois, lors de son dernier passage devant le CNT, en avril 2022, les membres de l’organe législatif de la Transition s’étaient montrés très critique à l’égard du Premier ministre. Il est de nouveau convoqué par le CNT à une date qui n’est pas encore connue.

Dr. Amidou Tidiani résume pour sa part ce bilan en quatre étapes : l’étape du tâtonnement, l’étape de la résistance, celle de la victoire militaire et ensuite les « déconvenues de la gestion politique et économique ». Pour lui, cette dernière étape jette un « gros point négatif » sur le bilan global de la Transition. « Les opposants se retrouvent malmenés. On essaye de faire taire toute forme d’opposition politique et toute idéologie contraire est opprimée. En plus, aujourd’hui, économiquement nous avons un État dont les finances publiques sont calamiteuses, privé de toute capacité d’investissement et qui a du mal à résoudre la crise énergétique qui secoue le pays », déplore l’universitaire. Le 10 avril dernier, les autorités de la Transition ont annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations.

Perspectives

Le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale a recommandé une prolongation de 2 à 5 ans de la durée de la Transition et formulé plusieurs autres recommandations, dont certaines pourraient être prioritaires pour la suite de la Transition en fonction de la décision des plus hautes autorités.

L’organisation de l’élection présidentielle semble être reléguée au second plan et pour beaucoup la question sécuritaire doit continuer d’être prioritaire sous la Transition. « La priorité reste la sécurisation de l’ensemble du territoire national. Il faudra la poursuivre jusqu’à la stabilisation du pays, parce qu’il n’est pas facile de combattre le terrorisme, malgré les capacités opérationnelles renforcées de l’armée sur les théâtres d’opérations », souligne Dr. Bréhima Mamadou Koné.

« Après, il reviendra aux autorités de juger d’organiser ensuite des élections si les contextes sécuritaire et sociopolitique le permettent et si elles jugent être en capacité de mobiliser les ressources financières nécessaires », poursuit-il.

Au-delà de la question des élections, qui ne semble pas prioritaire, le Mali, le Burkina Faso ainsi que le Niger vont amorcer l’après CEDEAO à partir de janvier 2025. Un retrait de l’instance sous-régionale qui pourrait avoir un effet papillon sur les acquis entre les différents États et s’étendre à la question monétaire, le franc CFA étant très souvent pris pour cible.

Mais, pour Dr. Tidiani, si la Transition devait se poursuivre, il faudrait un « changement d’hommes ». « Quand on regarde aujourd’hui le gouvernement de Transition, on ne voit personne avec de véritables perspectives susceptibles de sortir le pays de la crise. Ce n’est pas tant le résultat des trois années passées qui pose problème, mais beaucoup plus l’absence de perspectives pour la suite », glisse l’enseignant-chercheur.

CEDEAO : quelles chances pour un retour des pays de l’AES ?

Les appels du pied et les initiatives pour ramener le Burkina Faso, le Mali et le Niger dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se multiplient depuis un moment. Alors que les trois pays, qui ont annoncé leur départ du bloc sous-régional fin janvier, sont pleinement tournés vers la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, un retour dans la CEDEAO est-il envisageable ?

La CEDEAO est visiblement décidée à tout mettre en œuvre pour ne pas laisser s’en aller le Burkina Faso, le Mali et le Niger de la communauté sous-régionale. D’ailleurs, dès l’annonce du retrait des trois pays, le 29 janvier 2024, l’institution ouest africaine a affiché son intention de privilégier le dialogue avec les pays concernés pour parvenir à un compromis.

À l’issue de la deuxième Session extraordinaire du Parlement de la CEDEAO de l’année 2024, tenue du 20 au 25 mai dernier à Kano, au Nigéria, il a été décidé  de la création d’une Commission ad hoc de facilitation, de médiation et de réconciliation pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Objectif, « trouver des compromis entre les États membres désireux de quitter la CEDEAO et les instances dirigeantes de la Communauté ».

« Je ne pense pas que cette commission pourra faire des miracles parce que tant que les questions sécuritaires ne seront pas réglés, les militaires au pouvoir dans ces 3 pays n’organiseront pas les  élections. Si la CEDEAO est capable de laisser tomber toutes ses exigences, il y a peut-être une chance que ces pays reviennent », estime un analyste.

Plus tôt, le 16 mai, lors de la visite du Président Bassirou Diomaye Faye au Nigéria, le Président nigérian Bola Ahmed Tinubu, par ailleurs Président en exercice de la CEDEAO, avait invité son homologue sénégalais à « collaborer et à rencontrer les autres frères (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) pour les persuader de revenir au bercail ». Ce dernier vient d’ailleurs d’effectuer le 30 mai une visite de travail au Mali et au Burkina Faso. A Bamako, le chef de l’Etat Sénégalais a assuré qu’il n’était pas là en tant que médiateur de la CEDEAO avant d’ajouter : « Je ne désespère pas de voir la CEDEAO repartir sur de nouvelles bases qui nous évite la situation que nous traversons aujourd’hui. Tant que nous sommes dans cet élan, je considère qu’il nous faut travailler au sein de la CEDEAO avec les différentes parties prenantes pour voir comment réconcilier les positions ». Il a également fait que ce n’était pas à l’ordre du jour pour le Sénégal de rejoindre l’AES.

Le 30 avril, réuni à Abidjan, le Conseil des sages de la CEDEAO, présidé par l’ancien Président nigérian et ancien médiateur de la CEDEAO au Mali Goodluck Jonathan, avait également exprimé des inquiétudes et invité les trois pays membres de l’AES à « reconsidérer leur position dans l’intérêt de l’unité de la Communauté ».

Un retour difficile 

Malgré la volonté affichée des dirigeants de la CEDEAO de faire revenir le Burkina Faso, le Mali et le Niger dans le bloc régional, la tâche s’annonce compliquée, d’autant plus que les trois pays semblent bien engagés dans une dynamique de non retour.

« Notre itinéraire est un chemin de non retour. Les chaînes que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours. C’est fini, plus de CEDEAO », avait d’ailleurs martelé le Président de la transition du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, le 31 janvier dans un entretien accordé au journaliste Alain Foka.

Pour Boubacar Bocoum, analyste politique et en économie de guerre au Centre d’études stratégiques Sènè, la décision de l’AES est une décision « mûrement réfléchie et responsable » et il est  hors de question de retourner dans le giron de la CEDEAO.

« Ce serait totalement illogique, parce que ce qui est reproché à la CEDEAO n’a pas changé, rien n’a évolué. Je ne vois donc pas comment les pays de l’AES décideraient aujourd’hui d’arrêter leur projet de confédération pour retourner au sein de la CEDEAO », clame-t-il.

Pour lui, par ailleurs, c’est à la CEDEAO de se reconvertir vers l’Alliance des États du Sahel et non le contraire. « Les États de la CEDEAO qui souhaiteraient une union monétaire et une cohésion des États en Afrique de l’Ouest doivent muter vers une nouvelle dynamique fédérative qui prenne en compte les intérêts des communautés », soutient M. Bocoum.

CSP-JNIM : les conséquences d’un pacte « réchauffé »

Depuis la réunion qui a consacré son changement de dénomination et l’assignation de nouveaux objectifs, fin avril dernier, le Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-PDA) a entamé des discussions de « coexistence pacifique » avec le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (JNIM) d’Iyad Ag Ghaly. Ce rapprochement, aujourd’hui à un stade « avancé », pourrait impacter la situation sécuritaire sur le terrain et redéfinir les priorités des différentes entités en guerre.

Dans un message audio qui circule sur les réseaux sociaux depuis le 17 mai 2024, Algabass Ag Intalla, « Chargé de la réconciliation, de la cohabitation et des relations avec les autorités traditionnelles » au sein du CSP, demandait aux combattants du Cadre de ne pas s’opposer aux discussions en cours avec le JNIM. Selon ses propos, le haut cadre touareg avait déjà obtenu certaines avancées par ce biais et en espérait d’autres avec le groupe terroriste.

À en croire le porte-parole du CSP, Mohamed Elmaouloud Ramadane, dans des propos relayés par un quotidien étranger, ce rapprochement entre les deux entités n’est pas pour autant une alliance, mais « un pacte tacite de non agression ».

En effet, selon une source au Cadre, Alghabass Ag Intalla, qui présidait le Cadre jusqu’au changement de nom fin avril, a été mandaté par le Directoire du CSP pour obtenir un pacte de non agression afin de permettre non seulement la libre circulation des combattants, mais aussi un partage d’informations sur les mouvements de « l’ennemi commun », l’armée malienne et ses partenaires.

« Il n’est pas question d’une réconciliation à proprement parler, mais de mettre en place des mécanismes pour éviter la confrontation et de pouvoir coexister sur un même territoire », a confié un cadre du CSP à un média étranger. Joint par nos soins, le Porte-parole du Cadre n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Une  « coexistence » redéfinie

Si aujourd’hui les rebelles du CSP-PDA et les terroristes du JNIM sont en discussion pour ne pas en venir aux affrontements, un pacte de non agression existait déjà entre les deux entités depuis 2012, selon plusieurs observateurs, lorsque les groupes armés contrôlaient une grande partie du Nord du Mali. En effet, pendant les années où la CMA tenait Kidal, aucun affrontement n’a opposé les deux camps.

La « coexistence » pacifique entre le CSP-DPA et le JNIM a été seulement mise à mal le 5 avril 2024, lors de combats à Nara entre les deux entités. Les terroristes du JNIM avaient enjoint aux rebelles du CSP de ne pas mener des opérations dans le centre et le sud du pays, zones qu’ils considèrent comme étant leur « terrain ».

Mais, dans leur tentative de riposte à l’armée malienne après leur long silence depuis qu’ils avaient été défaits à Kidal en novembre 2023, les groupes armés rebelles du CSP ont tenté d’attaquer un camp des FAMa à partir des environs de la forêt du Wagadou, à la frontière entre la Mauritanie et le Mali. Ils sont tombés sur des combattants du JNIM et des affrontements s’en sont suivis entre les deux camps.  Bilan, une dizaine de morts de part et d’autre.

C’est suite à cet accrochage qu’une médiation a été lancée entre les deux groupes, dès le lendemain. Leader du Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad (HCUA), dont le mouvement figurait parmi ceux du CSP à s’être alignés sur la demande du JNIM de ne pas mener des opérations sur leur « terrain », et anciennement proche d’Iyad Ag Ghaly au sein du groupe Ansar Dine, Algabass Ag Intalla a été tout naturellement  chargé de mener les discussions pour éviter de nouveaux affrontements et éventuellement  obtenir la libération de prisonniers et la restitution de véhicules.

« Il nous faut nous concentrer sur les ennemis qui menacent notre existence, en l’occurrence les mercenaires de Wagner et l’armée malienne. Nous n’avons pas de temps à perdre avec d’autres conflits parallèles », affirme un cadre du CSP, cité par le média étranger précité.

Quel impact sur le terrain ?

Selon des sources au CSP, le rapprochement avec le JNIM n’inclut pas des attaques conjointes de la part des deux entités. « Éviter la confrontation avec le JNIM ne signifie pas coopérer sur le terrain avec lui. Nous n’avons pas la même idéologie que lui », clarifie d’ailleurs le cadre cité plus haut.

En quoi ce pacte de non agression et ce rapprochement entre le CSP-PDA et le JNIM pourrait-il impacter la situation sécuritaire sur le terrain, notamment les rapports de force avec l’armée malienne, « l’ennemi commun » des deux entités ? Cette nouvelle donne constituerait-elle une menace pour les Forces de défense et de sécurité maliennes engagées depuis plusieurs mois dans une dynamique offensive sur le terrain ?

Pour Soumaila Lah, Coordinateur national de l’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la Sécurité, les réponses à ces interrogations sont négatives. « Je ne pense pas que ce rapprochement puisse avoir un impact assez décisif sur les actions de l’armée malienne. Le JNIM et le CSP ne sont pas dans la même logique. Même si tous les deux décident d’aller à ce rapprochement, leurs agendas ne concordent pas au point de faire évoluer les deux camps ensemble », argue-t-il.

« L’impact est plutôt à rechercher du côté du CSP, qui a adopté une nouvelle stratégie et qui, pour la mener à bien, doit chercher des accompagnements. Ce type d’action vise plutôt à avoir l’aval du JNIM pour se déplacer dans des parties du territoire considérées comme des chasses gardées du JNIM. Le CSP cherche à minimiser les risques en terme de déplacements de ses troupes », poursuit cet analyste.

Nouvelle marge de manœuvre ?

Après la reprise de Kidal en novembre 2023, même si globalement tous les groupes armés terroristes actifs sur le territoire national sont dans le viseur des FAMa, les offensives de l’armée semblent beaucoup plus cibler l’État islamique au Sahel (EIS) dans son fief de la Zone des trois frontières. Plusieurs chefs terroristes de l’EIS ont d’ailleurs été neutralisés ces derniers mois, tandis que certains combattants ont été contraints à la reddition. Le 26 mai, les FAMa ont toutefois neutralisé une trentaine de terroristes du JNIM qui avaient attaqué leurs positions.

Sur le terrain, un affaiblissement de l’EIS, qui subit des frappes ciblées de l’armée malienne, pourrait dans une certaine mesure offrir une nouvelle marge de manœuvre au JNIM et au CSP-PDA, tous deux ennemis déclarés de l’État islamique, qui pourraient se libérer d’éventuels nouveaux affrontements avec l’EIS et concentrer leurs différentes actions entièrement contre les FAMa.

« Ce sont des groupes qui ont la capacité de s’adapter par moment aux réalités du terrain et de se réinventer. Aujourd’hui, ils sont dans une logique de repositionnement et le fait de pouvoir tirer profit d’un éventuel affaiblissement de l’EIS va dépendre de l’évolution du contexte sur le terrain », estime Soumaila Lah.

Par ailleurs, selon Mohamed Elmaouloud Ramadane, la priorité du CSP est de « combattre l’État malien et Wagner » en déplaçant les combats vers le sud, « pour se rapprocher du cœur du pouvoir de l’ennemi, c’est-à-dire de Bamako ».

Pour M. Lah, cette progression annoncée du CSP-PDA, vers le sud du pays sera très difficile pour les rebelles touaregs, même avec l’aval du JNIM pour leur « libre circulation ».

« Je ne pense pas que le CSP et le JNIM soient suffisamment outillés pour mener des actions de grande envergure vers le sud. Je pense que c’est possible sur une partie du nord et du centre, mais au sud je les vois mal prospérer », glisse le spécialiste des questions sécuritaires.

Hivernage : des risques élevés d’inondations

À l’instar de ces dernières années, la saison des pluies 2024 sera abondante. Selon les prévisions des services météorologiques, au regard des quantités de pluies et des écoulements attendus, elle présente même des risques élevés d’inondations.

« La saison des pluies 2024 sera caractérisée par une pluviométrie supérieure à égale à la moyenne climatologique de la période 1991-2020. Il est attendu un démarrage moyen à tardif et une fin de saison également tardive à moyenne », a indiqué le ministère des Transports et des infrastructures au Conseil des ministres du 15 mai 2024.

Selon une source à l’Agence malienne de météorologie, les pluies vont continuer jusqu’en novembre et toutes les régions du pays sont exposées au risque d’inondations, plus particulièrement celles qui abritent des bas-fond ou des lits de fleuves.

Mesures préventives

Face aux risques d’inondation, mais surtout pour mieux gérer la situation pluviométrique annoncée, certaines mesures ont été prises. Selon le ministère des Transports et des infrastructures, les services météorologiques vont réaliser des actions telles que la formation et l’information des utilisateurs des différents secteurs socio-économiques sur les résultats de la prévision saisonnière, avec des recommandations pour y faire face, et la diffusion de bulletins de prévisions et d’alertes météorologiques destinés aux autorités chargées de la prévention des catastrophes.

Même le Centre de robotique du Mali est mis à contribution pour développer un dispositif muni de deux modules qui permet de prévenir les risques d’inondations. « Un module est placé sur le cours d’eau, muni d’un capteur, et permet de détecter un niveau critique de l’eau. Dès que ce niveau est détecté, il envoie automatiquement un message au second dispositif, qui est hébergé à la Caserne nationale de la Protection civile. Eux prennent rapidement les dispositions nécessaires », explique Mamadou Koné, informaticien au Centre de robotique du Mali.

Campagne agricole non impactée

Si les risques d’inondations sont élevés, selon les prévisions météorologiques, la situation pluviométrique à venir devrait néanmoins bénéficier au monde agricole si ses acteurs se conforment à certaines mesures.

« Nous pensons qu’en principe le niveau des emblavures doit être assez élevé et nous invitons les populations rurales à éviter d’ensemencer dans les zones basses », préconise Mme Tandia Fanta Traoré, Directrice générale adjointe de Mali Metéo.

« Nous les invitons à se préparer d’ores et déjà à une campagne réussie et nous leur disons d’écouter régulièrement les avis et conseils donnés par les spécialistes du climat et du temps pour mener les différentes opérations agricoles, du semis à la récolte », poursuit-elle.

Djoliba AC : les clés du succès

Le Djoliba AC est officiellement champion du Mali depuis ce lundi après sa victoire 3-1 face au COB. Un sacre qui entérine un projet et une identité de jeu.

Mamadou Demba Traoré est un entraineur comblé. Celui que l’on surnomme Pep Guardiola pour ses principes de jeu vient à l’instar de celui dont il porte le « surnom » de remporter le championnat dans lequel il est engagé. L’Espagnol Guardiola a célébré le 19 mai un quatrième titre d’affilée de champion d’Angleterre, un record. Le lendemain, c’est celui du Mali qui peut savourer, un titre loin d’être volé. Avec 63 points à deux journées de la fin, le Djoliba ne plus être rejoint à deux journées de la fin. Depuis qu’il a pris la suite le 27 décembre 2023 du Belge Ivan Minnaert, Traoré a insufflé un renouveau dans le jeu des Rouges. Son Djoliba c’est 14 victoires en 18 matchs, deux matchs nuls et deux défaites. 31 buts inscrits et 8 buts concédés pour éteindre la concurrence et permettre au club de Hèrèmakono de décrocher le 24ème titre de son histoire. La victoire d’un club mais aussi d’un homme. Selon Amadiar Traoré, chroniqueur sportif à TM1, diffuseur officiel du championnat ainsi que de la coupe du Mali, les clés du succès du Djoliba cette saison tiennent au renforcement de l’équipe décidée par l’entraineur. Il a musclé son milieu de terrain avec l’arrivée d’Abdoulaye Mariko (ex-As Réal), d’Abdoulaye Dine Mariko en provenance de l’AS Bakaridjan et d’Aboubacar Diarra, un artiste du ballon pour rendre efficace sa symphonie vers la victoire. Après son doublé coupe-championnat lors de la saison 2021-2022, c’est un retour au sommet pour le Djoliba AC qui va donc tenter de conclure sa saison en beauté lors des deux dernières journées de championnat.

Bataille pour le maintien

Si les jeux semblent déjà faits en haut du classement, la bataille est rude pour le maintien. Pour l’heure, seule l’AS Black Stars est assurée de descendre en deuxième division. Elle sera accompagnée par trois autres équipes. Le club olympique de Bamako, l’ATS de Koro et l’USC Kita occupent les places peu enviables vers la descente. L’AS Police qui compte 29 points, seulement un de plus que le COB et deux de plus que l’ATS de Koro n’est pas encore sauvée. Les deux dernières journées seront donc très déterminantes pour le bas du classement.

Réduction du nombre de partis : quelle nouvelle architecture politique?

Cela figurait déjà parmi les recommandations des Assises nationales de la Refondation, il y a un peu moins de 2 ans et demi. Le Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, qui s’est achevé le 10 mai dernier, l’a réitéré. La réduction du nombre des partis politiques semble de plus en plus promise à une mise en œuvre effective prochaine. Cela laisse entrevoir une nouvelle architecture de la classe politique, dont la configuration pourrait profondément évoluer.

Gauche, Droite ou Centre. Républicains ou Démocrates. La politique malienne va-t-elle muer dans les années à venir vers un système occidental ou du moins s’en inspirer pour redéfinir son architecture ? Une chose est sûre, une importante partie des Maliens estime qu’il faut traiter la pléthore de partis politiques qui existe aujourd’hui dans le pays en limitant leur nombre.

Certes, le Dialogue inter-Maliens qui vient de s’achever a recommandé de réduire le nombre des partis, de durcir les conditions de leur création et de supprimer le financement public à leur endroit, mais la procédure à adopter, notamment les critères, pour parvenir à un nombre réduit de formations politiques n’est pas encore clairement définie.

D’ailleurs, certains analystes se dressent contre cette recommandation, d’autant plus que, selon eux, sa mise en œuvre créera plus de problèmes qu’elle n’en résoudra. « À mon avis, une réduction des partis politiques va nous conduire dans une autre polémique, alors que le pays a d’autres défis à relever. Quels partis supprimer et quels partis maintenir alors que tous les partis sont légalement et juridiquement constitués ? », s’interroge le politologue Ballan Diakité.

Pour sa part, Dr Bréhima Koné, politologue, est catégorique : réduire le nombre des partis politiques est anti-démocratique et anti-républicain. « La création des partis est consacrée par la Constitution. Si on en réduit le nombre, on va vers une violation de la Loi fondamentale et ces partis peuvent saisir les juridictions compétentes », clame-t-il.

Blocs idéologiques

Si les analystes sont contre une réduction drastique du nombre des partis, ils sont en revanche d’accord sur la nécessité d’une réorganisation de la classe politique malienne. La nouvelle architecture pourrait consacrer la naissance d’un « modèle politique malien ».

« La plupart des partis politiques au Mali sont d’idéologie socialiste ou libérale. Je pense que les partis peuvent se regrouper en fonction de leur idéologie pour réduire la pléthore qui existe aujourd’hui », suggère Jean-François Marie Camara, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences administratives ( FSAP) de Bamako.

Bréhima Mamadou Koné abonde dans le même sens. « Il faut réorganiser les partis politiques en les constituant en 3 blocs en fonction des idéologies. Les partis politiques à tendance socialiste peuvent constituer un bloc, ceux de la tendance libéral peuvent aussi en constituer un et pareil pour les partis qui se réclament du Centre », dit-il. Pour ce politologue, une telle reconfiguration présenterait d’ailleurs plusieurs avantages pour la classe politique et pour le pays.

« Cela permettra non seulement aux partis politiques d’être efficaces et efficients dans la formation des citoyens, mais aussi à l’État de réduire le coût de financement des formations politiques. Au lieu de financer les partis individuellement, on pourra mettre en place un mécanisme qui permettra de financer ces 3 blocs », avance M. Koné.

« Une telle configuration permettrait également d’éviter les contestations après les élections. Si on a 3 blocs, cela veut dire que pour l’élection présidentielle on n’aura que 3 candidats, à l’exception des candidatures indépendantes », poursuit -il.

« Guerre » de leadership ?

Dans un environnement politique déjà gangrené par la personnification des partis politiques, le risque d’une accentuation des crises de leadership au sein des éventuels futurs blocs idéologiques n’est pas à écarter.

« Une architecture politique en blocs peut créer un autre problème, celui de la capacité des leaders politiques à s’unir autour d’un idéal au sein d’un seul parti », craint Jean-François Camara.

Mais pour Bréhima Mamadou Koné, cette question devrait être réglée par une relecture de la Charte des partis politiques. « L’accession à la tête d’un bloc doit intervenir au bout d’un processus électoral transparent et on doit exiger des partis d’organiser des primaires pour choisir leurs candidats aux différentes élections », argue le politologue.

Confédération de l’AES : les défis de la concrétisation

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger viennent de franchir une nouvelle étape dans la mise en place de l’architecture de la Confédération regroupant les trois États. Réunis à Niamey le 17 mai 2024, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont adopté les textes de création de la future entité. En attendant la validation des textes par le sommet des chefs d’État, les défis et les attentes sont déjà grands pour cette future alliance.

« Nous pouvons considérer très clairement que la Confédération des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) est née », s’est réjouit le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État du Niger. En effet, le ministre Diop et ses homologues du Burkina Faso et du Niger ont été reçus par le Président de la Transition au Niger après la réunion ministérielle qui a adopté les textes de création de la Confédération de l’AES, le 17 mai dans la capitale nigérienne. Quatrième du genre, cette rencontre des ministres des Affaires étrangères était une étape supplémentaire vers la concrétisation de la Confédération. « La phase d’organisation de la nouvelle entité confédérale se déroule bien », assure un spécialiste.

L’alliance stratégique incarnée par l’AES prendra bientôt forme et la préparation des « documents-cadres donne satisfaction », poursuit notre interlocuteur. Il ne reste plus aux chefs d’État que de « valider leur volonté politique de mettre en place cette Confédération, qui porte les espoirs de la renaissance africaine ». Ainsi, plus qu’une entité politique destinée à répondre à des défis communs, cette Confédération est aussi, pour certains analystes, le début d’une nouvelle ère.

Opportunités

L’Alliance des États du Sahel est le point de départ d’une nouvelle Union africaine, estime pour sa part Ousmane Bamba, modérateur du « Forum du Kénédougou », et invité du plateau du Débat du dimanche sur la chaîne de télévision Africable. Selon lui, quand la Confédération aura démontré ses avantages, elle pourra devenir une fédération. Il suggère ainsi que le traité fondateur de la Confédération soit assez « contraignant », afin de diminuer l’impact des droits de réserve des États, qui pourraient dépouiller l’alliance de son essence. Il doit aussi rester « ouvert » afin de permettre des adhésions futures.

Face aux défis communs, notamment sur le plan sécuritaire, les États de l’AES ont vite envisagé une synergie d’action, concrétisée par l’adoption de la Charte du Liptako Gourma le 16 septembre 2023. Une dynamique poursuivie lors de la 1ère réunion des ministres des Affaires étrangères des trois pays à Bamako, le 30 novembre et le 1er décembre 2023. Elle s’est traduite par la « mise en place de la synergie d’action pour prendre en compte les aspirations profondes des 3 peuples », a expliqué le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, dans le communiqué sanctionnant la réunion ministérielle. Le but de la Confédération est de mutualiser les forces afin de résoudre les problèmes communs, auxquels les États pris individuellement ne peuvent faire face. Une réalité que les États de l’AES ont déjà expérimenté sur le plan sécuritaire avec des résultats probants, admettent les observateurs. Appelés à aller au-delà de cette « architecture de défense collective et d’assistance mutuelle », les États de l’AES veulent désormais bâtir une « unité militaire et économique plus poussée ».

Conditions de la réussite

Condamnés à réussir la prise en main de leur destin commun, les États de l’Alliance ont l’obligation de financer leurs propres projets pour ne pas finir comme le G5 Sahel, avertissent les observateurs. L’un des avantages de la future Confédération, comme pour toute intégration, est la mutualisation d’un certain nombre de moyens et l’élaboration de certaines politiques communes », note le Professeur Abdoul Karim Diamouténé, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG). Ces politiques peuvent permettre l’élimination de certaines contraintes, dans le cadre par exemple de la libre circulation des biens et des personnes. Et, à ce titre, les entraves à la libre circulation dans le cadre de la CEDEAO sont des expériences à capitaliser, ajoute-t-il.

Sur le plan de l’énergie, la décision du Niger de fournir les pays membres de l’AES en carburant est un atout qui n’existait pas forcément entre les pays de la CEDEAO. Ces facilités pourraient aussi permettre la mutualisation de certains investissements, conséquence d’une prise de conscience qui se concrétisera dès que le processus actuellement en cours sera formalisé.

Suite logique du départ des pays de l’AES de l’organisation commune, la CEDEAO, la création de la Banque de l’AES, qui se chargera de certains investissements, est aussi une étape à envisager pour consolider la future alliance. Elle sera en tout cas différente de celle qui existe déjà. Parce que, dans l’ancien espace, la politique et les conditions administratives « nous échappaient ».

La nouvelle Banque de développement devrait donc faciliter la prise de décisions au niveau des pays, avec une prise en compte réelle des critères, ce qui représenterait « une belle perspective » par rapport à ce qui existait auparavant. Les États de l’AES constituent donc un marché pour les pays côtiers qui en dépendent, et non le contraire, soutient M. Diamoutènè. Les résultats dépendront donc de l’efficacité des actions à mener.

Après les menaces et les sanctions suite au départ des pays de l’AES de la CEDEAO, les leaders de l’organisation tentent une médiation pour le retour en son sein des trois États du Sahel. Un retour qui n’est pas souhaitable et qui serait même une régression, estime l’économiste.

Désormais, il faut envisager l’existence de deux entités qui seront donc contraintes à négocier de nouveaux accords. Disposant de ressources naturelles et d’un marché intérieur de 70 millions d’habitants, les pays de l’Alliance peuvent envisager l’introduction de barrières tarifaires à leurs frontières pour développer leur capacité industrielle, en deçà de celle de la zone, et de protéger leurs marchés. Une opportunité qui amènerait plutôt certains pays de la CEDEAO à rejoindre l’AES. Une « autre CEDEAO, qui prendrait mieux en compte les aspirations des pays de l’AES et même de certains de la CEDEAO ».

La panacée ?

La réunion de Niamey a permis la validation des textes du Cadre d’intégration politique, économique et social, à savoir le Traité portant création de la Confédération de l’AES et le Règlement intérieur du Collège des chefs d’État, et constitue la dernière ligne droite vers la tenue de la première session du Collège des chefs d’Etat. Mais le chemin vers la réalisation des ambitions de l’organisation reste semé d’embûches. La principale condition au succès de l’Alliance « est la réalisation de la souveraineté, qui inclut la sécurisation intégrale », note notre analyste. Les autres sont relatives à la définition de politiques adaptées aux problèmes existants déjà dans les pays qui ont créé l’AES, la rigueur dans la mise en œuvre de ces politiques, grâce à des acteurs très engagés, et la garantie du temps long des transformations, ce qui suppose une continuité dans le processus. Parce que, même si l’essentiel est disponible, une volonté politique et un leadership affirmé qui ont permis de franchir des étapes importantes, le chemin vers la prospérité sera long.

Pour le ministre Diop, « le travail principal aujourd’hui est d’avancer pour finaliser et formaliser les actes nécessaires pour permettre à cette Confédération de fonctionner ». Il faut surtout « prendre la juste mesure des défis », suggère un observateur.

La Confédération ne doit pas être une réponse ponctuelle à des défis existentiels mais une solution pérenne aux aspirations de populations déjà intégrées, grâce à des mécanismes de gestion adaptés. Une dynamique des peuples qu’il faut désormais respecter, selon Boubacar Bocoum, analyste politique.

Orange Mali lance les « Rendez-vous Orange »

L’hôtel Radisson Collection de Bamako a servi de cadre vendredi 17 mai 2024 au lancement des « Rendez-vous Orange » autour d’un petit déjeuner avec les représentants des médias. L’opérateur de téléphonie mobile a profité pour mettre en lumières ses différentes initiatives innovantes dans la promotion du développement durable, à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information.

Les « Rendez-vous Orange » sont des rencontres trimestrielles entre Orange Mali et l’ensemble des acteurs du monde la presse au Mali notamment les grands regroupements, associations et faitières de presse, l’ensemble de la presse écrite et la presse en ligne, les radios, les télévisions, et les blogueurs et influenceurs. « Ces rencontres auront lieu tous les 3 mois avec le monde des médias pour présenter de manière originale, les actions d’Orange Mali réalisées au cours du trimestre mais également, pour faire un focus sur nos axes stratégiques tels qu’entre autres l’innovation, la dimension citoyenne et responsable, l’engagement pour un Mali numérique, le service client », a expliqué Fatoumata Sangaré Doucouré, Cheffe de division communication institutionnelle et sponsoring d’Orange-Mali. Cette édition inaugurale des « Rendez-vous Orange » a coïncidé avec la célébration de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information, célébrée chaque année le 17 mai, dont le thème cette année était « l’innovation numérique au service du développement durable ». Orange Mali a donc saisi l’occasion pour présenter certains de ses projets innovants et impactant mis en œuvre par ses différentes Directions. Il s’agit de la de la solarisation des sites ruraux (100% dans le grand Nord du Mali) et le taux d’énergie renouvelable, du projet de fermes solaires et Orange Energies à travers la Direction de la Stratégie et des grands projets, des services dédiés au monde rural ( M-Agri et Kounafoni), la sensibilisation aux méfaits de l’internet dans les écoles à travers la Division, RSE, le déploiement des écoles numériques dans les différentes localités du pays à travers la Fondation Orange. De 2018 à 2023, 105 écoles numériques ont été déployées à travers le Mali, avec près de 60.000 élèves et enseignants bénéficiaires, représentant un investissement de plus de 235 millions FCFA. Orange Digital Center, un centre qui réunit dans un même espace plusieurs programmes stratégiques ( Orange Digital Kalanso, Orange Fab, Fab Lab Solidaire, ODC Multimédia et Orange Ventures Africa) ayant pour but la favorisation de l’inclusion numérique et booster l’employabilité des jeunes du Mali, a été également présenté aux hommes de média. Plusieurs entrepreneurs ayant participé au projet OSE (Orange soutient l’entreprenariat) ont été également récompensés par la remise de trophées lors de ce premier « Rendez-vous Orange ». Il s’agit entre autres de « Santé Mobile », une start up spécialisé dans la fourniture de soins et d’infirmiers à domicile, de « Succes Way Mali », une entreprise de placement d’étudiants maliens dans les universités à l’étranger, de l’entreprise « Diarra Agriculture », d’ « Akalan », une plateforme de E-learning et de la pharmacie « M’pewo ». Le projet « OSE » initié depuis 3 ans met en exergue l’entreprenariat malien et célèbre la semaine mondiale de l’Entreprenariat.